Il est possible de guérir à 100 % d'un trouble alimentaire, indique Éric Lavoie, pédiatre et fondateur de la Clinique des troubles alimentaires du CHUS.
Un jeune qui s'engage dans un suivi sérieux et qui travaille ses points de vulnérabilité et de fragilité peut sans aucun doute régler son trouble alimentaire.
Or les troubles alimentaires peuvent devenir chroniques lorsque les patients ont une réticence à travailler sur leurs points de faiblesse.
Une ligne difficile à tracer
Le pédiatre de la Clinique du CHUS explique qu'il est difficile de déterminer à quel moment précis une personne souffre de troubles alimentaires. De fait, lorsque le rapport avec la nourriture devient obsessionnel ceci peut affecter les activités quotidiennes à un point tel que la personne devient dysfonctionnelle.
Le Dr. Lavoie présente à cet effet deux cas de figure pour illustrer la subtilité des troubles alimentaires :
« Imaginons une jeune femme de 25 ans qui sort un vendredi soir avec des amies au restaurant, qui consomme de l'alcool, qui prend un repas copieux et un généreux morceau de gâteau. Elle pourrait sortir du restaurant et dire à ses amis qu'elle a trop mangé et qu'elle prévoit faire attention à ce qu'elle va manger cette fin de semaine. Finalement, le samedi et le dimanche elle mange normalement, elle oublie qu'elle a beaucoup mangé vendredi. Cette personne n'a probablement pas de trouble alimentaire », soutient-il.
« La jeune fille qui souffre d'un trouble alimentaire va sortir avec ses amis le vendredi soir, va manger et va se sentir coupable à la sortie du restaurant d'avoir trop mangé. Dans son cas, les comportements compensatoires vont apparaître : elle ne mangera plus de la fin de semaine, elle va courir pour tenter de brûler les calories en trop et elle ne sera pas bien jusqu'au moment où elle aura l'impression d'avoir évacué complètement son souper du vendredi soir. Cette personne a un trouble alimentaire parce que ses pensées se traduisent par des comportements », poursuit-il.
Ainsi, les deux jeunes femmes peuvent avoir la même pensée, soit celle qu'elles ont trop mangé. Or la première ne va pas en faire une obsession, alors que dans le deuxième cas de figure, la jeune femme va modifier son comportement et son bien-être sera assujetti au nombre de calories ingérées.
Activités à venir à Sherbrooke
Dans le cadre de la Semaine nationale des troubles alimentaires, deux événements sont organisés à la ville de Sherbrooke.
Le 3 février, Arrimage Estrie en partenariat avec l'ANEB invitent les citoyens à échanger sur les thèmes des tabous et des préjugés entourant les troubles alimentaires à compter de 19 h au 6 rue Wellington Sud.
Le 5 février, une conférence sur les troubles alimentaires sera présentée à 19 h, à la Bibliothèque Éva-Senécal (salle 3), afin de démystifier la problématique et d'informer et d'outiller les proches sur l'attitude et les comportements à adopter envers une personne vivant avec un trouble alimentaire.
Pour de plus amples informations sur les activités, rendez-vous à l'adresse suivante : semainetroublesalimentaires.com
Crédit photo: Arrimage Estrie