C'est
pas vrai que le théâtre est un art vieux comme le monde. Mais
presque.
Imaginez
un petit espace en plein air, appelons ça un theatron, genre de gradins plus ou
moins naturels à flanc de colline, en Grèce; y a un petit soleil et probablement
un bon vent marin qui vous rappelle la Méditerranée tout près.
Déjà,
on dirait une carte postale, c'est chill, on a envie d'en être, d'autant plus
que c'est moment de célébrations en l'honneur du bon vieux Dionysos, un de nos
dieux préférés.
Bref,
on est 500 ans avant notre ami J-C, c'est le party, les gradins sont remplis, ça
jase et ça rigole, les notables et la plèbe se côtoient sans trop de chichi pour
assister au concours de tétralogies que se livrent quelques auteurs triés sur
le volet.
(Tétralogie :
ensemble de quatre œuvres musicales ou, dans le cas qui nous occupe, littéraires.)
Donc,
sur scène comme sur l'autel où se tient l'unique acteur et le chœur, que des
hommes (oui, je sais, on va éventuellement se faire une chronique juste
là-dessus, la place des femmes au théâtre), masqués, pour jouer trois tragédies
et une satire, chanter quelques hymnes religieux; tout ça pour divertir, communiquer,
éduquer, interpeller, c'est selon.
Avouez
que vous avez un peu envie de vous offrir un abonnement, là tout de suite.
On
ne vous retiendra pas, bien au contraire, d'autant plus que le théâtre, c'est
encore beaucoup ça... mais c'est aussi complètement différent!
Il
y a bien sûr le vent marin et le soleil qui font un peu moins partie du paysage,
ici du moins, des petites habitudes vestimentaires aussi qui ont changé, pas
juste ici, mais surtout quelques éléments qui ont fort heureusement évolué avec
le temps.
On
ne se fera pas ici 2523 ans d'histoire en 500 mots, mais notons que les
premiers siècles du christianisme, et l'Église de façon générale, à différentes
époques de l'Histoire, n'ont pas été très facilitants pour le théâtre. Pas mal
d'excommunications par-ci, beaucoup d'interdictions par-là, bref, intercalée de
drames liturgiques, la relation entre le théâtre et le religieux demeure
mystérieuse et chaotique d'un bout à l'autre de l'époque médiévale... et même
après.
À
preuve, Londres est complètement théâtre pendant près d'un siècle, de la moitié
du 16e jusqu'à son interdiction complète en 1642, ce qui donne le
temps à quelques jeunots de percer et de connaître une belle notoriété
posthume, dont un certain Shakespeare, William de son prénom.
Et
c'est à peu près au moment où on ferme les théâtres en Angleterre que de
l'autre côté de la Manche s'ouvrent des salles accueillant les premiers
classiques en devenir, dont Corneille et Racine.
Coïncidence?
Qui sait?
C'est
aussi à cette époque que des théoriciens se questionnent (et se répondent, tant
qu'à) sur ce que devraient être le théâtre, les unités d'action, de temps, de
lieu; réflexion qui permettra aussi aux dramaturges, au fil du temps, de marier
les genres, de les faire évoluer, de se désembourgeoiser pour se coller tantôt
au politique, tantôt à la réalité ouvrière ou à la vie romantique.
Il
faudra cependant attendre l'après Grande Guerre (aussi appelée la Première)
avant qu'on ne s'attarde encore davantage à la psychologie des personnages, un
peu poussé dans le derrière par le cinéma qui se déploie rapidement et
sûrement, qu'on repense parallèlement les lieux, décors et scénographies, mais
aussi qu'on éclate complètement les limites du propos.
Aujourd'hui,
le théâtre parle de tout, et de différentes façons.
Suffit
d'enfiler sa petite toge et de joindre la fête.
Sonia
Bolduc
Pour
l'équipe du Double signe
Aux deux semaines,
l'équipe du Double signe vous invite à jaser théâtre afin de partager cette
passion de la scène et des coulisses, pour créer des ponts et se donner le
goûts de rencontres.
Plus vieille
compagnie estrienne de théâtre de création tout public, le Double signe incarne
un phare théâtral pérenne qui rayonne au-delà des frontières de la région.
Ainsi prenons-nous
la pleine mesure de notre posture d'ambassadeur dans notre communauté
artistique locale et nationale.
Nous affirmons
haut et fort notre envie de participer à la conversation théâtrale collective.
Nous reconnaissons et valorisons les bienfaits de la pratique et de la
fréquentation des arts de la scène en général et du théâtre en particulier, et
faisons vœu de tout mettre en place pour en faire profiter le plus grand nombre
possible.
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