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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

L’amitié non industrialisée

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 19 juillet 2021

« Les réactions fusent à la suite de l'annonce du Gouvernement de... »

On l'entend, celle-là, à gauche, à droite, aux jours pairs et aux jours impairs, bref, tout le temps.

Et c'est normal.

Ne sommes-nous pas dans un système où les réactions sont non seulement permises, mais nécessaires?

Tout à fait.

Là n'est pas mon propos.

Tout est industrialisé. Je réalise l'ampleur de ces trois mots réunis : tout est industrialisé.

Il suffit d'écouter et/ou de lire les manchettes de l'actualité. Le Gouvernement raffermit les règles sanitaires : l'industrie de la restauration réagit. On bloque les frontières : l'industrie du tourisme réagit. On diminue le nombre de places dans les salles de spectacle : l'industrie du spectacle réagit.

C'est comme si tout ce qui compte est ce qui se compte!

L'industrialisation des secteurs vient définir des normes, mais impose aussi ses conditions.

On est là dans l'évolution de l'humain sur terre, je crois bien. On essaie de vivre ensemble, déchirés entre nos libertés personnelles, la nécessité de performer économiquement et la notion de responsabilité collective.

Et comme on ne trouve pas toujours de réponses censées à nos questionnements, on engueule littéralement l'autre, là, celui qui ne pense pas comme nous. Et avec les médias sociaux, ça s'engueule solide!

«La conne, qu'on lui arrache donc la tête!»

J'en étais à me dire tout ça, à enfiler les industries de ci et de ça qui déplorent ci et ça (à tort ou à raison, c'est selon!), quand j'ai vu passer la nouvelle de cette jeune femme de Sherbrooke qui sort publiquement, pétition à la main, pour dénoncer la tenue de feux d'artifice majeurs sur le territoire de Sherbrooke.

Vous imaginez bien la déferlante d'insultes qu'elle a essuyée! Ouch! Pourtant, elle n'a frappé personne et ses questions sont valables et sensées. J'aime beaucoup les feux d'artifice, mais jamais il ne me serait venu à l'idée de l'insulter pour cette démarche. Jamais!

Au contraire, j'avais le goût de porter attention aux arguments. On a toujours besoin d'un message, porté par quelqu'un, pour faire avancer les choses.

Vous comprendrez que l'industrie pyrotechnique ne l'entend pas comme ça.

J'en étais à trouver que notre société était devenue intransigeante, méchante et résolument fermée quand, enfin, une pause salutaire s'est imposée, comme ça, l'air de rien. Une affaire aux allures banales, vous allez voir. Et pourtant! Comme un air de rien qui change tout...

Tout est industrialisé?

Tout? Tout. Sauf peut-être un petit endroit. Une espèce de Gaule dans le paysage romain. En fait, il y a quand même plusieurs « Gaule » dans le paysage humain.

Une de ces « Gaule », c'est l'amitié.

Vous savez, ce genre de vendredi lors duquel, au hasard d'une conversation téléphonique impromptue, une invitation toute simple tombe : « pourquoi vous ne nous rejoindriez pas ce soir? »

Ben oui, pourquoi pas?

L'amitié, c'est une espèce de petite île dont on peut entretenir l'érosion à coups de présences et d'attentions. Une petite île que les courants, les marées, les grands vents n'affectent pas tant, si tant est qu'on la garde vivante. Pas une petite oasis dans laquelle tout le monde pense de la même manière, nenon. Mais une oasis quand même, parce que l'amitié nous fait passer par-dessus les variantes d'opinions et de points de vue.

Une oasis qui en arrive même à survivre au relatif silence.

Une fois les effusions de départ, les discussions et les grands rires des retrouvailles un peu estompés, une fois le repas consommé et un bout de veillée fait, voilà que l'amitié se révèle autrement : le calme de gens heureux d'être là, comme rassurés d'être ensemble, autour d'un feu, dans ce silence relatif qui devient confortable.

N'industrialisons pas l'amitié, me disais-je...

 

Clin d'œil de la semaine

Ne me dites pas qu'il faudra industrialiser les maladies pour qu'on réagisse au sort des patients et des gens qui en prennent soin !



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