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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Danger de survoltage

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Photo : Photo par form PxHere
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 30 novembre 2020

« Danger, danger! »

J'entends encore la voix du robot dans l'émission Perdus dans l'espace. Je sais, je trahis mon âge, mais bon. Pour tout dire, j'ai vu des reprises, essentiellement. La diffusion américaine s'est terminée en 1968. J'avais 7 ans. À vos calculettes, tout le monde, pour connaître mon âge!

La série annonçait un surpeuplement de la Terre en 1997! Une expédition devait trouver un autre endroit pour vivre.

Quand le danger montrait le bout de son nez, voilà que le robot sortait ses bras de sa coquille et les agitait de haut en bas en répétant « danger, danger » avec l'émotion monotone d'un robot!

Quand on y regarde de plus près, ses bras ont probablement inspiré le tuyau de sécheuse flexible tant la ressemblance est frappante.

Surpeuplement en 1997  

Nous sommes en 2020. Bientôt (et vivement!) 2021...

La planète est pas mal chargée d'humains et ceux-ci peuvent se déplacer avec une aisance toute moderne sur toute l'étendue du territoire. Des mouvements migratoires sont observés de plus en plus. Parfois provoqués par le chaos de certaines sociétés, parfois motivés par la volonté de certaines familles d'améliorer leur sort et parfois sollicités par d'autres pays pour pallier les problèmes de main-d'œuvre, entre autres.

Dans une société comme la nôtre, l'arrivée de gens appartenant à différentes cultures entraîne des ajustements. Et qui dit ajustements, dit aussi dérangements.

Difficiles ajustements

Notre quotidien se voit bousculé par cette mixité nouvelle. Le Québécois dit de souche en est encore à bâtir sa confiance en soi, celle-ci ayant été étouffée par des années de règne social religieux, que déjà, il doit apprendre à partager son quotidien et son territoire.

On s'aperçoit vite que le triste « qu'y restent chez eux s'y veulent pas vivre comme chez nous » ne suffit plus...

On veut tout et son contraire. On veut d'un état laïc. La pratique religieuse n'est plus l'ombre d'elle-même. Mais on tient à certaines traditions.

Pas simple tout ça...

Danger de survoltage intense

Imaginez que vous êtes immigrant. Et que vous arrivez ici. On vous a bien expliqué que le Québec est un état de droit laïc, qu'il y a une parité (souhaitée, du moins) entre les hommes et les femmes. Que le genre sexuel ne différencie plus les gens non plus, etc.

Vous débarquez et vous voyez l'éclat de Noël dans les visages et dans le déploiement des décorations!

On parle d'un état laïc, mais tout s'arrête à Noël! « Touchez pas à ma crèche! », hurlent certaines personnes qui viennent à peine de se rappeler que c'est de la naissance d'un Christ sauveur dont il est question!

Nous, on le comprend. C'est juste qu'au-delà de la religion, la « souche » voit les fêtes religieuses comme des repères dans son année. On se voit à Pâques et à Noël, mais on célèbre bien peu le religieux qui se cache derrière la chose.

Allez expliquer ça à quelqu'un dont la souche cherche à prendre racine en terre nouvelle : « on est dans un état laïc, mais Noël pis Pâques, c'est sacré (!) pour nous... Pis non, c'est pas pareil comme tes fêtes religieuses à toi... »

Pas simple, je disais.

Le survoltage, tout cela étant, est plus probable que jamais.

Ce qui m'effraie, c'est notre incapacité à discuter des enjeux. Comme si le moindre changement était un échec pour la souche! « Y vont toute nous enlever! »

Vous savez, cette façon de devenir juste émotifs lorsqu'on discute entre nous? Petit, on me disait « on ne devrait jamais parler de politique lors des rencontres de familles aux Fêtes ». Sauf, bien sûr, si tout le monde était d'accord!

Le cocktail est dangereux : il faut répondre à des questions de certains immigrants alors qu'on a de la misère à s'expliquer avec le beau-frère!

En plus, nous sommes sous pression. Pression de la Covid-19, pression aussi dans le discours entourant le racisme. Il semble que quelqu'un ait décidé, quelque part, que rien, par rapport au racisme, n'est discutable. Mais que tout est condamnable sur-le-champ. C'est devenu épidermique.

Je continue de croire que tout doit demeurer discutable. Tout. La religion, le racisme, tout! Je crois que seule la communication bâtit des ponts. Il ne faut jamais arrêter la communication. Le pont de Québec est tombé deux fois avant d'être complété. Il faut persévérer.

Vivre dans une même maison quand la famille est élargie demande de la compréhension mutuelle.

Mutuelle. Comme dans à deux sens, deux voies. Comme dans aller-retour.

Moins de « respecte-moi ». Plus de respectons-nous.

 

Clin d'œil de la semaine

On aura grandi quand on comprendra que de ne pas voir les choses de la manière que l'autre ne signifie pas qu'on doive haïr l'autre pour autant...


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