Comme exemple de détermination, de courage et le désir d'aller au bout de ses rêves, les organisateurs du colloque «Fais ta place dans le Haut» pouvaient difficilement trouver mieux. L'explorateur Bernard Voyer, pour qui on ne compte plus les exploits, a tenté en racontant ses expériences, d'insuffler aux étudiants le désir de se dépasser, mais pas pour les autres, pour soi-même.
C'est impressionnant de constater que cet individu a réussi autant d'exploits dans une seule vie comme d'avoir posé les pieds aux deux pôles, gravi les sommets les plus élevés de chaque continent, traversé le Groenland et la Terre de Bafin pour ne nommer que ceux-là. Et à en croire ses paroles, ce n'est pas terminé. Appuyé d'images et de son, l'explorateur a réussi, un tant soit peu, à faire entendre à l'assistance les cris du grand froid et l'appel de la montagne. À travers ces expéditions, Bernard Voyer a parlé de sa marche sur le pôle Sud. Cette expédition en Antarctique aura nécessité 5 années de préparation. «L' Antarctique, c'est le plus beau de tous les continents», de lancer l'explorateur. Pour le commun des mortels, il est difficile de concevoir comment un individu peut trouver un plein épanouissement à marcher pendant deux mois et demi dans la glace, le froid et affronter des vents de plus de 220 kilomètres heures entre autres. «Nous trouvions notre énergie dans notre passion à vouloir réussir», de dire l'homme célèbre en ajoutant avoir vécu un moment grandiose lorsqu'il a posé la main sur la tige métallique indiquant le pôle Sud.
L'invité ne pouvait passer sous silence son ascension de l'Everest, surnommé le toit du monde. Mentionnant entre autres les motifs l'ayant poussé à faire ce périple, l'explorateur répond bien humblement «je voulais savoir si j'arriverais à tenir debout sur le toit du monde, voir la vie et la belle vue». Faisant un parallèle avec le monde scolaire, l'invité mentionne ne pas avoir réussi à la première occasion en raison des mauvaises conditions climatiques. Il a dû faire preuve de patience et tenter à nouveau l'expérience un an et demi plus tard. «Grimper l'Everest demande une stratégie et une acclimatation. C'est comme ici à l'école. On monte vers le sommet et on redescend de façon à s'acclimater et il faut faire preuve de patience. Chaque mètre franchi devenait une victoire». Avec les dangers qu'une telle expédition comporte alors que les statistiques indiquent qu'un alpiniste sur 12 ne revient pas de la montagne et que 1 sur 10 reste en haut, il y a de quoi faire réfléchir. «Au moment d'atteindre le sommet, j'avais peur, mais le désir d'atteindre mon objectif était plus grand». De toute évidence, l'explorateur ne regrette rien et dit s'être senti plus près que jamais de son père décédé.
L'homme laisse entendre que ces moments de gloire sont grandioses, mais intimes à la fois. «Comme pour vous à l'école, les moments de réussite, ça vous appartient. J'imagine que vous allez avoir un party à la fin de votre secondaire. Et bien, profitez-en pour fêter. Ça fête toujours mieux avec un diplôme dans les poches».
Enfin, l'homme a rapporté de nombreux souvenirs de ses expéditions, mais il y en a trois qu'il ne se départira jamais. «Chez moi, j'ai trois petites bouteilles de plastique avec de l'eau dedans. Elles ne seront jamais à vendre. Elles renferment la neige fondue du pôle Nord, du pôle Sud et du sommet de l'Everest», de conclure l'explorateur.
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Il est difficile de croire comment un homme peut avoir effectué autant d'explorations, affronté tant de dangers et être présent pour les raconter.