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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Bonheur préfabriqué

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 2 novembre 2020

Une seule fois dans ma vie j'ai eu l'occasion de faire un trajet dans un TGV (train à grande vitesse).

Honnêtement, j'ai d'abord été déçu.

Je ne sais pas trop, je crois que je m'attendais à la grisante sensation qui s'empare de moi quand je commence une descente abrupte dans les montagnes russes (le Monstre, je crois) de la Ronde, ou je ne sais trop quel autre référent du genre.

Pantoute.

Le trajet se faisait en pleine campagne. Le paysage ne semblait défiler plus vite qu'à l'habitude. Je me disais : « bon, on va finir par accélérer, soyons patients! » Non!

C'était jusqu'au moment où je me suis rendu à la salle des toilettes. Juste au-dessus de la porte, une affiche lumineuse indiquait : Vitesse actuelle 297 km/h.

Ben voyons...

Face à la salle de bains, une porte vitrée donnait sur l'extérieur. C'est là que le vertige m'a happé. Quand j'essayais de voir la végétation, par cette baie vitrée qui se rendait au sol, je ne voyais qu'une ligne verte faite au crayon gras. Je venais de prendre conscience de la vitesse réelle de l'engin qui nous déplaçait d'un point A à un point B.

La vie en TGV

Je repense à ce moment et je transpose un brin.

Disons que le jour de l'An est une gare. Le jour de mon anniversaire et la fête du Travail aussi. Toutes ces dates qui sont des espèces de repères dans le temps deviennent des gares. Entre les deux, on fait nos vies. Sans trop regarder au sol. Sans jamais s'apercevoir que le rythme qu'on s'impose est hallucinant. Ce n'est qu'une fois en gare qu'on se dit : « ben voyons que c'est déjà le jour de l'An! Me semble qu'on vient de finir de fêter l'autre!"

En gare depuis mars dernier?

Des fois, je me dis que le train a fait un arrêt forcé autour du 15 mars dernier. Depuis, il tente de reprendre sa route, tant bien que mal. On sent bien que la mécanique n'est pas bien huilée. Ça avance, mais pas comme avant. Loin de là!

Depuis des décennies, on définit notre bonheur en fonction de construire et/ou d'obtenir ce qui nous semble essentiel pour être heureux. Bien sûr, cette quête apporte son lot de désagréments. L'anxiété qui s'invite plus souvent qu'à son tour depuis des décennies, l'épuisement professionnel qui fait que nous sommes plusieurs à marcher le long d'une ligne toujours claire, mais dont on sait qu'il ne faut pas la franchir. Il y a aussi cette course contre la montre entre le lever et le coucher du corps.

Mais tout ça, on se dit que ce sont les désagréments nécessaires à l'obtention de ce dont on a besoin pour accéder au bonheur quotidien. Mais après tout, pourquoi ne pas faire tous ces efforts si c'est pour mener à l'obtention de telle chose dont je rêve?

Dit autrement, il me semble qu'on associe notre bonheur (sans trop le nommer) à la quête de ce que ça prendrait pour l'obtenir.

Là, depuis mars, on ne sait plus trop. Le rythme est changé. Dans bien des cas, les discussions à l'arrivée au travail, les fous rires des pauses et des dîners avec les collègues, la socialisation créée par des rencontres professionnelles, bref, tout ça est modifié.

On se retrouve plus souvent qu'avant face à nous-mêmes.

Méchante affaire nouvelle, ça!

Ce matin, je vous partage cet état d'esprit. Simplement. Je constate. Un peu pour voir si je suis le seul à penser comme ça. Je l'écris aussi pour donner une forme à ma pensée.

Tout ça à cause de vendredi dernier.  

Notre première sortie culturelle depuis mars dernier. Au Granada. Dans la magie contagieuse des voix de Qu4rtz. Avec des amis chers, en plus.

Le genre de soirée qui rappelle que l'art est essentiel. Vital. Qu'il provoque la création d'un espace intérieur sain. Qu'il favorise la créativité. Qui titille les émotions. Qu'il transporte ailleurs sans même bouger de sa chaise.

L'art qui rappelle que le réel sera toujours plus fort que tout le virtuel réuni.

Que le bonheur, si tant est qu'il existe au-delà des plaisirs ressentis, passe sûrement par le vrai plutôt que l'apparence du vrai.

 

Clin d'œil de la semaine

L'affaire avec les spectacles, c'est qu'on en fait partie. Sauf, peut-être, quand on décide de filmer le spectacle avec son cell au lieu de le vivre! 


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