Clôde Beaupré est un skater,
un sculpteur, enseigne l'art au Triolet et est l'instigateur du programme skate-études pour garder les jeunes sur
les bancs d'école et contrer le décrochage scolaire. Aujourd'hui, il sollicite
la générosité des Sherbrookois pour retaper le skate park du Triolet.
« Le programme se décline en deux volets. Le premier
implique une quarantaine de jeunes par année, explique M. Beaupré. Ils sont
ceux qu'on dit « à risque » de décrocher. On en perd un peu en cours d'année, mais on en
gagne toujours plus qu'on en perd! »
Au Triolet, les jeunes du programme Sport-études ont des
périodes d'études tous les matins. Une fois sur deux, les jeunes du skate-études sont dans le parc de skate, pour un total de quatre périodes
dans un cycle de neuf jours.
« Les cours sont donnés par des skaters professionnels de Skateducation, dont Vincent Beauchemin et
Antoine Gingras. Ce sont d'excellents pédagogues, affirme Clôde Beaupré. En
contrepartie, les jeunes doivent accepter d'avoir des comportements acceptables
et faire des progrès. Par exemple, un jeune qui a 40 % en maths doit
atteindre un objectif de 50 %. »
Les objectifs sont déterminés au cas par cas. Chaque jeune
bénéficie aussi d'un suivi personnalisé pour évaluer les progrès.
« L'objectif au cœur de tout ça, c'est de leur faire vivre leur
passion du skate. Leur donner un
stimulus pour rester à l'école. Les jeunes doivent faire des progrès, le
programme n'est pas un acquis, mais un privilège. »
En 6 ans d'existence, le programme a permis à des dizaines
de jeunes d'éviter de faire partie des statistiques. Un volet skate a aussi été intégré au programme
sport-études du Triolet il y a deux ans.
70 000 $
pour retaper le skate park
Le skate park du
Triolet a 20 ans. Aux yeux de Clôde Beaupré, les installations ont un grand et
urgent besoin de modernisation et de réparations. Le projet de skate park veut être plus versatile pour
accueillir notamment du BMX, être adapté au goût du jour et fait de béton, plus
résistant et moins bruyant.
« On a fait un nouveau module il y a deux ans avec la Commission
scolaire et la Ville de Sherbrooke et on a retapé des sections du parc actuel. Mais
après l'hiver prochain, le parc devra être reconstruit. C'est la raison
derrière la levée de fonds qu'on a lancée le 17 septembre avec l'exposition du
photographe Jean-Philippe Dupuis. On veut mobiliser les acteurs, les gens ont
réalisé l'importance des deux volets du programme dans la vie des jeunes. »
L'exposition De vie et de bitume sera au centre
culturel et communautaire Françoise-Dunn, voisin de l'école Montcalm, jusqu'au
7 novembre. 30 % de la vente des photos iront au projet de skate park.
« JF est venu à deux compétitions de skate. L'expérience a donné une collection de photos démentielles
qui décrit bien l'âme du skate, la
liberté, la marginalité et la communauté qu'on retrouve dans le sport, décrit
Clôde. Dans un park, tout le monde
s'encourage, les grands comme les petits. Il existe un paquet de règles non écrites dans un park, on aurait beaucoup à montrer à d'autres sports. »
D'autres activités sont prévues et l'exposition de
Jean-François Dupuis se promènera à travers la ville dès janvier 2016.