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Les ambulanciers dénoncent l’attitude du ministre Barette

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Photo : Mathieu Godbout, président des répartiteurs médicaux d’urgences de l’Estrie (RMU), Denis Beaudin, président de la CSN-Estrie, Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN, secteur privé et Sébastien Grenier, vice-président du SPE-Estrie.
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Lundi le 11 juillet 2016

Les ambulanciers de l'Estrie craignent un retour de trente ans en arrière si le ministre de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Gaétan Barrette, maintient sa décision de ne pas participer aux négociations en vue de leur prochaine convention collective. Ils sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015.

En avril 2015, le ministère se retirait de la table centrale de négociation, estimant qu'il relevait des entreprises propriétaires des services préhospitaliers de négocier les conditions de travail de leurs travailleurs, une vision que dénonce la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). De son avis, puisque le ministère paie les services, il doit être des discussions.

Le syndicat représente les ambulanciers de Sherbrooke, Magog, Valcourt, East Angus, Richmond, Coaticook et Stanstead, de même que les répartiteurs médicaux d'urgence (RMU), basés à Sherbrooke.

La quasi-totalité des services ambulanciers québécois sont privés : la gestion revient à l'entreprise et les façons de faire et l'attribution des budgets sont édictées par le MSSS.

Une table centrale pour une vision globale
Au fil des ans, la table centrale aura notamment permis de professionnaliser les services préhospitaliers, d'uniformiser la formation des ambulanciers et de moderniser les pratiques dans une vision d'ensemble du Québec, affirme-t-on.

« Nous avons compris que la seule façon d'avancer, c'était d'avoir une vision globale. Nous avons créé la table provinciale vers la fin des années 1980 et le ministère y était toujours assis. Nous avons préparé notre négociation en fonction d'une table nationale, comme on le fait depuis 30 ans et voilà que le ministère revoit sa façon de financer et ne veut plus négocier les conditions des travailleurs d'ambulance », dénonce le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), secteur privé, Dany Lacasse.

« Nous avons tenu une dizaine de rencontres de négociation entre avril 2015 et mars 2016 pour se rendre compte que sans le ministère, on tournait en rond. Ce qu'on craint, c'est un retour d'une trentaine d'années en arrière, à une époque où les conditions de travail et la qualité des services variaient d'une région à l'autre », affirme-t-il.

Une rencontre s'est tenue avec le ministre Barette au début du mois de juin. Depuis, rien de concret n'a émané du MSSS selon ce qu'avance M. Lacasse.

« Il faut que le ministre comprenne que sans vision globale des services préhospitaliers au Québec, nous aurons à composer avec des visions différentes des services dans toutes les régions. C'est pourquoi nous entreprenons une tournée provinciale pour dénoncer la façon de faire du ministère, ajoute-t-il. Il n'y a pas plus première ligne que les services préhospitaliers et on doit nous intégrer de plus en plus au réseau de la santé. »

Au fil des dernières conventions collectives négociées à la table centrale, les ambulanciers ont obtenu une plus grande participation de leurs employeurs à leur régime de retraite en plus d'une échelle salariale représentant une amélioration de leurs conditions salariales de 25 % pour l'ensemble du Québec.

« Le ministre doit revenir à la table. Si les conditions de travail diffèrent d'une région à une autre, des employeurs pourraient voir leurs travailleurs quitter pour de meilleures perspectives. Les services à la population seront compromis », conclu Dany Lacasse.

Les horaires aussi dénoncés
En Estrie, la question des quarts de travail préoccupe les membres du syndicat des travailleurs d'ambulances. Les horaires de faction seraient plus particulièrement problématiques puisque les ambulanciers ne sont pas assis dans leur camion durant tout le quart.

Des travailleurs auraient aussi rapporté ne pas avoir le temps de manger et ce, même s'ils travaillent des quarts de douze heures.

« Un ambulancier sur un horaire de faction a dix minutes pour se rendre à la caserne lorsqu'un appel est logé. Dans la zone de Sherbrooke, on arrive à répondre en une dizaine de minutes. Mais pour un camion de Valcourt qui doit se rendre à Sainte-Anne-de-Larochelle, cela peut aller jusqu'à 15, 20 minutes. Et ça, c'est lorsque les conditions météorologiques sont idéales », déplore le vice-président du Syndicat des paramédics de l'Estrie (SPE), Sébastien Grenier.

Durant le service de jour, neuf ambulances sont postées à Sherbrooke et trois à Magog. Le soir, cinq et la nuit, trois. Ces véhicules couvrent le périmètre déterminé par Deauville, Racine, Stoke et Waterville.

En tout temps, il y a une ambulance à Valcourt, Richmond, East Angus, Stanstead et Weedon. Si le service à la population « n'existe plus » parce que l'ambulance a répondu à un appel, d'autres compagnies d'autres régions prennent le relais.

« Chaque ambulance reçoit en moyenne entre quatre et sept appels par quart de service et ce, sans compter les charges données par les hôpitaux pour le transfert de patients, par exemple », souligne M. Grenier.

De combien d'ambulances supplémentaires auraient-on besoin?

« Au moins un véhicule supplémentaire dans tous les secteurs limitrophes. En calculant quatre postes à temps plein par ambulance, on parle de quelques dizaines de travailleurs de plus. Mais la tendance est plutôt aux coupures », affirme-t-il en déplorant le retrait d'un véhicule à Sherbrooke l'an dernier.


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