J'aime bien me promener dans les quartiers de ma ville et
constater comment son développement domiciliaire s'effectue.
Parlons d'architecture et de design. Ou plutôt des tendances
qui s'y rattachent.
Les tendances ont cette prétention d'être des miroirs de
l'humeur et de l'état d'esprit des gens à un moment donné. Mais, disons-le
ainsi, les tendances sont publicisées pour faire en sorte qu'elles s'imposent.
Les sites internet jouant les influenceurs sont légion et toute une industrie
de la tendance s'affaire à raffiner l'image que le miroir doit projeter.
Les tendances viennent marquer l'expression du visage des
designers qui lancent des « Hey, qu'on veut pas ça ! », en parlant de ce qui,
hier, était tendance.
La boucle de consommation se régale des tendances !
Je reviens à mes quartiers de la ville. Je reconnais les
années 1950 à la brique rouge ou brune et aux arches souvent utilisées. Elles
sont souvent un peu sombres et sévères, mais elles envoient un message de
solidité.
Les années 1960/1970 sont l'ère des bungalows. C'est aussi
les années des alignements de maisons toutes pareilles par souci d'économie
d'échelle chez les constructeurs.
Et, de toute façon, c'était tendance !
Les années 1990 se revêtent de maisons en brique rose et aux
couleurs de revêtement pastel. C'est dans ces années qu'une offre tendance de
sapins de Noël couleur pastel est arrivée. Je crois que les dépotoirs les ont
bouffés les uns après les autres...
Années 2010, le mariage du noir et du bois brun était la
norme. Puis l'ère du contemporain est arrivée, vitrée et épurée, se distançant
de l'architecture !
Mais notre société évolue-t-elle comme ses maisons ?
Est-ce que nos comportements sont dictés par des tendances ?
Il y a tout lieu de croire que oui.
Et qui sont les tendancieux qui ont tendance à s'imposer ?
D'entrée de jeu, les milliardaires de médias sociaux sont
pointés du doigt. Ils manipulent les messages, rendent les gens littéralement
accros à leurs médias. Les résistants sont les nouveaux bizarres de notre
société. La marge. Les auto-exclus.
Mais qu'est-ce qui nous fait nous lancer dans les dépenses
pour des choses dont on n'a pas tant besoin, quitte à nous mettre en danger
économiquement ? Qu'est-ce qui définit notre façon de nous habiller, de nous
loger, d'être à la page en tout ? Qu'est-ce qui nous pousse tant à vouloir
faire partie du groupe ?
Les tendancieux des temps nouveaux, je dirais.
Tout est programmé pour promouvoir des « besoins » et tout
est programmé pour influencer ce qu'il faut consommer pour nous faire du bien
et nous récompenser de courir tout le temps, partout... pour consommer plus !
Difficile de trouver un équilibre dans un monde où les
tendancieux ont trouvé le chemin du téléphone qu'on prétend intelligent pour
s'immiscer dans ce nous-même qu'on essaie pourtant de protéger.
« Hey, qu'on veut pas ça ! », il me semble.
Et ça m'amènera à la 2e chronique de 3, « Estie, que chus
tanné ! », de la semaine prochaine...
Clin d'œil de la semaine
Les étudiants en médecine ont envoyé des lettres
manuscrites au ministre Dubé. J'imagine que le ministre devra les faire
décrypter par l'ordre des pharmaciens !