Le 6 décembre 2001, le ministère des Régions annonçait la première Politique nationale de la ruralité (PNR). En 2007, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire renouvelait cette politique jusqu'en 2014.
La PNR, que l'OCDE a reconnue en 2010 comme l'une des politiques parmi les plus avancées mises de l'avant par ses pays membres, a pour objectif de stimuler la vitalité des milieux ruraux en favorisant la prise en charge locale du développement et en misant sur une vision territoriale. Elle repose sur la mobilisation des citoyens et une responsabilisation des milieux concernant l'utilisation des ressources.
Cette politique met notamment à la disposition des communautés rurales québécoises un réseau de 136 agents de développement rural chargés de mobiliser les milieux et de les accompagner autant dans leur organisation locale que dans leurs projets, ainsi qu'un fonds de développement (Pacte rural) destiné à supporter des projets locaux et territoriaux.
Le conseil des maires de chaque MRC rurale s'est vu confier la responsabilité d'implanter une démarche cohérente de développement répondant aux attentes des diverses communautés et respectant les objectifs de la politique.
L'Estrie rurale, c'est 40 % de la population (environ 122 000 hab.) répartie sur 96 % de la superficie du territoire et qui compte 88 municipalités sur 89. Leur population varie entre 48 (Saint-Benoit-du-Lac) et 9 204 habitants (Coaticook) en excluant la ville de Magog dans laquelle le Pacte rural est admissible seulement pour la partie rurale de la ville.
Un territoire rural, c'est avant tout une faible densité de population (autour de 18 hab./km2 pour les six MRC rurales estriennes) comparativement à la MRC de Sherbrooke : 440 hab./km2).
On compte huit agents de développement rural pour les six MRC rurales estriennes (Coaticook, Le Granit, Le Haut-Saint-François, Memphrémagog, Les Sources et Le Val-Saint-François). Ces agents agissent notamment comme ressources techniques auprès de chaque communauté qui souhaite créer des animations de consultation citoyenne, être accompagnée dans des réflexions de développement conduisant à des planifications et dans la mise en place de projets issus de telles démarches.
Le fonds du Pacte rural estrien s'élève à près de 14 millions de dollars pour la période 2007-2014.
Depuis 2007, les communautés rurales de l'Estrie ont mené 408 projets visant le cadre de vie, les services de proximité, la croissance de la population, le dynamisme local et l'emploi. Au total, près de 45 millions de dollars ont été investis dans ces projets.
Au-delà des projets, les ruraux Estriens se sont organisés. On ne dénombre pas moins de 54 comités locaux et 49 plans de développement local; sans compter les comités et organismes territoriaux qui agissent au bénéfice de plusieurs municipalités.
« Vivre en ruralité, c'est avant tout vivre en communauté et créer des liens de solidarité entre les individus pour bâtir un avenir meilleur » : déclarent de concert les huit agents ruraux de l'Estrie.
Source: CLD du Haut-Saint-François