Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le numéro 4 et la conséquence

 Imprimer   Envoyer 

Tu ne vas quand même pas écrire quelque chose sur Jean Béliveau? Tout n'a pas été dit?

Eh! Bien, oui. Oui, je vais écrire. Et peut-être que tout a été dit. On verra.

Dans toutes les entrevues lues et entendues à la suite du décès de Jean Béliveau, le mot qui revenait, invariablement, c'est respect. Un mot qu'il aura mis en application bien plus qu'il ne l'aura prononcé.

Le respect, ce n'est pas une question de simple politesse et de classe. C'est aussi une question de conséquences. Conséquences qu'auront, demain, les gestes que je pose aujourd'hui.

M. Béliveau a refusé d'être nommé sénateur à Ottawa. C'était sous le gouvernement Mulroney. La raison? « Si un jour », disait-il, « je fais de la politique, je serai élu. Pas nommé. Merci d'avoir pensé à moi ».

M. Béliveau a aussi été sollicité pour être Gouverneur général du Canada. Sa fille était veuve depuis peu. Il a répondu qu'il croyait, en son for intérieur, qu'il était préférable, pour le grand-papa qu'il était, de rester proche des siens, pour leur procurer des repères solides. « Merci d'avoir pensé à moi.»

Dit autrement, l'homme faisait les choses pour les bonnes raisons. Celles qui sont réfléchies. Celles dont on a analysé les conséquences. Rien à voir avec le fait de dire qu'on va parler des « vraies affaires ». Les bonnes raisons, ce sont celles qu'on retient parce qu'elles correspondent à un système de valeurs auquel on adhère.

Le Québec était globalement nostalgique, cette semaine. Il est rare qu'on le soit tous en même temps. En perdant M. Béliveau, on a cette impression, plus ou moins nommée, de perdre plus qu'une personne marquante.

Parmi les gens qui ont défilé devant la dépouille de M. Béliveau, on sentait ce désarroi, ce vertige qu'on pouvait presque toucher. Vertige face au vide qui nous entoure quand il est question de respect. Nous vivons dans une société où le chacun-pour-soi prend le dessus sur la collectivité. Un vide dans lequel le fait d'assumer les gestes posés n'existe plus. Ou peu. Un vide où les décideurs prétendent être respectueux, invoquant des valeurs au passage, mais imposant des décrets pour imposer leur idéologie, se gardant bien d'en parler préalablement.

Je me suis imaginé M. Béliveau comme ministre auprès de Philippe Couillard. L'image ne colle pas. Il aurait rapidement démissionné, parce qu'il aurait refusé de poser des gestes pour lesquels il n'était pas mandaté. En fait, il aurait refusé de se présenter, gageons-le, parce qu'il aurait demandé à M. Couillard de faire un autre type de campagne électorale. Un politicien respectueux va mesurer les impacts humains, sociaux et économiques de ses gestes avant de les proposer. Puis, il expliquera le tout et proposera la recette pour y arriver. Après les gens votent.

C'est plus long, le respect, mais c'est durable.

Nous sommes en deuil. En deuil du respect. Celui qui ne demande pourtant qu'à être réintégré à notre quotidien.

Le respect impose la transparence. Mais la transparence n'est pas qu'un mot lancé pour mousser sa popularité.

Je me souviens... Souvenons-nous de cette valeur de respect qui est essentielle à notre vie sociale. Répétez « en tout respect » à chaque phrase camoufle le fait que le respect est absent de la démarche.

Que le souvenir de ce que vous étiez nous guide, M. Béliveau. Parce que pour le moment, il y a bien loin de la coupe aux lèvres.

Clin d'œil de la semaine

Sur la patinoire du respect, l'arbitre lève le bras : « Dix minutes de pour conduite antisportive. »


  A LIRE AUSSI ...

Une rentrée politique difficile à suivre

Lundi 15 septembre 2025
Une rentrée politique difficile à suivre
Dimanche induit d’intelligence naturelle ?

Lundi 22 septembre 2025
Dimanche induit d’intelligence naturelle ?
Ceux qui s’en vont, ceux qui nous marquent

Lundi 8 septembre 2025
Ceux qui s’en vont, ceux qui nous marquent
NOS RECOMMANDATIONS
Quoi faire ce weekend en Estrie ?

Jeudi 25 septembre 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
La poutre et la paille

Mercredi 24 septembre 2025
La poutre et la paille
SKI TA VIE 2026 : une 5e édition sous le signe de la solidarité et des nouveautés

Jeudi 25 septembre 2025
SKI TA VIE 2026 : une 5e édition sous le signe de la solidarité et des nouveautés
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 29 septembre 2025
L’espoir s’active, mais en retrait

Sherbrooke : le Musée de la nature et des sciences dévoile l’exposition Chiffrer – Déchiffrer Par Martin Bossé Vendredi, 26 septembre 2025
Sherbrooke : le Musée de la nature et des sciences dévoile l’exposition Chiffrer – Déchiffrer
Le test de dépistage du VPH désormais accessible en Estrie Par Martin Bossé Mercredi, 24 septembre 2025
Le test de dépistage du VPH désormais accessible en Estrie
L’Université Bishop’s renforce l’accès aux soins psychologiques Par Martin Bossé Mercredi, 24 septembre 2025
L’Université Bishop’s renforce l’accès aux soins psychologiques
La poutre et la paille Par Daniel Nadeau Mercredi, 24 septembre 2025
La poutre et la paille
Fête du vélo : le BMX à l’honneur à Sherbrooke Par Martin Bossé Jeudi, 25 septembre 2025
Fête du vélo : le BMX à l’honneur à Sherbrooke
La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) : un levier pour ton avenir professionnel Par L'Effet FP Estrie Mercredi, 24 septembre 2025
La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) : un levier pour ton avenir professionnel
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous