Après près de deux ans à subir les nuisances sonores de
l'entreprise Bitfarms, les citoyens touchés en ont assez. Ils se sont réunis ce
mercredi matin au parc Lucien-Blanchard pour réclamer des mesures drastiques
aux autorités locales afin de faire cesser le bruit et les vibrations qui
nuisent à leur santé ainsi qu'à leur qualité de vie.
Rappelons que l'entreprise de cryptomonnaie a dû procéder à
des travaux correctifs afin de diminuer le bruit qu'elle émanait au mois
d'avril dernier. Cependant, ils n'ont pas eu l'effet escompté selon les
citoyens du secteur qui avaient émis des doutes dès le début.
« Pour dormir la nuit, parce que c'est 24 h par jour, 7 jours
par semaine, on a placardé complètement la fenêtre de notre chambre »,
s'indigne une citoyenne dérangée par le bruit.
« Nous sommes à bout de souffle et malgré notre volonté de
collaborer avec l'entreprise et les autorités, nous avons atteint notre limite.
Assez, c'est assez ! Le problème doit se régler maintenant », mentionne
Benjamin Côté, un père de famille qui espère retrouver la quiétude de la maison
familiale située près de la rivière.
Pour en terminer définitivement, le comité de citoyen
réclame que le ministère de l'Environnement et de la Lutte aux changements
climatiques (MELCC) exige une diminution du nombre de mégawatts autorisé pour
l'exploitation de l'entreprise en raison de la pollution sonore et thermique
causée par l'usine de cryptomonnaie. Il demande également à la Ville de
Sherbrooke d'agir comme facilitateur pour relocaliser l'entreprise.
D'ailleurs, le comité veut que le maire de Sherbrooke
choisisse son camp. Selon ce regroupement de personnes, « il n'a pas assumé
aucun leadership dans l'objectif de faire respecter le règlement municipal qui
oblige tout citoyen ou entreprise à conserver le bruit de ses activités dans
les limites de son terrain ».
« La Ville nous a complètement abandonnés. Nous nous battons
sans relâche, depuis près de deux ans, pour retrouver notre qualité de vie,
pour protéger notre santé ainsi que celle de nos enfants et pour pouvoir jouir
de notre lieu de résidence », se désole M. Côté.
« Nous avons accompagné les citoyens depuis le début. Notre
objectif était d'agir comme facilitateurs entre les parties afin de s'assurer
que le problème se règle rapidement. Nous constatons la détresse des familles
de nos districts respectifs et nous devons agir rapidement pour les aider.
C'est pourquoi nous sommes à leurs côtés aujourd'hui, pour réclamer des actions
immédiates et à leur entière satisfaction », explique le conseiller municipal Marc
Denault.
Un aspect qui est partagé par son collègue au conseil
municipal, Paul Gingues.
Une demande pour rencontrer le président
Puisque les démarches de l'entreprise pour atténuer les
nuisances sonores ne conduisent à aucun résultat, le comité de citoyens a
transmis récemment une demande de rencontre au président de Bitfarms, monsieur
L. Geoffrey Morphy. Il souhaite lui présenter la problématique afin de
collaborer pour trouver une solution durable pour les deux camps. Toutefois,
cette demande n'a pas été répondue pour l'instant.
« Malheureusement, de chef d'entreprise n'a même pas
transmis un accusé de réception aux signataires de la lettre, démontrant son
manque de considération pour cette situation ayant une incidence directe sur la
vie de nombreuses familles sherbrookoise », souligne le comité par voie de
communiqué.
Rappelons que le MELCC s'est saisi du dossier, en décembre
dernier afin que la société sherbrookoise obtienne un certificat d'autorisation
et par le fait même qu'elle prouve qu'elle respecte les normes
environnementales en matière de bruit.
Le regroupement, accompagné des deux conseillers municipaux,
s'était d'ailleurs réuni au début du mois d'avril pour que des mesures sévères
soient portées contre l'entreprise de cryptomonnaie. Cependant, leur saison
estivale est encore bouleversée par le bruit produit par Bitfarms. Les
personnes concernées espèrent ainsi un dénouement rapide pour terminer l'été en
beauté.