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De créatrice irrationnelle à designer-entrepreneure

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Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mardi le 29 décembre 2015

Les enfants parlent d'être chanteurs, vétérinaires. Lydianne Morency voulait quant à elle faire dans la mode. Pas surprenant donc de la voir diriger d'une main de maître Vilaine et Vilain, sa propre entreprise ayant pignon sur rue depuis octobre 2014 sur Wellington Nord, au centre-ville.

Initialement connue sous le nom de Vilaine demoiselle, la créatrice a tout fait pour concrétiser son rêve de création.

« Enfant, j'habillais mes poupées, mes Barbies, je taillais des patrons dans les sacs d'épicerie en papier, je faisais des shows mode dans les corridors chez moi... J'ai aussi habillé mes voisines et les petites filles que je gardais. C'était vraiment une passion qui d'ailleurs l'est toujours », raconte Lydianne.

En 5e secondaire, elle a eu la chance de créer et de présenter sa toute première collection à la fin de l'année scolaire. Loin d'être motivée par l'école même si elle réussissait bien, le projet l'avait encouragée à poursuivre. À sa sortie du secondaire, Lydianne Morency entreprenait un diplôme d'études professionnelles (DEP) au Centre de formation professionnelle 24-Juin. Son DEP en Conception et technique vestimentaire en poche, elle a poursuivi avec une attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en Confection de vêtements haut de gamme.

« J'étais vraiment passionnée et je me démarquais des autres. Des profs m'ont dit par après qu'ils avaient vu que j'avais cette flamme en moi. J'ai même embauchée une de mes profs, Diane, qui m'a enseignée pendant mon ASP. Plusieurs enseignants sont restés en contact et quand ils ont besoin de conseils, ils m'appellent. C'est drôle. »

Préférer Sherbrooke à Montréal
Plusieurs créateurs rêvent de grands milieux urbains qui ne dorment jamais. En travaillant à Montréal sur la rue Chabanel, Lydianne s'est vite rendue compte que la grande ville, ce n'était pas pour elle. Qu'elle appartenait aux petites villes et qu'elle avait besoin d'être entourée de sa famille. En s'installant à Sherbrooke, la jeune femme devient serveuse.

« À cet âge-là, tu n'as pas la maturité nécessaire pour te lancer en affaires. Tu n'es tout simplement pas rendu là et tu n'es pas en mesure de gérer toutes les responsabilités qui viennent avec. Mais je cousais et je disais toujours que j'étais designer. Enceinte de mon garçon, mon copain m'a dit que je devrais peut-être cesser de le dire et le faire. Je me disais aussi que je ne voulais pas juste dire à mes enfants qu'un jour j'avais été designer, je voulais pouvoir leur dire que je l'étais! »

Ont suivis la confection de la première collection, du logo et la création du design de Vilaine. D'ailleurs, « Vilaine » vient d'un consensus de ses amis qui trouvaient que le mot lui allait à merveille. La petite mante religieuse qui lui sert de logo? C'est une petite bestiole bien vilaine, à l'image de la créatrice, explique-t-elle avec un petit sourire en coin.

Aller chercher les outils nécessaires
« J'ai demandé le soutien aux travailleurs autonomes, mais on ne voulait pas me l'accorder parce que je travaillais comme serveuse. On m'a aussi dit que j'étais trop démarrée pour entrer dans le programme parce que je faisais déjà de la couture. J'ai dit à la dame que je trouvais un peu ridicule le fait que si je me présentais le lendemain en disant vouloir me lancer comme boulangère en n'ayant jamais cuit un pain, là le programme allait m'aider. Je lui ai dit que je me présenterais dans son bureau tous les jours jusqu'à ce que j'aie ma subvention. »

Elle finira par réussir à faire passer son projet. Une fois la subvention en poche, c'est Pro-Gestion Estrie qui lui permet de devenir une entrepreneure.

« Ça m'a énormément aidée! Au début, j'étais à 100 % irrationnelle et maintenant, 50 % artiste et 50 % entrepreneure. Ce côté-là, il a fallu que je le développe. L'entreprise a grossi et j'envie les filles qui ont le tissu dans les mains parce qu'elles ne font que créer. Mon trip, c'est d'appuyer sur une pédale de machine à coudre! »

Des étapes, elle en a franchies pour arriver à sa boutique de la rue Wellington. Entre l'achat d'un triplex que son copain et elle ont rénové, deux enfants et un petit atelier au sous-sol accessible que par une échelle, Vilaine a pris du jalon et bientôt était vendue dans une quinzaine de boutiques partout au Québec.

« Le pignon sur rue, c'était pour revenir à l'essentiel : créer. J'aime créer, dessiner, aller chercher de nouveaux tissus. J'ai fait des salons comme le Salon de la mode de Montréal. Mais lors de ces événements, les gens s'attendent à des rabais fracassants. On travaille tellement fort pour notre produit! J'aime mieux gâter mes clients ici, peut-être deux ou trois fois dans l'année en boutique, que de liquider mon stock à Montréal. »

Sa plus grande fierté? « Arriver à quelque part et voir quelqu'un que je ne connais pas porter du Vilaine. Il y en a maintenant à Montréal, à Québec...et même en Espagne! »

Travailler fort... très fort
Lydianne Morency est maman de deux enfants et son conjoint travaille depuis cinq ans dans l'Ouest canadien.

« J'arrive à la boutique vers les 9 h, je prends les mesures pour les clients, parfois je vais chercher les matériaux qui manquent. Les journées commencent toujours par la taille, puis la production. Je réponds aux clients, je vais chercher des contrats. J'apporte bien souvent du travail à la maison comme tout bon entrepreneur. Je peux passer des heures le soir et les fins de semaine à décortiquer des prints pour du corporatif. Et du corpo, on en fait beaucoup. »

Elle travaille les jeudis soirs avec sa petite fille et les dimanches, durant lesquels elle prépare la semaine suivante. Comme elle le dit si bien, son hamster travaille constamment.

« C'est moi qui doit penser à tout. Mais j'ai de l'aide, mes quatre employées m'écrivent des mots partout pour me rappeler d'aller chercher telle ou telle chose! »

Selon elle, y a-t-il de l'avenir pour les créateurs de mode locaux?

« Oui, mais il faut se donner le temps de créer son nom et d'arriver avec un produit de qualité. Il faut arriver à se démarquer et c'est ce qui est difficile du milieu. Il faut avoir son créneau, une personnalité, une authenticité et un produit attrayant si on veut réussi dans la mode », conclut Lydianne.


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