Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Vivement l'histoire

Notre histoire en archives : la photographie post-mortem


Par Chloé Ouellet-Riendeau, agente de bureau à BAnQ Sherbrooke
 Imprimer   Envoyer 
Photo : Marie-Anna Stéphanette Masson, [1893]. BAnQ Sherbrooke, fonds Famille Masson (P1001, S3, D3, P1). Photo : Ula C. Stockwell, Danville.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec Par Bibliothèque et Archives nationales du Québec
archives.sherbrooke@banq.qc.ca
Mercredi 4 novembre 2020

L'exploration d'archives familiales témoigne de coutumes qui peuvent paraître curieuses, étranges, voire choquantes pour l'œil contemporain. Pourtant, lorsqu'elles sont remises dans leur contexte, on découvre que ces pratiques ont des origines et des significations surprenantes. Le mois de novembre, « mois des morts », est l'occasion d'explorer un de ces usages : la photographie post-mortem.

Jusqu'au début du xxe siècle, les familles étaient confrontées au décès d'un être cher beaucoup plus fréquemment que de nos jours. Les facteurs de risque étaient nombreux : problèmes liés à l'hygiène et à l'accès aux soins de santé, connaissances médicales moins avancées, etc. Les enfants étaient durement touchés par les maladies infectieuses. À titre d'exemples, en 1899, le taux de mortalité infantile est de 26,8 % à Montréal et de 49,9 % à Québec

Dans ce contexte, la photographie post-mortem devient un usage fréquent dans la culture occidentale. La photographie funéraire, souvenir visuel tangible, accompagne les familles dans leur deuil.

On trouve une photographie post-mortem dans le fonds d'archives de la famille Masson, de Danville. Marie-Anna Stéphanette Masson est née le 11 mai 1893 et décédée quelques mois plus tard, le 16 octobre. Ses parents, Joseph Masson et Marie-Anne Grégoire, commandent un portrait de leur fille chez le photographe Ula C. Stockwell. Stéphanette, probablement vêtue de sa robe de baptême, est allongée les yeux ouverts sur un fauteuil. La mise en scène laisse l'impression que la fillette est vivante, telle que ses parents l'ont connue et aimée.

Cet objet de commémoration qu'est la photographie post-mortem devient progressivement accessible à un plus grand nombre de familles grâce au développement de techniques photographiques moins coûteuses et permettant la réalisation de plusieurs tirages d'une même photo. Cela permet de partager le souvenir du défunt avec les membres de la famille élargie.

Le format cabinet, tel que représenté dans cette chronique, est caractérisé par ses dimensions (environ 10 x 13 cm). La photographie sur papier à l'albumine est collée sur un carton décoratif. Le sujet y trône de manière un peu théâtrale, au centre d'un faux décor composé de murs peints, de meubles d'appoint et de drapés.

La mort et le deuil sont non seulement des épreuves traversées  différemment par chacun, mais aussi selon le contexte dans lequel on évolue. Bien que cette pratique puisse heurter nos sensibilités actuelles, la photographie post-mortem est finalement un geste tendre qui permet aux familles endeuillées de se souvenir d'une personne chère. On assiste d'ailleurs au retour de cette pratique puisque certains photographes actuels se spécialisent dans la photographie funéraire.

Le fonds de la famille Masson, composé d'une trentaine de photographies, permet de retracer plusieurs membres de cette famille de Danville, et ce, sur plusieurs générations. On y trouve, entre autres, un dossier concernant le révérend Louis Aimé Masson, premier curé résident de Danville de 1865 à 1902.

Autres sources :

Burns, Elizabeth A. (2016). The Burns Archives [site Web]. Consulté le 16 octobre 2020. http://www.burnsarchive.com/Explore/Historical/Memorial/index.html

Charbonneau, Normand et Marion Robert, La gestion des archives photographiques, Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2003.

Mignacca, Stéphanie, Photographies commémoratives post mortem américaines du xixe siècle : mises en scène et mises en sens du cadavre, Université du Québec à Montréal, juin 2014. https://archipel.uqam.ca/6464/1/M13457.pdf

 

Ces archives vous intéressent? Prenez rendez-vous avec nous :

 

BAnQ Sherbrooke est situé au

225, rue Frontenac, bureau 401.

819 820-3010, poste 6330

archives.sherbrooke@banq.qc.ca



Milot, Jean, « La mortalité infantile au tournant du xxe siècle au Canada français », Paediatrics & Child Health, Société canadienne de pédiatrie, v. 15 (5), mai-juin 2010. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2912632/#:~:text=Les%20statistiques%20de%20la%20ville,taux%20de%2049%2C9%20%25.



  A LIRE AUSSI ...

Notre histoire en archives : la Dominion Cattle Company, une saga de l’Ouest américain

Mardi 3 juin 2025
Notre histoire en archives : la Dominion Cattle Company, une saga de l’Ouest américain
test
NOS RECOMMANDATIONS
Quoi faire ce weekend en Estrie ?

Vendredi 27 juin 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
La navette de la Fête du Lac des Nations fait un détour par Rock Forest

Jeudi 26 juin 2025
La navette de la Fête du Lac des Nations fait un détour par Rock Forest
Prison de Sherbrooke : saisie record à l’extérieur des murs

Vendredi 27 juin 2025
Prison de Sherbrooke : saisie record à l’extérieur des murs
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Chat GPT, Le sommelier du journal Estrieplus
Vendredi, 27 juin 2025
Le Tommasi Il Sestante Valpolicella Ripasso

François Fouquet
Jeudi, 26 juin 2025
Le parc : un îlot humaniste

Daniel Nadeau
Mercredi, 25 juin 2025
Le Québec des libéraux de Pablo !

Québec investit dans les pompiers de Stanstead Par Martin Bossé Jeudi, 26 juin 2025
Québec investit dans les pompiers de Stanstead
La navette de la Fête du Lac des Nations fait un détour par Rock Forest Par Martin Bossé Jeudi, 26 juin 2025
La navette de la Fête du Lac des Nations fait un détour par Rock Forest
La STS déploie la ligne X800 et l’application STS+ Par Martin Bossé Lundi, 23 juin 2025
La STS déploie la ligne X800 et l’application STS+
Incendie criminel à Sherbrooke : le SPS sollicite l’aide du public pour identifier un suspect Par Martin Bossé Lundi, 23 juin 2025
Incendie criminel à Sherbrooke : le SPS sollicite l’aide du public pour identifier un suspect
1er juillet 2025 : ouvert ou fermé pour la fête du Canada Par Martin Bossé Vendredi, 27 juin 2025
1er juillet 2025 : ouvert ou fermé pour la fête du Canada
Quoi faire ce weekend en Estrie ? Par Catherine Blanchette Vendredi, 27 juin 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous