Je passe la porte du gym et souris en pensant que je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. À chaque entrainement, je dois repousser mes limites et j'adore ça, même si j'ai l'impression que je vais mourir toutes les fois.
Mon entraineur m'accueille avec un sourire satisfait. Il sait qu'encore une fois, son programme sera un défi de taille. D'autres athlètes sont déjà sur place et observent le tableau où sont inscrites les séquences d'exercices à faire aujourd'hui. Ils sont en train de réfléchir à la stratégie qu'ils doivent adopter pour ne pas flancher avant la fin de la séance. À voir leurs visages, ce ne sera pas facile.
Dans mon entourage, certains ne comprennent pas pourquoi je pratique le cross fitness, ils disent : c'est un sport dangereux! Tu vas te blesser!
Ce que les gens ne savent pas, c'est que le cross fitness est un sport qui demande d'être analytique avant même de mettre son corps à l'épreuve. Plusieurs le font sans supervision et sans connaitre leurs limites. Ils veulent faire certaines choses avant d'y être prêts et c'est l'erreur à ne pas commettre. Trop souvent, c'est une des raisons qui engendre de multiples blessures.
Le cross fitness, c'est bien plus que de la vitesse, de l'endurance et de la force. C'est une connaissance de soi et une capacité à gérer le temps et l'intensité que l'on va consacrer pour chaque exercice. Le tout dans le but de finir nos séries dans les temps prévus et de battre notre record personnel.
Tout le monde est en place et prêt. Le chronomètre est lancé et c'est parti!
Après le réchauffement et plusieurs séries d'exercices, il reste environ une douzaine de minutes avant d'avoir terminé cet entrainement. Je suis déjà au bout du rouleau, mais il me reste encore du jus, car j'ai planifié où je devais mettre le plus d'énergie. Comme l'exercice final est une épreuve de force pour battre mon record personnel, je me suis entrainé en conséquence.
J'attrape la barre pour me suspendre dans les airs et commence à lever les genoux pour dix... neuf... huit... Une fois ma série terminée, je me laisse tomber au sol et commence ma série de dix « burpees ». Pendant les sept prochaines minutes, je vais enchaîner ces deux exercices sans arrêt et ensuite ce sera la finale.
J'ai terriblement chaud, mon cœur bat dans mes tempes, j'ai les jambes, les abdos, les bras... Bref, tout mon corps est en feu. Il me crie que je suis complètement fou et que le défi de la barre sera très difficile à réaliser. Je garde un rythme constant et respire de manière régulière pour ne pas flancher. Je vais me rendre jusqu'au bout, comme à chaque fois!
Voilà, c'est le moment de voir si je vais être à la hauteur. Une pression dans ma cage thoracique m'indique qu'après les trois prochaines minutes, ce sera définitivement le temps que j'arrête.
Tous s'alignent devant leur barre de poids et la minuterie s'active de nouveau. Je me positionne et soulève une première charge au-dessus de ma tête. Tout va bien malgré ma fatigue. Je m'empresse, donc d'ajouter une charge supplémentaire et monte la barre de nouveau. Oh, je sens que je viens d'entrer dans la zone « défi personnel ». C'est plus difficile et cela me prend plus de temps, mais je n'ai pas encore atteint mon maximum. Je relâche et reprends mon souffle en constatant qu'il me reste juste assez de temps pour une dernière levée.
Mon coach m'encourage et d'autres athlètes également. J'ajoute encore des plaques au bout de la barre et m'installe. Je prends une bonne inspiration et prends l'énergie qu'il me reste pour grimper cette charge au bout de mes bras.
Encore une fois, je retourne chez moi avec le sentiment d'avoir accompli l'impossible et je souris en pensant que j'ai hâte de recommencer.
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