« La SLA, c'est une véritable condamnation à mort. J'aurais été prêt à aider mon père à mourir », affirme Patrick Mahony. C'est cette expérience qui le pousse à lancer un projet de maison de soins palliatifs pour tous et qui permettrait l'aide médicale à mourir.
Le père de Patrick Mahony est décédé en 2008 de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Selon Patrick, que tous les patients en fin de vie puissent être accueillis dans un centre de soins palliatifs est un besoin réel dans la région.
« Sans porter de tort à la Maison Aube-Lumière, celle-ci ne se concentre que sur les patients en fin de vie atteints d'un cancer, souligne-t-il. Ceux qui souffrent de maladies neurodégénératives, comme mon père à l'époque, sont en reste. Il n'y a rien. Le projet veut accueillir tous ceux qui sont en fin de vie, y compris ceux atteints du cancer. Et il y aura cette possibilité de demander l'aide médicale à mourir. »
À ce stade, l'idée de Patrick Mahony est encore au stade embryonnaire. Il entend toutefois rencontrer les personnes qui ont manifesté un vif intérêt envers son projet depuis sa sortie publique de la semaine dernière. Il est de ceux très déçus de voir l'application de la Loi 2 repoussée de six mois.
« J'ai participé à la consultation sur le projet de loi sur l'aide médicale à mourir, explique Patrick. Cette loi 2, qui fait consensus et dont le Québec veut l'application, est suspendue parce que le gouvernement fédéral s'est trouvé un juge qui a accepté sa demande d'extension de six mois, et c'est décevant. Même la Cour suprême a donné son feu vert! En même temps, ça fait partie des embûches à surmonter. »
Depuis qu'il a lancé son idée, M. Mahony a reçu des offres de gens, en provenance des quatre coins du Québec, prêts à s'investir et à travailler dans cette future maison de soins palliatifs.
« Financement, philanthropie, administrations, personnel médical, presque tous les domaines pourraient être couverts avec les offres de services que j'ai reçue depuis la semaine dernière. La réponse des gens est hyper positive! On entend rarement parler ceux qui sont pour quelque chose, on entend bien souvent les réfractaires. Mais avec tous ceux qui se sont manifestés, mon projet répondrait à un besoin réel et il prouve que comme société, on est rendus là. »
De toutes ces manifestations, aucune n'est venue du CIUSSS de l'Estrie, sauf de personnel médical qui veut travailler dans la future maison de soins palliatifs. Patrick Mahony n'est toutefois pas encore rendu à parler avec l'organisme.
« Administrativement, ce sera une tâche titanesque. Il y a plusieurs options envisageables et on prendra le temps de les étudier. On doit aussi trouver des médecins prêts à offrir l'aide médicale à mourir! On devra aussi prendre connaissance de ce à quoi on devra se soumettre. »
Si son projet en est à ses tout débuts, Patrick Mahony est convaincu d'une chose : « Les gens veulent bien vivre et bien mourir aussi. »