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D’intimidé à intimidateur: les deux côtés de la médaille


10 avril 2012
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Alexis Bourque Bouliane Par Alexis Bourque Bouliane
abbouliane@estrieplus.com
Mardi 10 avril 2012

Pendant l'année scolaire, de nombreuses écoles primaires et secondaires de la région ont mis beaucoup d'énergie, afin de mettre sur pied des activités de sensibilisation et de prévention de l'intimidation.

Cependant, afin de bien comprendre ce phénomène, quoi de mieux que de se mettre dans la peau d'une victime d'intimidation ou de celui qui la propage. Ayant été victime d'intimidation au primaire pour passer au rôle d'intimidateur au secondaire, Samuel Bricault est la personne toute indiquée pour démystifier ce phénomène.

Samuel l'intimidé

À l'école primaire, Samuel était un jeune de nature sensible, un peu extravagant qui se mettait en colère facilement, c'est ce qui faisait de lui la cible parfaite pour les intimidateurs selon lui. « Les intimidateurs préfèrent intimider les personnes qui vont réagir à leurs propos ou à leurs actes, pour eux c'est important de susciter une réaction. Ceux qui ne réagissaient pas se font aussi « écoeurer », mais pas autant que ceux qui réagissent. Moi, j'étais souvent ciblé, parce que ça ne me prenait pas grand-chose pour réagir, je pleurais facilement, je me mettais en colère et les autres trouvaient ça drôle ».

Victime de violence physique et de violence verbale, pour lui, c'est cette dernière qui l'affectait le plus. « On me frappait et je me défendais, alors on se mettait à plusieurs sur moi, mais l'intimidation physique, c'était moins pire, je me suis habitué à me faire taper dessus, mais verbalement, je le prenais très mal de me faire dénigrer, d'ailleurs, ça a pris plusieurs années avant que je puisse rebâtir mon estime personnelle ».

Samuel l'intimidateur

Après avoir été la victime pendant une bonne partie de l'école primaire, Samuel s'était fait une promesse en arrivant au secondaire : plus jamais je ne me laisserai écoeurer. C'est ainsi qu'à son premier jour, il se bagarre avec un autre étudiant qui avait dit du mal de lui. « C'était un des étudiants le plus cool de l'école. Après m'être battu avec lui, je m'attendais le lendemain à me faire tabasser par lui et ses amis, mais, au contraire, ils m'ont alors perçu comme quelqu'un de « tough » et ils m'ont accepté dans leur gang ».

C'est à partir de ce moment que Samuel est passé du rôle d'intimidé à celui d'intimidateur. « La gang avait déjà leurs cibles, alors je me suis simplement mêlé à eux. J'étais bon pour intimider, comme je l'avais vécu pendant tout mon primaire, je connaissais la recette, je savais comment faire du mal aux autres tout en faisant rire mes amis. J'ai même fait pleurer des élèves en classe. Pour moi, tout ce qui importait, c'était d'être populaire, de ne pas revivre ce que j'avais vécu au primaire ».

Être populaire, voilà le but principal visé par les intimidateurs selon Samuel. « Certains intimidateurs ne font que reproduire ce qu'ils connaissent à la maison, s'il n'y a de respect à la maison, il n'y en aura pas plus à l'école, c'est pour cette raison qu'il est difficile de demander à un professeur ou à un directeur de régler le problème, puisque, souvent, le problème ne part pas de là. Cependant, la raison principale pour laquelle on rabaisse les autres c'est, pour être cool, pour être populaire. J'ai rencontré une intervenante qui m'a dit qu'une classe était divisée en trois : une faible partie sont des intimidateurs, une autre faible partie sont ceux qui sont intimidés et il y a tout le reste qui cautionne. C'est-à-dire que s'il n'a pas de public, l'intimidateur arrête d'intimider. Je crois que c'est exact, parce que moi par exemple, quand j'étais seul et que je croisais un de mes souffre-douleur dans le corridor, je ne faisais rien, il fallait qu'il y ait d'autres personnes autour pour m'encourager ».

Malgré sa popularité, Samuel n'était pas bien dans sa peau. Ses mauvais coups faits aux dépens de ses camarades lui valent de nombreuses suspensions et expulsions et il double son premier secondaire. Il fait également face à des problèmes de consommation. Craignant qu'il ne puisse terminer son deuxième secondaire, ses parents décident de l'inscrire à l'école privée. Une expérience qui lui aura finalement été salutaire. « Je ne dis pas que l'école privée est la solution, mais pour moi, ç'a été bénéfique. Les professeurs ont des groupes plus petits, il y aussi plus de ressources et de support. J'ai rencontré plusieurs intervenants et psychologues qui m'ont fait comprendre que je pouvais être populaire en étant moi-même. Ils m'ont encouragé à ne plus cacher mon talent et ma passion pour l'écriture ».

Ayant vécu les deux côtés de l'intimidation, Samuel Bricault utilise aujourd'hui son expérience personnelle et son talent d'écrivain à bon escient. Aujourd'hui âgé de 22 ans, il est déjà l'auteur de 5 romans, dont la série Le dernier des immortels, ainsi que d'un recueil de poésie. Il présente également une trentaine de conférences dans les écoles primaires et secondaires. Son message : atteindre ses rêves et demeurer soi-même. « Plus jeune, j'ai perdu du temps à être quelqu'un d'autre et je me rends compte que je serais probablement rendu plus loin si je m'étais assumé avant. Il n'est pas nécessaire de devenir ce que les autres attendent de nous pour être populaire, il suffit d'être soi-même et de faire accepter aux autres qui on est ».

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