Spécialisée dans la biotechnologie industrielle, la startup sherbrookoise BioIntelligence Technologies lance BioAnalyst, un ordinateur capable d'informer et de prédire le comportement de micro-organismes lors de la production de nouvelles molécules.
« La biotechnologie industrielle, c'est l'utilisation de micro-organismes pour produire différentes molécules qui seront ensuite utilisées par la population sous forme de médicaments ou encore de nettoyants, explique le président de l'entreprise, Joël Sirois. Ce que l'on veut promouvoir avec nos nouveaux instruments, c'est le remplacement des molécules jusqu'alors créées chimiquement par de nouvelles molécules créées à partir de micro-organismes. »
BioIntelligence a créé deux outils pour aider l'industrie biotechnologique dans l'adoption d'un procédé plus vert pour la fabrication des molécules. Le premier, BioAnalyst, a été lancé le 27 janvier. Selon Joël Sirois, il existe un point commun à la création de molécules : le réacteur, c'est-à-dire la cuve dans laquelle sont placés les micro-organismes.
« Le problème, c'est d'arriver à comprendre ce qui se passe et comment les micro-organismes réagissent. BioAnalyst est un ordinateur qui comprend plusieurs couches d'algorithmes qui résout le problème. Il prend toutes les informations disponibles et détectées par des sondes, un deuxième outil que nous avons créé, pour générer une nouvelle information en temps réel. »
Les sondes développées par BioIntelligence permettent de mesurer, directement à l'intérieur des cellules sans détruire le micro-organisme, ce qui se passe et de prendre des décisions adaptées à la situation.
« En combinant les deux, on obtient quelque chose de très intéressant qui permet d'avoir une meilleure idée, de comprendre ce qui se passe et de le faire en plus de pouvoir compter sur de nouvelles informations financières, en temps réel. L'image complète de la culture permettra à l'industrie de prendre les meilleures décisions qui rentabiliseront le procédé. »
La grande différence cette fois, c'est l'intelligence, « c'est-à-dire cette capacité de calculer des variables et des informations scientifiques qui en même temps maximisera le rendement d'une molécule, mais qui aussi devient un gage de durabilité pour une entreprise! » affirme M. Sirois.
Les marchés visés par l'entreprise sont presqu'exclusivement américains et européens, où sont concentrées les grandes industries biotechnologiques.
L'entreprise vient tout juste de terminer une première ronde de financement totalisant 1M$, dont le quart provient de Sherbrooke Innopole et de l'Accélération de création d'entreprises technologiques (ACET). Les fonds serviront à commercialiser le premier produit, BioAnalyst, et à terminer le développement du deuxième, les sondes.
Une troisième gamme de produits sera dévoilée au cours des prochains mois. Joël Sirois estime également pouvoir faire passer le nombre d'employés de BioIntelligence Technologies de six à douze personnes d'ici la fin de l'année.