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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Caméra en alerte

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Photo : pexels.
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 12 août 2024

Avertissement !

Si vous êtes du genre à vous demander si les joueurs de football parlent contre vous lorsqu'ils tiennent un caucus au centre du terrain, bien tassés les uns contre les autres, en cercle fermé, eh, bien, certains passages de cette chronique pourraient vous insécuriser pas mal !

J'y vais de front.

Vous serez très probablement filmé aujourd'hui si vous franchissez les limites de votre terrain privé.

En fait, des caméras de surveillance sont maintenant dispersées un peu partout. Parfois visibles, mais très souvent cachées.

Des voitures en sont munies. Des caméras qui captent et conservent tout ce qui se passe devant.  Des résidences personnelles en sont équipées aussi, bien des commerces, bref, il y a des caméras partout.

Comme pour en ajouter une bonne couche, partout où un événement survient, où quelqu'un monte le ton, vous pouvez être à peu près certain que quelqu'un aura le réflexe de filmer la scène. Une affaire de quelques secondes ! C'est devenu un réflexe pour plusieurs personnes, il semble bien.

Est-ce que la sécurité est la seule motivation dans tout cela ?

Ce serait trop facile comme appréciation, je trouve.

Pour moi, il y a plus. Et plus sournois !

Derrière la caméra

Quand on réussit à dégainer son téléphone cellulaire plus vite que son ombre et qu'on est prêt à filmer en permanence. J'imagine qu'il y a d'abord la volonté de se mettre soi-même en position de force par rapport à tout ce qui peut nous arriver dans la vie. Il y a un sentiment de puissance qui accompagne le fait d'être derrière la caméra !

Il y a aussi la possibilité de jouer les héros dans une situation donnée. Pensons seulement au terrible incident ayant coûté la vie à George Floyd aux États-Unis. Évidemment, aux yeux de la justice, les vidéos amateurs ont pesé très lourd dans la balance argumentaire.

Mais, il y a plus pernicieux aussi. Drapé dans la cape héroïque de celui qui veut protéger tout le monde, se cache visiblement quelqu'un qui prend un malin plaisir à essayer de piéger l'autre. Au nom de ma sécurité (et de celle des autres si jamais je dois aller plus loin dans les justifications !), je suis le justicier à caméra qui fera régner l'ordre et la sécurité...

Quand je vois quelqu'un filmer un retour de marchandise dans un commerce, ça me trouble. Je me demande bien quelle en est la justification...

C'est comme tenir pour acquis, en entrant dans le commerce, que les choses iront mal et que je pourrai en témoigner pour ternir des réputations d'affaires. Il y a un vice dans ce type de geste qui me semble évident.

C'est que la caméra donne un pouvoir et vient complètement changer la donne d'une interaction entre des personnes.

Devant la caméra, alors...

Quelqu'un vous demande quelque chose en braquant son cellulaire sur vous. Vous savez que vos faits et gestes seront enregistrés. Votre état d'esprit change. Vous tombez en mode défensif. À raison, cela dit, parce que c'est une forme d'agression. Dans votre esprit, vous savez très bien qu'il y a un risque que la personne vienne couper un tout petit bout de conversation, sortir la séquence du contexte plus global et faire en sorte qu'un moment d'impatience sur une conversation beaucoup plus longue risque de devenir viral sur les médias sociaux.

Oui, mais la sécurité est améliorée, non ?

Rien de plus relatif, à mon avis.

Autant une image peut être valable pour appuyer un argumentaire, autant les effets pervers peuvent être globalement néfastes pour la vie en société.

L'utilisation de caméras, lorsque leur présence est clairement identifiée, a probablement un effet dissuasif sur quelqu'un de malfaisant.

Mais, je m'interroge de plus en plus sur les caméras qu'on porte sur soi, celle de notre cellulaire ou d'autres types qu'on porte à sa boutonnière et qui peuvent tout enregistrer en temps réel.

Je m'interroge sur l'aspect éthique de la chose. Si j'ai le droit de vivre de façon sécuritaire et que, pour ce faire, je porte une caméra en presque permanence, je me dis que la personne visée a le droit de ne pas toujours être filmée aussi.

Tout ça crée un univers paranoïde où chacun se méfie de chacun encore plus et où tout le monde évite les interactions entre humains, au simple cas où ce serait filmé.

On ne règle pas un conflit ou un différend avec la caméra braquée sur l'autre.

Pour moi, à la base de la base, il y a cette conviction : la seule et unique manière de régler une situation conflictuelle est encore d'en parler ouvertement. Caméras éteintes. Un échange vrai. Avec médiateur, à la limite, mais un vrai échange. Plus les gens se campent les uns contre les autres, moins les chances de trouver une solution sont bonnes.

 

Clin d'œil de la semaine

Il y a plein de nouveaux superhéros qui gravitent autour de nous. Leur arme ? Une caméra. Leur grand pouvoir ? Les médias sociaux...


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