Depuis une semaine, les fraudeurs sont très
actifs en Estrie. 5 tentatives de fraude ont été enregistrées sur le territoire
de la Régie de police de Memphrémagog
(RPM). Du côté du Service de police de Sherbrooke (SPS), c'est des dizaines
d'appels de plainte que les policiers ont reçu de la part de personnes âgées. Les
fraudes de type «amoureux» sont également très fréquentes dans la région.
Avec des pertes de 732 000 $ (montant
comptabilisé en 2022) le Québec demeure encore la troisième province la plus
touchée par l'arnaque de type « grand-parent ». Les fraudes de ce genre
perpétrées au Canada ont totalisé 530 millions en pertes pour les victimes, une
hausse de près de 40 % pour les dernières années. Malgré de nombreux cas
publicisés, il y a encore beaucoup trop de gens qui tombent dans le piège. C'est
le cas à Sherbrooke et Magog.
Exploitation
Chose certaine, les fraudeurs exploitent les
émotions et la nature bienveillante des personnes, pour la plupart du temps,
particulièrement vulnérables comme les personnes aînées. De plus, les policiers
et de nombreux témoignages confirment que le scénario utilisé est presque toujours le même : l'interlocuteur capitalise sur les craintes des gens
en se disant prêt à venir en aide à un être proche de la victime qui serait gravement
en détresse. À Magog, cette semaine, la
vigilance d'une des victimes a fait en sorte que les policiers ont pu mettre la
main au collet de l'un des acteurs de cette arnaque.
Le lieutenant Carl Pépin, de la RPM, explique :
«Lors de la conversation, l'individu a soutiré habilement le prénom du petit-
fils de sa victime. Une fois la confiance de l'interlocuteur gagnée, le supposé
« petit-fils » affirme avoir été arrêté, incarcéré et détenu par les
policiers pour une infraction assez grave (accident avec blessé sous
l'influence d'alcool) et que son avocat a besoin d'un montant de +/- 5000$ pour
obtenir sa libération lorsqu'il comparaîtra devant le juge. C'est alors que le
fraudeur demande à sa victime de faire confiance à son avocat qui s'occupera de
lui indiquer les démarches à suivre pour que l'argent nécessaire à la caution
lui parvienne. Les victimes accumulent le montant demandé et le prétendu avocat
prend la relève pour aller chercher la somme requise (en argent comptant)
pour la libération. Dès qu'ils ont la confirmation que la victime a le
montant, un supposé « courrier » transporteur ou l'avocat lui-même se
trouvant par hasard dans le secteur se rend rapidement disponible pour
récupérer la somme. Par la suite, un rendez-vous est donné à la victime chez
elle ou dans un stationnement public.»
Dans les 2 derniers jours...
Le suspect interpellé à Magog a procédé à la
récupération d'enveloppes (dans 3 cas) pour un montant total de 15 500$
environ. Une tentative de 5000$ a échoué et la dernière tentative (de 4000$
hier) a échoué grâce à la vigilance de la citoyenne victime qui avait contacté
les policiers en leur donnant des informations afin de mettre en place une
façon de mettre fin à son manège.
Les policiers de la RPM ont pu arrêter le suspect qui allait récupérer l'argent chez la victime. Les enquêteurs
sont parvenus à relier l'individu à de multiples autres fraudes du même genre
survenues dans les derniers jours dans les secteurs de Sherbrooke,
Trois-Rivières, Nicolet et Montréal.
Selon la RPM, le suspect arrêté fait partie d'un
réseau bien structuré de fraudeurs qui opèrent par téléphone. Comme il
est sans domicile fixe, l'homme arrêté devra comparaitre au palais de justice
de Sherbrooke pour faire face à des accusations de possession de fausses cartes
d'identité, de possession de cocaïne sous forme de crack et de fraude de plus
de 5000$.Il possède également déjà des antécédents de vol qualifié, de violence,
de possession d'armes offensives et de conduite de véhicule sous l'effet de
substances toxiques.
La RPM rappelle aux aînés et aux citoyens que
les fraudes comportent souvent les mêmes éléments.
L'enquête se poursuit pour identifier les
complices associés à la fraude d'ampleur provinciale. Celle-ci pourrait
s'élever à plusieurs milliers de dollars.