Il n'a jamais fait les choses comme les autres. En fait, il a toujours voulu rester libre dans la création. Pouvoir dire ce qu'il pense, comme il le pense, quitte à ne pas faire l'unanimité.
Sans nécessairement chercher à provoquer, mais plutôt à chercher une vérité à travers ses mots, sa musique. Daniel Boucher a su trouver sa place dans le paysage musical québécois à coup de textes déjantés, d'une poésie vagabonde, et de rythmes qui s'imposent comme des battements de cœur.
Lassé de la cadence « écrire, entrer en studio, sortir un album, faire de la promo, faire une tournée », imposée par le métier qu'il exerce depuis plus de 20 ans, l'auteur de La Désise, a choisi d'explorer d'autres avenues pour changer sa routine. « J'avais envie d'essayer autre chose, quelque chose que je pensais être une bonne idée à l'époque actuelle. C'est-à-dire me servir du numérique pis sortir les chansons une à la fois en tant qu'œuvre autonome, sans passer par ce paradigme-là », explique le principal intéressé. « Le temps que je l'ai fait j'ai eu du fun à sortir des tounes; faire le tour de tous les aspects du métier en dehors de l'écriture, du chant ou des rifts de guitare. Je participais à pas mal tout et le fait de pouvoir la déposer directement sur les plateformes toi-même; il y a quelque chose de complètement autonome là-dedans qui m'allumait beaucoup. C'est énormément de travail, mais c'est satisfaisant! », explique-t-il.
Les curieux et les admirateurs de la première heure peuvent, en fouillant quelque peu, trouver ses 6 dernières compositions sur des plateformes numériques. Mais à sa grande surprise, des fans lui demandent s'il va produire un album physique avec ses nouvelles pièces. Une possibilité qu'il n'exclue pas, puisque d'autres pièces sont en chantier, et qu'il est à réévaluer comment il va les diffuser. Les gens semble-t-il, demeurent attachés à cet objet qu'est un album de musique.
Ses chansons les plus récentes sont d'ailleurs fidèles au style qu'on connaît à Daniel Boucher. Même si on reconnaît la parole décomplexée et les tournures de phrases uniques à son auteur, une certaine sérénité se dégage de ses textes. Avec des titres comme la magnifique pièce La paix dans le monde, ou la touchante Les gâteaux de fête, l'auteur-compositeur-interprète, trouve encore des façons d'aller droit à l'essentiel, tout en le faisant de façon imagée et poétique. Le vidéoclip de cette dernière chanson, décliné en six versions différentes, est d'ailleurs très simple mais émouvant. Il présente des photos que ses fans lui ont partagées, et qui défilent comme un album de famille qu'on regarde à l'occasion pour se rappeler de bons souvenirs et des personnes qu'on aime.
Le fait d'être père a-t-il changé la façon d'écrire de Daniel Boucher? Est-ce qu'il fait plus attention à ce qu'il dit ou exprime dans ses chansons? « C'est sûr que la vie change, le défi c'est de rester toi-même quand tu créer quelque chose, dans ce que tu dis. Pas te mettre à faire attention parce que t'as des enfants, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que tu t'enferme dans une prudence pis une propreté pour projeter une image de parent. C'est d'écouter le plus possible ce qui se passe en dedans; le barème est tout le temps là, ça change pas ça. Être un parent c'est aussi projeter une image de citoyen; ce que tu fais au quotidien, tes enfants le voient. Si tu t'aimes, si t'aimes ta femme, si t'aimes ta maison, si tu t'engages, si tu t'indignes, qui tu respectes, les enfant voient ça et sont influencés par ça, pas juste par ton image de père propre », dit-il.
Pour son premier passage à la Fête du lac des Nations, mercredi le 17 juillet, Daniel Boucher foulera les planches de la scène Bistro SAQ. Il offrira un spectacle en solo, une formule qu'il affectionne particulièrement parce que celle-ci permet d'établir un esprit de communion avec son public, et de lui chanter cette liberté, si chère à ses yeux.
Pour voir la programmation : fetedulacdesnations.com
