Le festoiement était présent hier après-midi à l'école internationale du Phare. Un premier Frigo Free Go a été inauguré à la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke dans la cafétéria de cet établissement secondaire. « Une idée simple qui a pris une grande envergure », explique le directeur Patrick Levasseur.
L'école internationale du Phare a marqué une page d'histoire hier après-midi en accueillant dans sa cafétéria le Frigo Free Go Phare, le premier à la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. Un projet qui permettra aux élèves de constater la grande la ampleur que prend de plus en plus le gaspillage alimentaire.
« Le projet du Frigo Free Go est un succès, confie Karole Forand, directrice générale de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de Sherbrooke. Il s'agit du troisième Frigo dans un milieu d'éducation et c'est le tout premier à la CSRS. Au total, Sherbrooke a accueilli cinq Frigo Free Go en près de 20 mois. La capacité d'innovation et de création de nos communautés est un phénomène qui m'enchante, me surprend et me réjouit constamment. »
« Contrairement aux autres Frigo Free Go, c'est unique ici à l'école internationale du Phare, ajoute Mme Forand. Ce projet prend ses racines et sa force dans un projet éducatif qui vise les changements de comportement et les automatismes de consommation. »
La présence des Frigo Free Go à Sherbrooke ne cesse d'augmenter. D'ailleurs, un autre sera probablement inauguré à la prochaine rentrée scolaire. Plusieurs endroits au Québec ont aussi approché la CDEC pour démarrer une telle initiative à leur image communautaire.
« Une idée simple qui a pris une grande envergure »
L'arrivée du Frigo Free Go Phare à la CSRS provient à la base d'une simple idée du directeur de l'école internationale du Phare, Patrick Levasseur, qui a pris une grande envergure en très peu de temps.
« À l'école internationale du Phare, on a un budget annuel desservi par le ministère de l'Éducation de l'ordre de 74 000 $ en aide alimentaire, explique-t-il. Ma responsabilité est de trouver des façons intéressantes et pertinentes d'utiliser ces sommes-là. Ce projet provient d'une simple réflexion avec moi-même. Je me demandais ce qu'on pourrait faire d'intéressant en lien avec l'aide alimentaire. »
Après avoir discuté avec deux de ses collègues d'un projet semblable au Frigo Free Go, M. Levasseur ne pensait jamais que le tout allait prendre une aussi grande importance. «J'imaginais un projet simple à l'école afin de faire quelque chose pour les élèves, admet-il. Je voulais leur offrir un plateau de travail stimulant pour apprendre différentes compétences. Je voulais une gestion faite par les élèves. À travers des discussions, j'ai croisé sur mon chemin Sondès Allal [agente de revitalisation socioéconomique à la CDEC] et on a saisi la balle au bond. Je suis extrêmement fier de ce projet pour diminuer le gaspillage alimentaire. Je voulais que ce soit mené par les élèves pour les élèves.»
Pour l'agente de revitalisation socioéconomique à la CDEC, Sondès Allal, le gaspillage alimentaire est une responsabilité collective. « Individus, entreprises, organisations, adultes, jeunes... de milieu défavorisé ou bien nantis... nous sommes tous victimes et responsables du gaspillage alimentaire, rappelle-t-elle. Par cette expérience, nous démontrons que chacun d'entre nous laisse une empreinte, consciente ou non, sur son environnement et peut, cette fois volontairement, poser des gestes concrets pour changer les choses. »
Bilan du « Pèse-Gâchis »
La première phase du projet expérimental « Pèse-Gâchis » lancée au début du mois a permis de conscientiser quelque 850 élèves de l'école internationale du Phare au gaspillage alimentaire. Ils ont ainsi pu identifier notamment les types d'aliments les plus gaspillés.
Pendant une période de quatre jours, les 500 élèves qui fréquentent la cafétéria de l'école internationale du Phare étaient invités à déposer leurs restes alimentaires dans cinq bacs distincts selon différentes catégories alimentaires. Les aliments les plus gaspillés ont pu être identifiés et mesurés avec une pesée quotidienne des denrées récoltées.
Au total, c'est environ 70 tomates, 14 bols de riz, 14 barres tendres, 4 portions de viande et un pain qui est gaspillé quotidiennement. Notons que la plus grande portion d'aliments jetés (49 %) était des fruits et des légumes.
Suite à ces données recueillies, des élèves, interpellés par le comité responsable de l'expérience, ont proposé des pistes de solution pour réduire le gaspillage alimentaire à l'école, le tout dans le cadre du concours « Stop-Gâchis ». L'élève qui a vu son projet retenu (Appétit Variable) est Fanny Faousiatou Jennifer Sawadogo, qui est présentement en première secondaire. Le principe est simple : le personnel de la cafétéria proposera des portions régulières ou modérées selon la faim des élèves pour ainsi diminuer le gaspillage alimentaire.
