La semaine dernière, mon conjoint vous a raconté sa randonnée autour du massif de l'Anapurna au Népal, mais il n'était pas venu seul en Asie. Nos chemins se sont séparés à l'aéroport de Bangkok, lui allant vivre son rêve et moi prenant un vol pour l'une des destinations les plus mythiques au monde, l'ile de Phuket (prononcez POUQUETT). Je serai 28 jours sans nouvelles de lui et connaissant les difficultés et problèmes de cette aventure, c'est avec beaucoup d'émotion qu'on se quitte.
Phuket étant la plus grande des îles de la Thaïlande et ayant plus d'une douzaine de HAT (plages), cela mérite un peu de recherches afin de savoir où une femme seule peut séjourner tout en évitant les pièges à touristes. Les forums me sont toujours très utiles dans une situation semblable.
Je mets de côté tout de suite, Patong Beach, qui est loin d'être calme. Si toutefois vous recherchez le party toute la nuit, c'est l'endroit. Bien que convenable pour les enfants durant le jour, le soir c'est autre chose. En effet, elle est connue comme la foire à prostitution avec ses rues illuminées de néons rouges. Ayant également éliminé les plages du sud tel que Nai Harn et Nai Thorn à cause de leur éloignement de la ville de Phuket située au centre de l'île, il me restait Karon Beach ou Kata Beach.
Sur les forums, un endroit revenait souvent : le Kata Orient House dont le propriétaire, Paul Meyers, un Belge parlant français avait une excellente réputation. Après quelques échanges de courriels avec lui, j'ai réservé un cottage à cet endroit pour 35 jours.
Me voilà arrivée à cette perle de l'Andaman. Mon cottage est très grand, situé devant la piscine. Je repère très rapidement un guichet automatique, un 7eleven, salon de massage et les petits restos locaux. Même si en 2004 un TSUNAMI a détruit plusieurs zones fortement peuplées, tuant jusqu'à 5300 personnes dont 250 sur l'île de Phuket, de nombreux centres de villégiatures ont ré-ouverts leurs portes en 2005 et peu de traces aujourd'hui sont visibles de cette catastrophe.
Je vous résume ce que je vois sur la rue principale de Kata Beach : un hôtel budget ou un resort haut de gamme, un resto (presque tous thaïlandais), une boutique de vêtements, un MASSAGE MADAM (tous le même prix : 10 $) un 7eleven, une agence qui vend des tours organisés ou des ferrys et les fameux bars KARAOKE et l'on recommence. Sur les plages, personne ne vous harcèle pour acheter quoi que ce soit, mais les gens sont entassés comme des sardines sur 2 kilomètres. Ce n'est pas la location d'une chaise ou d'un parasol que je critique, c'est la promiscuité qui m'indispose.
Désirant aller à Nai Han Beach, plage beaucoup moins achalandée, située à la pointe méridionale de l'île. On me demande 50 $ pour un taxi et 40 $ pour le tuk-tuk. Je décide donc de faire de l'autostop après m'être informée auprès du propriétaire de mon hôtel sur ce choix pour une femme seule. Pour aller (environ 40 kilomètres), je n'ai pas eu à attendre longtemps, un Thaïlandais avec sa moto m'y a conduit.
La plage est petite et un monastère occupe une grande partie du front de mer où se trouvent toujours des chaises en rangées. Sur un promontoire de roches, il y avait un petit stand de restauration où la bouffe était excellente et où on gardait ton sac à dos pendant la baignade.
Le retour fut plus aventureux; un Européen avec sa grosse moto m'a conduit pour une moitié du trajet. Un gros camion rempli de melons s'est ensuite arrêté pour moi. La banquette du camion étant occupée par sa femme et ses deux enfants, le conducteur m'a aidée à monter dans la boite avec les melons. Je lui ai demandé d'arrêter à quelques rues de mon hôtel ne voulant qu'on me voit arriver ainsi.
Le coût de la vie est très élevé sur l'île, les restaurants sont huppés et les prix sont exorbitants. Comme exemples, 2 oranges et 1 mangue coûtent 4$ et 13$ pour un petit morceau de fromage gouda. La ville de Phuket au centre de l'île est en cours de restauration et a besoin d'être retapée. Quelques rues sont d'architecture sino-portugaise mais ce n'est pas une ville intéressante. Il y a plusieurs centres commerciaux et il n'y a pas aucune aubaine à faire dans cette ville. Les gens au public ne sont pas accueillants et si tu trouves quelque chose à ton goût ce ne sont pas eux qui vont t'aider.
Phuket est l'île du tourisme en masse et les plages sont bondées de visiteurs assis sur leurs chaises côte à côte. C'est aussi malheureusement un des sinistres rendez-vous du tourisme sexuel.
Le retour de Robert est prévu pour ce matin, j'ai loué un taxi privé et je vais le chercher à l'aéroport... j'ai tellement hâte de le revoir. Je me suis fait faire un papillon en tattoo avec les lettres D E S L O tout autour, question de l'avoir près de moi pendant cette longue absence.
Bonne semaine et si vous allez à Phuket, tout un Monde vous entourera.
Lili & Deslo
