Selon les données de l'Enquête sur la population active d'Emploi Québec, l'Estrie comptait 11 300 emplois de moins au deuxième trimestre de 2010 par rapport au trimestre correspondant de 2009. Il s'agissait de la deuxième baisse trimestrielle consécutive de l'emploi, et la presque totalité des emplois éliminés était à temps plein (- 10 400 postes).
Le taux de chômage a progressé de 0,2 point de pourcentage pour s'élever à 8,5 %. Cette hausse s'explique essentiellement par une baisse plus rapide de la population active (- 7,1 %) par rapport au nombre de chômeurs (- 4,3 %).
Au cours de la période d'analyse, aucun groupe d'âges n'a été épargné par la chute du nombre d'emplois. Il y en avait 1 100 (- 3,2 %) de moins chez les jeunes estriens de 15 à 29 ans, tandis que chez les personnes âgées de 30 ans et plus, on constatait un repli de 10 100 postes (- 8,5 %).
Situation chez les hommes et les femmes
L'emploi, chez les hommes, a diminué de 8 700 postes, une baisse qui pourrait être attribuable, en partie, aux difficultés observées dans le secteur manufacturier. Quant à l'emploi chez les femmes, il a chuté de 2 500 postes par rapport à la période correspondante de 2009.
Hausse de l'activité dans l'industrie de la construction
Au cours du second trimestre, seule l'industrie de la construction a connu une hausse de l'emploi par rapport à la même période de 2009. Ce gain pourrait s'expliquer par une plus grande activité dans le domaine de la construction résidentielle. En effet, l'anticipation d'une hausse des taux d'intérêt et l'annonce de mesures restrictives concernant l'obtention d'un prêt hypothécaire ont probablement incité les ménages québécois et estriens à devancer leur projet résidentiel.
Pour ce qui est du secteur manufacturier, la baisse de l'emploi s'est poursuivie. Bien que la croissance de l'emploi observée au Canada et au Québec ait nourri la demande intérieure, la reprise modeste au sud de la frontière a limité les exportations des manufacturiers vers le marché états-unien. Par contre, de nombreuses industries diversifient leurs marchés d'exportation, ce qui devrait atténuer, au cours des prochains trimestres, les risques liés à une dépendance au marché américain.
Finalement, dans le secteur des services, l'emploi s'est replié de 6 800 postes, et ce, principalement dans les sous-secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques et de l'administration publique.
Région métropolitaine de recensement (RMR) de Sherbrooke
À l'échelle de la RMR de Sherbrooke, l'emploi s'est accru de 1 900 postes au deuxième trimestre de 2010 par rapport à la même période de 2009, et la totalité des emplois était à temps plein. De plus, la diminution du nombre de chômeurs (- 300) s'est reflétée dans une baisse de 0,5 point de pourcentage du taux de chômage (8,2 %).
Hausse de l'emploi au Québec
Dans l'ensemble du Québec, pour notre période de référence, il s'est ajouté 68 500 postes, dont 31 200 étaient à temps plein et 59 700 à temps partiel. Ce gain d'emplois s'est traduit par une diminution de 0,7 point de pourcentage du taux de chômage (7,8 %).
Les perspectives s'améliorent pour les prochains mois
Malgré la chute du nombre de postes en Estrie, la santé du marché du travail semble s'améliorer depuis quelques mois. En effet, le nombre de prestataires de l'assurance-emploi ne cesse de décroître, tandis que la progression du nombre de prestataires sans contraintes à l'emploi a ralenti. Par ailleurs, si la croissance de l'emploi observée au Québec se maintient, il n'est pas faux de prétendre qu'elle se traduira par un gain d'emplois en Estrie.
Source : Emploi Québec