Par Keven Boutin
Dans le but d'encourager l'agriculture urbaine et d'inciter les citoyens à posséder leur propre jardin, les AmiEs de la terre procédaient ce lundi au lancement d'un guide visant à rendre accessible à tous la pratique du jardinage en milieu urbain.
Le guide est disponible au local des AmiEs de la terre situé au 853, rue King Ouest.
Dans les prochains jours, il sera également accessible via Internet au www.atestrie.com, site Web de l'organisme. Intitulé L'agriculture urbaine à la portée de tous, le guide s'adresse aux jardiniers-débutants désireux d'entretenir un jardin de légumes. On y trouve l'inventaire et les caractéristiques des principales semences qu'il est possible de faire pousser, des recettes d'insecticides naturels, mais surtout, plusieurs options quant aux contenants et bacs à privilégier pour la culture de légumes y sont présentées. On apprend la méthode pour faire pousser des plants à partir de simples bacs en plastique ou même à partir d'une poche de jute. Un tas d'autres renseignements utiles et de nombreux liens Internet sont aussi présents.
Pour Stéphanie Forcier, rédactrice du guide, toutes les circonstances sont réunies pour que les gens se mettent massivement à l'agriculture urbaine. Globalement, la situation économique difficile ainsi que la crise alimentaire à l'origine de la hausse des prix des aliments sont des facteurs pouvant inciter les gens à rechercher une plus grande autonomie alimentaire.
À Sherbrooke, le besoin pour un développement de l'agriculture urbaine est manifestement présent. D'une part, le taux de pauvreté de la Ville se situant aux alentours des 20% laisse croire que plusieurs pourraient en bénéficier. D'autre part, il y a une telle demande auprès des deux jardins communautaires de Sherbrooke que ceux-ci sont obligés de dresser des listes d'attentes. À ce sujet, André Nault, président des AmiEs de la terre, précise qu'il serait facile pour les gens en attente d'avoir leur propre jardin à la maison, que ce soit sur leur balcon, dans des bacs ou dans leurs plates-bandes. « Les gens doivent cesser de croire que les plates-bandes sont réservées aux fleurs! », s'exprime-t-il.
Le développement de l'agriculture urbaine passe aussi par l'implication des dirigeants. D'ailleurs, André Nault rêve d'un jardin à l'avant de l'Hôtel de ville de Sherbrooke, comme c'est le cas à San Francisco. « Les gens visiteraient ce jardin, il y aurait beaucoup plus d'affluence », a-t-il plaidé. « À San Francisco, il y a un jardin devant l'Hôtel de ville et c'est de toute beauté », poursuit-il. « Lorsque les instances municipales participent, les citoyens suivent », conclut M. Nault.
Sur une note historique, mentionnons que l'agriculture urbaine est un concept datant des années 1600 où des citadins d'Angleterre ont été incités à cultiver en ville afin de contrer une possible invasion espagnole. Plus récemment, l'idée fut reprise lors des deux guerres mondiales alors que les gouvernements américain et britannique ont fait pression sur leurs citoyens pour que ceux-ci transforment tous les espaces inutilisés de la ville en « Vitory Garden » afin de supporter l'effort de guerre.
Photo : Stéphanie Forcier et André Nault, devant quelques plants de légumes poussant sur la façade des locaux des AmiEs de la terre.