D'ici les cinq prochaines années, 118 millions de dollars seront investis à Valcourt pour permettre à l'entreprise d'arriver à concurrencer le marché international. C'est ce qu'a annoncé hier le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli.
Ces dernières années, BRP a investi plusieurs millions de dollars dans le but de demeurer compétitif dans un marché de plus en plus difficile. Un nouveau centre de design et d'innovation, au coût de 15M $, a été construit en 2007. L'année précédente, 3,6M $ avaient permis l'agrandissement du centre de recherche et développement.
Les 118M $ annoncés mercredi s'ajoutent donc à une longue liste d'améliorations que BRP a choisi d'apporter à ses installations de Valcourt pour lui permettre de conserver sa place dans un marché de plus en plus difficile à concurrencer au niveau mondial.
« L'annonce de mercredi se décline en deux volets, explique le directeur corporatif, communications globale chez BRP, Sylvain Morissette. Le premier volet consiste en la modernisation technique et technologique. Les 118M $ permettront l'acquisition de nouveaux outillages et de nouveaux équipements. Viennent ensuite les modifications dans les pratiques et les façons de faire, et cela inclut de la formation pour les employés. Ils auront de nouvelles façons de travailler et il y aura des changements dans l'organisation du travail. »
M. Morissette assure qu'aucune perte d'emploi n'accompagne cette modernisation : « Nous sommes dans une phase de croissance », affirme-t-il.
Maintenir les emplois à long terme
Selon M. Morissette, le secteur manufacturier a subi de profondes transformations ces dernières années, notamment en raison de la crise économique de 2008-2009. « La récession a forcé les entreprises à rationaliser et à couper, parfois dans les postes. Tout ça a profondément transformé le tissu manufacturier du Québec », explique-t-il.
En plus de ces transformations, les employés de BRP bénéficient actuellement d'une rémunération jusqu'à 15 % supérieure à celle d'employés d'entreprises américaines d'envergure semblable, ou d'entreprises québécoises avec des profils d'emploi semblables.
Avec l'objectif de maintenir à long terme des emplois de qualité, BRP a annoncé à ses employés que 60 % d'entre eux subiront un gel salarial de trois à cinq ans, une mesure qui entrera en vigueur le 1er février 2016. Les employés touchés proviennent de la production manufacturière et des secteurs techniques et administratifs.
« Nous avons fait une étude en profondeur et nous avons ratissé large pour s'assurer qu'on faisait le bon choix à tous les égards pour que l'écart soit ramené à un niveau plus normal », souligne M. Morissette.
« La mondialisation et la pression grandissante de la concurrence dans nos marchés au cours des dernières années, qui ont mené à la délocalisation d'un bon nombre de nos activités vers le Mexique, nous incitent aujourd'hui à revoir en profondeur nos façons de faire au Québec. Pour nous donner l'agilité nécessaire afin de demeurer compétitif et de consolider la présence du Centre d'expertise en design, recherche, développement et production manufacturière à Valcourt, et pour que nos investissements génèrent les avantages anticipés, ils doivent être accompagnés d'une refonte de nos conditions de travail là où les écarts de marché sont trop important », aurait déclaré José Boisjoli aux employés convoqués en assemblée, mercredi.
Communication d'ouverture
BRP de Valcourt est l'une des seules entreprises manufacturières du Québec dont les employés ont toujours refusé de se syndiquer. Leurs conditions de travail avantageuses y sont pour quelque chose, de même que l'esprit de collaboration entre la direction et ses employés. Cette relation a d'ailleurs contribué à la renommée de l'entreprise.
« À la suite de l'annonce d'hier, l'écho que j'ai en est un de collaboration plus que d'autre chose, affirme Sylvain Morissette. On continue de parler à nos employés et il y a des rencontres prévues aujourd'hui. Nous prendrons le temps de bien faire les choses puisqu'il y aura de nouvelles façons de faire différentes d'un secteur à un autre. Comme les changements n'ont pas la même dimension d'un côté et de l'autre, les canaux de communication sont tous ouverts. La communication actuelle nous indique que nous avons une très belle ouverture de la part de nos employés. »
