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  LE PAPOTIN / Chroniques

Histoire de Marbleton


Par Jacques Robert
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Deuxième village de Dudswell

Lors de parutions antérieures du Papotin, je vous ai raconté l'histoire du premier village de Dudswell connu sous le nom de Dudswell Centre ou Dudswell Corner. Il était situé à la jonction des routes Bloomfield et Gosford (centre du village), mais il enveloppait en réalité toutes les terres entourant le Dudswell Pound (Lac Miroir). Évidemment, les premiers colons, la plupart des républicains américains (non pas des loyalistes), avaient occupé les lots concédés en 1792 à John Bishop et ses associés, soit les lots 1 à 16 des rangs I à VI, c'est-à-dire le quart du canton de Dudswell. (Voir la carte ci-jointe).

Les autorités britanniques ne lui avaient pas concédé le canton dans son entier parce qu'il n'avait pas réussi à recruter les 40 familles nécessaires, clause indispensable à l'époque au contrat d'octroi de terres.

Lorsque John Bishop Jr prit possession de sa concession à l'automne 1800 avec sa femme et ses enfants, il n'y avait aucun établissement à moins de 50 à 60 milles de sa propriété. Le petit village de Cookshire était le plus près. Il était situé sur le seul sentier permettant de rejoindre la frontière américaine.

Ce sentier avait été tracé au début des années 1800 par Jesse Pennoyer, grand voyer pour les Cantons de l'Est. Il reliait Hereford, situé à la frontière américaine, à la ville de Québec en passant heureusement par Dudswell Centre. C'était un sentier très primitif et seul un homme à pied ou à cheval pouvait l'emprunter.

Au début des années 1820, les colons des cantons de Dudswell, d'Eaton et de Hereford se relevèrent les manches et l'améliorèrent grandement. La section Dudswell-frontière américaine de ce sentier fut verbalisée en 1822 par le « grand voyer » Charles Whitcher sous le nom de « Dudswell-Hereford Road ». On prévoyait, à l'époque, d'utiliser cette route pour atteindre Boston via Cookshire et Canaan au Vermont. Ce chemin traversait la rivière Saint-François à un endroit appelé « le Bassin ».
En 1805, la population disséminée autour du lac Dudswell Pound était de 64 habitants : 39 hommes, 25 femmes; en 1825, 151 habitants; et en 1831, 242.

Ces colons réussirent à survivre durement, isolés de toute part, entourés de forêts impénétrables et habitées de bêtes féroces qui harcelaient régulièrement les habitants et leurs troupeaux, et cela, pendant 30 longues années.

***************

Les débuts du village de Marbleton
Le 20 mars 1834, des marchands et de riches propriétaires installés à Montréal et dans les Cantons de l'Est forment, avec l'autorisation des autorités à Londres, la British American Land Company (BALCO). Deux marchands montréalais, Peter McGill et Georges Moffat, sont nommés commissaires de cette compagnie du Bas-Canada. Le bureau régional de la BALCO est installé à Lennoxville dans la résidence de Samuel Brooks qui en est le premier secrétaire. En 1835, ce bureau est définitivement transféré à Sherbrooke, dans l'élégante résidence que la compagnie a construite sur les bords de la rivière Magog, côté canton Ascot.

La compagnie débute donc en acquérant plus de 800 000 acres de terres un peu partout dans les Cantons de l'Est. La mission de la compagnie est de vendre des terres à des colons, surtout britanniques, mais aussi à des Américains. Elle s'occupe également de la construction de routes et de ponts.

C'est avec la venue de la BALCO que la plus grande partie des terres du canton de Dudswell sont concédées, en particulier celles sur lesquelles sera établi un jour le petit village de Marbleton.

Les premiers concessionnaires étaient surtout des hommes d'affaires qui désiraient exploiter les richesses naturelles de la région : la chaux, le marbre et les dalles de pierre plate.

C'est aussi la BALCO qui, à partir de 1836, facilitera la concession des terres dans les cantons qui entourent Dudswell : Weedon, Bury, Westbury... mettant ainsi fin à son isolement qui durait, comme nous l'avons vu, depuis une trentaine d'années.

Entre 1835 et 1837, cette compagnie transforma le vieux sentier de Pennoyer ouvert en 1805 en un chemin carrossable entre la ville de Lévis et le village de Dudswell Centre. Puis, elle construisit un nouveau chemin entre ce village et la ville de Sherbrooke. Ce chemin, de Québec à Sherbrooke, reçut le nom de Chemin Gosford.

Dans la même période de temps, William Belknap, un machiniste de Sherbrooke, s'engage à construire un pont couvert sur la rivière Saint-François, à Sherbrooke. Ce pont fut inauguré le 13 septembre 1837 sous le nom de Sherbrooke Bridge, puis finalement de « Pont Aylmer ».

Malheureusement, il fut emporté par une crue soudaine au printemps 1863. Après un bref retour au bac pour la traversée de la rivière, il fut reconstruit, similaire au premier (photo suivante).



La compagnie avait d'abord pensé construire un pont au « Bassin » (situé au bout du chemin du Bassin Nord, à l'emplacement du barrage d'Hydro-Sherbrooke) et d'utiliser le chemin Dudswell-Hereford pour rejoindre les États-Unis. C'était le plus court chemin entre Québec et Boston.

Mais il fut décidé de construire cette infrastructure à Sherbrooke qui était devenue une ville très importante pour les Cantons de l'Est, en particulier pour Dudswell. En effet, elle était le siège du nouveau district judiciaire de Saint-François qui avait reçu le nom de District Inférieur de Saint-François. Il y avait également en cette ville le bureau de la Cour Provinciale pour le nouveau district.

À la fin des années 1830, tout était en place pour les débuts d'un des plus beaux villages du Québec : MARBLETON.

À SUIVRE


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