Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

L’histoire de Paule et Line

 Imprimer   Envoyer 
Photo : Pexel.com
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 16 janvier 2023

C'est l'histoire de deux sœurs. Deux sœurs dans une famille de quatre enfants.

Je ne les ai rencontrées qu'à l'aube de leur cinquantaine. De toute évidence, et sans connaître leur histoire personnelle, quelque chose quelque part s'est cassé entre elles. Un maillon de la chaîne s'est brisé. Une coche de l'engrenage a pété... On pourra se gaver de métaphores, toujours est-il que les deux sœurs ne se parlent plus.

Pantoute.

Pire, elles en sont venues à se détester. Purement et simplement. De ce que chacune m'a raconté, tout était la faute de l'autre. Pas un peu. Complètement!

Je n'ai pas insisté. Réconcilier cet irréconciliable ne m'appartient pas, me suis-je dit.

Elles ont fait leurs vies de façon, ma foi, intéressante! Les deux sœurs ont eu des enfants. Elles sourient presque tout le temps. Sauf quand quelqu'un parle de l'autre sœur. Mais comme les deux ont eu le réflexe de construire leur vie respective dans un monde où l'autre sœur n'existe pas, bien, disons que le sujet ne revient pas souvent.

Habilement, elles ont gardé contact avec leur mère, s'évitant mutuellement avec une précision chirurgicale. C'était, de ce que j'ai pu constater, devenu une sorte de réflexe. Pour leur père, pas de problème (si je puis le dire ainsi...), puisqu'il est décédé avant que le quelque chose ne frappe de plein fouet.

Puis, il fallait bien que ça arrive : la maman est tombée malade. Très malade. Les mots « soins palliatifs » ont fait leur apparition dans la vie quotidienne des deux sœurs.

C'est fou comme on peut facilement faire notre vie en omettant l'existence d'une sœur. Les collègues de bureau, la grande majorité des amis, les voisins, voilà que tout ce beau monde ignorait que leur amie avait une autre sœur, ne lui connaissant que deux frères dont elle parle régulièrement.

C'est fou aussi que, quand la maladie ou la mort s'annoncent, subitement, beaucoup de personnes mettent un pied dans une intimité qu'on n'arrive plus à complètement cacher.    

Mais pourquoi je vous raconte tout ça maintenant?

C'est un peu à cause de celles et ceux qui en viennent à dépasser les bornes dans la recherche de l'unicité de chaque humain qu'il faut nommer, puis proclamer. À cause aussi des gens qui n'hésitent pas à plaider pour la supériorité de la race blanche, qui accuse les gays, lesbiennes (et toute autre orientation), de tous les maux. À cause aussi de toutes celles et ceux qui vomissent littéralement des méchancetés avec puissance et fréquence sur les médias sociaux, en réaction à quelqu'un qui ne pense pas comme elles et eux.

 Et qu'ont en commun toutes ces personnes? Elles réagissent toutes en vase clos. Opaque.

Elles font en sorte que la communication n'existe pas entre les gens.

Tant que chacun plaidera sa cause sans jamais prêter l'oreille à l'autre, ce sera le cul-de-sac. Un cul-de-sac bien entretenu et autour duquel on a érigé des clôtures barbelées pour s'assurer que tous les liens de communication étaient coupés.

Retour aux soins palliatifs 

Allez savoir ce qui s'est passé. Je ne sais pas trop. Toujours est-il que des membres de la famille de Paule et Line ont été très surpris, un soir, de retrouver les deux sœurs dans les bras l'une de l'autre.

Quelque chose, quelque part, s'est réparé entre elles. Je ne sais et ne saurai pas quoi, et ce n'est pas grave. Mais je sais que c'est un embryon de communication entre elles qui a amorcé le tout. Peut-être ont-elles compris que leur réaction mutuelle à une situation donnée était largement exagérée?

Cette chronique n'est pas inspirée du cinéma américain. Paule et Line ne deviennent pas une sorte de « Pauline » fusionnée juste avant le générique du film. Non. Ceci est une chronique sur la communication.

Celle à qui on ne doit jamais fermer la porte...

La réponse à la haine, c'est plus de haine. La réponse à la colère, c'est plus de colère. La réponse au mépris, c'est plus de mépris. La réponse à l'intolérance, c'est plus d'intolérance.

Mais la réponse à la communication, c'est plus de communication.  Ce qui est la base d'une relation entre des personnes ou des groupes sociaux.

Et comme nous sommes des bêtes sociales qui avons besoin les uns des autres pour vivre ensemble, disons que la communication est pas mal importante.

Jamais, dans l'histoire, n'avons-nous eu autant de moyens de communication. Mais voilà, le moyen de communiquer, c'est une chose. Ce qu'on en fait en est une autre...

 

Clin d'œil de la semaine

Les Américains démontrent clairement, chaque jour, que le fait de maintenir « la switch à bitch » n'est pas une solution...   

  A LIRE AUSSI ...

« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)

Lundi 10 novembre 2025
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)
À qui appartient le beau temps et pragmatisme

Mardi 2 décembre 2025
À qui appartient le beau temps et pragmatisme
À la recherche de l’équilibre perdu (3e de 3)

Lundi 24 novembre 2025
À la recherche de l’équilibre perdu (3e de 3)
NOS RECOMMANDATIONS
18 710 $ : une soirée lumineuse au cœur de Windsor

Mardi 2 décembre 2025
18 710 $ : une soirée lumineuse au cœur de Windsor
Élève d’un jour : une expérience utile pour explorer un futur métier

Mardi 2 décembre 2025
Élève d’un jour : une expérience utile pour explorer un futur métier
Dénutrition : quand des repas trop légers mettent la santé des aînés à risque

Lundi 1 décembre 2025
Dénutrition : quand des repas trop légers mettent la santé des aînés à risque
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Mardi, 2 décembre 2025
À qui appartient le beau temps et pragmatisme

Le Borges Quinta de Simaens Vinho Verde 2024 Par Chat GPT, Le sommelier du journal Estrieplus Vendredi, 28 novembre 2025
Le Borges Quinta de Simaens Vinho Verde 2024
Conseil municipal de Sherbrooke : qui hérite de quoi Par Martin Bossé Mercredi, 3 décembre 2025
Conseil municipal de Sherbrooke : qui hérite de quoi
30 ans pour la centrale 9-1-1 de Sherbrooke Par Martin Bossé Vendredi, 28 novembre 2025
30 ans pour la centrale 9-1-1 de Sherbrooke
Opération policière majeure contre le trafic de stupéfiants Par Martin Bossé Mercredi, 3 décembre 2025
Opération policière majeure contre le trafic de stupéfiants
Sherbrooke : la pharmacie Jean Coutu de la rue King Est reçoit la plus haute distinction du réseau Par Martin Bossé Vendredi, 28 novembre 2025
Sherbrooke : la pharmacie Jean Coutu de la rue King Est reçoit la plus haute distinction du réseau
Élève d’un jour : une expérience utile pour explorer un futur métier Par L'Effet FP Estrie Mardi, 2 décembre 2025
Élève d’un jour : une expérience utile pour explorer un futur métier
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous