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  CHRONIQUEURS / La petite vie de Josie

Jaquette et petite déprime féminine!


4 mai 2011
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Y'avait longtemps que je n'avais pas été aussi déprimée. Oui, oui, déprimée. Déprimée comme dans triste. Vous avez bien lu. Je sais que j'ai tendance à être plus du genre « hop la vie » à en taper parfois sur les nerfs des gens qui m'entourent à force d'exposer mon large sourire et rire aux éclats à faire grincer quelques tympans.

Mais mardi soir... Ça n'allait pas. Vraiment pas.

En fait, tout a commencé dimanche.

Il faisait beau dimanche : 20 degrés, beau soleil, petit vent chaud. Journée parfaite pour sortir la moto! 10 h : j'enfourche ma bécane et je prends la route.  La température est parfaite. Je n'ai pas froid, pas chaud. Le vent ne souffle pas trop.

La 216, la 108, 112, arrêt à Granby, sur une terrasse, pour diner. La 139, la 104, la 243, la 245 et quelques autres numéros de ce genre...

Sauf qu'entre la 243 et la 245... il s'est passé quelque chose. Alors que je roulais sur la 243 et que je m'apprêtais à faire un virage sur la 245, un autre motocycliste qui se trouvait à l'intersection m'a fait peur. L'instant d'un moment, il m'a semblé vouloir me couper la route pour poursuivre son chemin. Cependant, pendant que j'analysais la scène et que je me demandais comment j'allais négocier le virage devant un motard insistant, je n'ai pas vu le gigantesque nid-de-poule qui trônait au beau milieu de la chaussée.

Mon pneu avant s'y est donc enfoncé solidement.  À ce moment-ci, je ne peux pas vous raconter avec précision ce qui s'est réellement passé par la suite. Je me souviens d'avoir été éjectée de la moto. Loin? Haut? Aucune idée. D'être tombée violemment sur la chaussée et d'avoir eu à supporter le point de la bécane bien installée sur mes jambes et mon dos. De toute façon, comment pourrais-je l'oublier? La roue arrière qui ne cessait de tourner m'a brulé un mollet.

J'ai fait la peur de leur vie à mes parents qui suivaient derrière.

Mis à part ma jambe droite égratignée et  brulée, une vive douleur au bras et à l'épaule gauche, mon cou qui prendrait une pause de supporter ma tête, les muscles endoloris et quelques ecchymoses au coude gauche et à la main droite, j'allais bien.

Je me suis relevée. J'ai même eu envie de rire en m'imaginant à quoi la chute avait pu ressembler.

J'ai aussi constaté les dommages à la moto... OUCH! Ç'a fait un peu plus mal. Mais elle a bien voulu redémarrer alors j'ai repris la route...  et sillonné le reste des routes numérotées qui me séparaient de Sherbrooke.

Je suis allée au Saint-François en d'après-midi, sortie souper en ville, allée au cinéma... Je suis rentrée au travail le lundi... mal en point.

J'avais mal partout. Devant la douleur, mes collègues m'ont presque convaincue de me rendre à la clinique. J'ai résisté, fini par y penser sérieusement,  mais je n'ai pas pu obtenir un rendez-vous.  Mardi, ils s'y sont remis. Moi, j'étais assurée que ça finirait bien par passé. « Mais si ça venait qu'à dégénérer, que tu aies besoin de réclamer à la SAAQ? Si tu faisais une hémorragie?  Si tu t'étais abimé un organe vital sans le savoir? Si tu finissais par mourir tranquillement la semaine prochaine... » Ok! Ça va faire. J'ai obtenu un rendez-vous à la clinique en fin de journée.

J'étais partie pour 30 minutes dans ma tête. J'avais même planifié d'aller couvrir une conférence de presse sous forme de 5 à 7  tellement je croyais que ce serait juste pour confirmer que tout allait bien.  J'étais même allée penser que j'irais souper au chic Auguste du centre-ville.

 Ça ne s'est pas passé comme ça. Le médecin que j'ai vu à la clinique doutait que certains conduits de ma cage thoracique aient été touchés. Elle m'a transférée au CHUS Fleurimont pour d'autres examens.   

J'ai vu un premier médecin  trois heures plus tard. Quelques questions, examens, j'ai enfilé l'espèce de jaquette bleue et on m'a envoyée à la radiographie : les côtes.

Je suis revenue dans la salle d'attente. J'ai vu  un deuxième médecin. Il m'a renvoyée à la radiographie : le sternum.

Je suis revenue dans la salle d'attente. J'étais fatiguée. Crevée. J'avais dormi  à peine quatre heures les nuits précédentes. J'étais affamée. J'avais diné légèrement à midi.

C'est là... exactement là...  que la déprime est survenue. Un coup de barre de fer en plein visage. Jusque-là, j'avais trouvé ça drôle. Mais là, en jaquette bleue, le dos à l'air, seule, sur ma petite chaise droite, dans la non-chaleureuse urgence du CHUS semi-bondée, j'étais triste et je pleurais à chaudes larmes. Y'avait plus rien à faire.

J'avais bien quelques amis gentils et attentionnés qui m'entretenaient par messages-textes, mais je me sentais seule, très seule.  

Je regardais autour et tout le monde était à deux. Sauf moi.

Le célibat qui me fait parfois fort sourire, ne me plaisait plus du tout. Je voulais quelqu'un à mes côtés. Maintenant. Tout de suite. Sans compromis. J'aurais loué si j'avais pu. À gros prix.

Dans cette déprime momentanée, je me suis vue vieillir seule, affronter tous les obstacles en solo, mourir sans que personne ne soit à mes côtés... Oui, je l'avoue, j'ai dérapé. Parce que dans la vie, j'ai la chance d'avoir la meilleure famille et les amis les plus extraordinaires et aimants qu'ils soient. Je ne suis pas seule. Loin de là. Je le sais. Je n'ai juste pas d'amoureux qui se soucie de mon état chaque minute de sa vie. En fait, c'est ça qui me faisait de la peine.    

Et je sais très bien que probablement que la réalité de certains de mes voisins éclopés était bien pire que la mienne.  J'en suis pleinement consciente et je ne suis pas en train de vous dire que j'avais raison d'être dans cet état... Je l'étais, c'est tout. Moi, en fait, rien n'était grave... J'ai juste eu un coup de déprime intense devant le constat que je n'ai effectivement pas d'amoureux et que rien ne laisse présager que ça changera à court terme.

Aujourd'hui, j'ai toujours les muscles endoloris, quelques traces de cet accident sur la jambe gauche et toujours, aussi,  un peu mal à l'âme...

Mais j'ai toutefois  retrouvé un peu de lucidité. J'aime mon travail. Mes patrons et mes collègues sont sans pareil.  Je suis choyée et gâtée dans la vie. Je suis entourée de personnes formidables. Dans quelques jours, il n'y aura plus de trace de cet accident. Je n'ai pas le cancer, pas de maladies rares. Il me reste encore la vie devant moi, je n'ai rien perdu... Mais surtout, il me reste encore l'espoir de trouver l'amour, un jour.

De plus, s'il me reste encore un peu de chance, éventuellement, c'est à deux, sur le divan, blottis sous une couverture, que l'on rira de ce moment de déprime féminine!


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