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Les voix féminines

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Photo : Les femmes ont enfin leur place au théâtre. De gauche à droite sur la photo, la directrice technique Catherine Mathieu, l’autrice Rébecca Déraspe et l’actrice Doriane Lens-Pitt en préparation de Fanny, la prochaine pièce du Double signe.
Jasons Théââââââtre Par Jasons Théââââââtre
Mercredi le 6 mars 2024

 

Les voix féminines

Qui dit Gwyneth Paltrow dit aussi tartine à l'avocat et conseils de vie un brin controversés, mais on ne peut passer sous silence quelques-uns des rôles qui en ont fait une star tout ce qu'il y a de plus hollywoodienne. Alors optons pour cette direction plus cinématographique, avec un arrêt sur image en 1999, année où la dite Gwyneth remporte l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de Viola dans Shakespeare in love.

Viola. Qui adore le théâtre. Qui rêve de monter sur scène.

Mais Viola qui ne peut pas. Parce qu'elle est une femme. Et que les femmes, c'est bien connu, n'ont pas leur place au théâtre, hormis dans la salle.

Alors pour tenter d'obtenir un rôle dans la prochaine pièce de Shakespeare, Viola s'accoutre en jeune homme, les autres n'y voient que du feu, ou presque.

Le film qui a fait tabac en 1998 est une œuvre de fiction, mais l'absence des femmes au théâtre, elle, a toujours été bien réelle.

On a déjà abordé la chose dans une chronique précédente, mais pour rappel, de l'Antiquité jusqu'à la fin du XVIIe, presque partout en Occident comme ailleurs dans le monde, les hommes jouent tous les rôles, occupent toute la place, et lorsque les femmes en trouvent une, aussi petite soit-elle, à l'écriture ou sur scène, elles y laissent souvent leur réputation.

Chez nos cousins français, quelques noms ont un tantinet traversé l'histoire, dont Françoise Pascale ou Olympe de Gouges, mais encore là, cette dernière est plus souvent citée comme féministe politisée et républicaine guillotinée qu'à titre d'autrice.

Alors oui, il faudra attendre la venue de Sarah Bernhardt, fin XIXe, début XXe, pour que la femme gagne une place digne de ce nom sur les planches, soit admise deux fois plutôt qu'une à la Comédie française, fonde sa propre compagnie, multiplie les rôles féminins et masculins d'une dramaturgie complètement variée sur tous les continents et devienne du coup une vraie vedette internationale.

Était-ce gagné pour autant? Bien sûr que non.

Ici comme ailleurs, l'histoire a avancé à tout petits pas dans les coulisses des théâtres, quelques actrices et femmes de théâtre s'imposant au fil du temps. Au Québec, des Denise Pelletier, Yvette Brind'amour ou Mercedes Palomino font figures de proue avant même que les murs du château-fort masculin ne soient ébranlés, fin des années 60, avec la création des Belles-sœurs de Michel Tremblay, puis dans les années 70 avec des œuvres aussi féministes que revendicatrices.

On aurait pu penser que Marie Savard et son Bien à moi, Denise Boucher et ses Fées ont soif, ou Nicole Brossard, France Théoret, Marie-Claire Blais, Pol Pelletier et Marthe Blackburn et leur Nef des sorcières avaient suffisamment brassé la cage pour qu'on ne ressente plus la hauteur de ses murs.

Mais l'effet n'est pas immédiat. Bien qu'on les retrouve sur scène, les femmes écrivent et mettent en scène de 10 à 13 pour cent à peine des 1156 pièces montées entre 1978 et 1981 au Canada.

Depuis, il est vrai, les choses ont évolué. Au fil des deux dernières décennies, et tout particulièrement au cours des dix années qui viennent de s'écouler, grâce au travail acharné du regroupement québécois Femmes pour l'équité en théâtre (FET), les femmes ont pris belle place comme autrices, metteures en scènes, têtes d'affiches, conceptrices et directrices de théâtre. Elles remportent des prix importants, décrochent des bourses, se partagent parfois une belle part des programmations de la rentrée.

On aurait même atteint la parité, soulignait la recherche Sentinelle#2 : Pour l'avenir, menée pour l'Espace Go l'an dernier afin de faire suite au chantier féministe de 2019.

Aux voix de celles déjà ci-haut nommées, à celles des Jovette Marchessault, Michelle Rossignol, Alice Ronfard, Lorraine Pintal et d'autres encore répond aujourd'hui un puissant chœur de créatrices parmi lesquelles Brigitte Poupart, Evelyne de la Chenelière, Véronique Côté, Gabrielle Lessard, Annabel Soutar, Rébecca Déraspe, Anne-Marie Olivier, Marie-Josée Bastien Gabrielle Chapdelaine, Marilyn Perreault, Fanny Britt , Geneviève Billette, Carole Fréchette, Catherine Vidal, Catherine Bourgeois, Brigitte Haentjens, Alexia Burger, Marie-Hélène Gendreau, Edith Patenaude, Angela Konrad, Marie Brassard, pour ne nommer que celles-là. 

De quoi s'assoir ou se laisser choir de tout son long sur un lit de lauriers?

Jamais, bien sûr, il faudra toujours s'assurer de porter ces voix et ces textes, de les propager et de les enseigner, de faire place aux prochaines et aux diverses et à celles de tous horizons.

Mais Gwyneth et Viola n'ont plus à porter la moustache pour être entendues au théâtre, y a déjà matière à se réjouir.

 

Sonia Bolduc

Pour l'équipe du Double signe

 

 

Aux deux semaines, l'équipe du Double signe vous invite à jaser théâtre afin de partager cette passion de la scène et des coulisses, pour créer des ponts et se donner le goût de rencontres. 

Plus vieille compagnie estrienne de théâtre de création tout public, le Double signe incarne un phare théâtral pérenne qui rayonne au-delà des frontières de la région.

Ainsi prenons-nous la pleine mesure de notre posture d'ambassadeur dans notre communauté artistique locale et nationale.

Nous affirmons haut et fort notre envie de participer à la conversation théâtrale collective. Nous reconnaissons et valorisons les bienfaits de la pratique et de la fréquentation des arts de la scène en général et du théâtre en particulier, et faisons vœu de tout mettre en place pour en faire profiter le plus grand nombre possible.

 

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