Forte du succès de la première édition de l'événement Fière la fête qui a eu lieu l'an dernier, le comité organisateur répète l'expérience le 14 septembre prochain au parc Jacques-Cartier de Sherbrooke.
Une célébration de la différence et de l'ouverture d'esprit
L'homosexualité est-elle encore taboue en 2014? L'Estrie pourrait-elle se montrer plus accueillante pour la communauté lesbiennes, gais, bisexuelle-le-s et trans du Québec (LGBTQ)? Le comité organisateur, regroupant des acteurs des milieux communautaire, collégial et universitaire, en est convaincu.
« Lors de la première édition, plusieurs personnes nous ont dit que cet événement dérangeait, ou encore qu'il était inutile parce que les homosexuels sont maintenant acceptés dans la société. Pourtant, en Estrie, des cas d'ostracisassions (exclure quelqu'un d'un groupe par discrimination) liés à l'homophobie sont nombreux et bien actuels. Ce jeune homme d'East Angus jeté hors de chez lui à 18 ans par sa famille lorsqu'il a fait son coming out, le connaissez-vous? Cette femme de Waterville qui s'est dépêchée de déménager à Montréal dès qu'elle a fini le cégep pour pouvoir tenir la main de sa blonde en public, ça vous dit quelque chose? Faire une fête de la fierté en Estrie, c'est montrer nos couleurs à toute une région, dire bien fort que les LGBT d'ici ne devraient pas avoir besoin d'aller dans les grands centres pour être visibles et acceptés. C'est cette philosophie que l'on souhaitait exprimer dans notre slogan. Pourquoi tenir une telle fête? Parce que le vent tourne », explique Marie-Pier Boisvert, présidente du comité organisateur.
Du travail à faire
La dernière année a été marquée par de grandes victoires pour la communauté LGBTQ dans le monde en termes d'égalité juridique, mais aussi par de grandes injustices. En effet, la communauté LGBT a acquis plusieurs droits légaux au fil des ans, mais il faut reconnaître qu'il y a une différence entre l'égalité juridique et l'égalité sociale.
« Depuis les dix dernières années, on remarque qu'il y a vraiment un changement qui s'opère et les jeunes s'affirment beaucoup plus qu'avant. Quand j'étais au secondaire, aucun couple ne s'affichait dans toute ma ville alors que maintenant, c'est devenu rare qu'on n'aperçoive pas un couple homosexuel au bal des finissants. Mais de l'intimidation en lien avec l'identité sexuelle et des barrières à briser, il y en a encore. Présentement, en Estrie, la cause est portée majoritairement par les regroupements étudiants. Les organismes communautaires en Estrie qui supportent la cause dans leur mandat se font rares, d'autant plus qu'il n'y a pas que les étudiants qui ont besoin de soutien », explique Pierre McCan, administrateur de l'organisme GRIS Estrie (Groupe régional d'intervention sociale) et résident de Sherbrooke.
« Pour ma part, je me suis déjà fait dire dans mon milieu de travail de ne pas dévoiler mon orientation sexuelle et que ce serait préférable pour moi de ne pas en parler à mes collègues. Je sentais que j'étais mieux de retourner dans le placard, moi qui m'accepte dans ma différence dans la vie en général. Personne ne devrait avoir à se cacher et être encouragé à ne pas être lui-même », renchérit Véronique Bougie, citoyenne de Sherbrooke.
Des activités pour toute la famille
La journée, qui débutera à 13 h, prend la forme d'une fête familiale : une occasion de transmettre aux plus jeunes des valeurs incontournables de respect et d'ouverture à la différence. Comme l'an dernier, plusieurs organismes qui se consacrent à des causes LGBTQ tiendront un kiosque sur place pour informer et faire connaître leurs ressources à la population. L'entrée sur le site est gratuite. Visitez le site Web de l'événement pour consulter tous les détails de la programmation !
Pour offrir ses services comme bénévole ou pour toute autre information, on peut communiquer avec Marie-Pier Boisvert à l'adresse projet@remdus.qc.ca.
