Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Nommer, nommer, nommer…

 Imprimer   Envoyer 
Photo : Le « défilé de la fierté gaie » a changé de nom pour devenir simplement le « défilé de la fierté ».
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 31 juillet 2017

Peut-être retournerez-vous en consultation en raison de la mauvaise séquence météo de cet été, mais toujours est-il que votre psy vous conseillera sûrement de toujours nommer les choses. Les événements. Les sentiments. Les reproches. Tout.

Il ne faut rien garder en dedans.

Bien sûr, il s'agit d'une sorte de dérive linguistique. Quand on dit nommer, il ne s'agit pas de donner un nom à ma colère ou ma frustration. Il s'agit de l'exprimer. Vu de l'œil du psy, il s'agit de bien identifier les choses qui nous influencent. Positivement ou négativement. En psycho-pop, on dira que le fait de ne pas nommer donne le cancer... Mais ça, c'est autre chose!

Nommer.

J'entendais cette semaine le témoignage d'un enfant des années 1970. Issu d'une famille hippie, il racontait que ses parents voyaient en lui l'enfant du Québec nouveau. Un enfant libre, épanoui. Il faut dire qu'on parlait alors d'une société de loisirs à venir. Tout convergeait vers le bonheur.

Au fil de son discours, un point m'a interpellé. Il parlait du choc ressenti lorsqu'il s'est aperçu que le monde extérieur ne correspondait pas au monde dans lequel il baignait quotidiennement. Le choc de voir l'intolérance des gens par rapport, par exemple, aux gens gais ou lesbiens. Candidement, lui ne voyait que des gens qui étaient en couple. Il ne s'était jamais trop demandé si c'était important que ce soit absolument un gars et une fille.

Je me suis alors rappelé mon ami Pierre Nguyen. Un ami connu au primaire. Je ne sais pas exactement quel âge j'avais, mais j'étais assez jeune pour que maman m'interdise de traverser seul la dangereuse rue Galt Ouest. Pourtant, c'était un passage obligé entre Denault et Forest... Quand j'ai réussi à gagner sa confiance, je me suis mis à aller régulièrement chez Pierre.

Un bon jour, une proche de la famille s'informe auprès de moi :

- Pis, ton ami vietnamien, comme il va?
- ------------
- Ben oui, t'sais, celui qui va à l'école avec toi et qui reste un peu plus haut que Galt?
- Ah! Pierre? Il va bien...
Je ne badine pas, je n'avais pas réalisé qu'il était différent physiquement. Ou plutôt si, mais pas plus que Sœur Thérèse Parent, un professeur qui travaillait en costume de religieuse ou mon ami Chouinard, qui était roux fluo.

Parfois, on nomme trop.

Nommer les gens, les qualifier selon des caractéristiques plutôt que selon leur nom, simplement, c'est malsain.
Ainsi, à vouloir trop nommer, on glisse des trucs inutiles et parfois dangereux du genre : « nos amis gais viennent souper ». Ou encore « mon amie noire est en ville ». Ou pire « elle est transgenre, mais tu vas l'aimer, ne crains pas... »

Ne crains pas.

Justement. Nommer tout par ses caractéristiques, ça isole. Ça étiquette. Ça crée une distance avant même le rapprochement.
On répète encore et toujours que nous ne sommes ni racistes ni intolérants, mais on sent le besoin de tout nommer, tout le temps. Comme pour bien définir les barrières entre les gens.
Et, dès qu'il y a une barrière, il y a une dynamique d'exclusion. Celle à laquelle on prétend ne pas adhérer...

Clin d'œil de la semaine

Enfin, le « défilé de la fierté gaie » a changé de nom pour devenir simplement le « défilé de la fierté ». Mais de l'autre côté de la bouche, on a créé plein de sous classes pour être certain de nommer chacune des orientations sexuelles. Barrière, quand tu nous tiens...


  A LIRE AUSSI ...

L’espoir s’active, mais en retrait

Lundi 29 septembre 2025
L’espoir s’active, mais en retrait
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent

Lundi 27 octobre 2025
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait

Lundi 20 octobre 2025
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait
NOS RECOMMANDATIONS
Mélanie Grégoire fait fleurir l’imaginaire des enfants avec « Jardine avec Daphnée »

Vendredi 24 octobre 2025
Mélanie Grégoire fait fleurir l’imaginaire des enfants avec « Jardine avec Daphnée »
Élections à Magog : deux occasions de voter avant le jour du scrutin

Jeudi 23 octobre 2025
Élections à Magog : deux occasions de voter avant le jour du scrutin
Élections municipales à Sherbrooke : Boutin veut renforcer les liens avec Québec, Kibonge mise sur les rues partagées

Mardi 21 octobre 2025
Élections municipales à Sherbrooke : Boutin veut renforcer les liens avec Québec, Kibonge mise sur les rues partagées
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 27 octobre 2025
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent

Mélanie Grégoire fait fleurir l’imaginaire des enfants avec « Jardine avec Daphnée » Par Martin Bossé Vendredi, 24 octobre 2025
Mélanie Grégoire fait fleurir l’imaginaire des enfants avec « Jardine avec Daphnée »
Sherbrooke conserve son deuxième rang au palmarès des villes les plus festives du Québec Par Martin Bossé Mercredi, 22 octobre 2025
Sherbrooke conserve son deuxième rang au palmarès des villes les plus festives du Québec
Quoi faire ce weekend en Estrie ? Par Catherine Blanchette Vendredi, 24 octobre 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
Marie-Claude Bibeau veut mieux accompagner les organismes de sport, de loisir et de plein air à Sherbrooke Par Martin Bossé Mercredi, 22 octobre 2025
Marie-Claude Bibeau veut mieux accompagner les organismes de sport, de loisir et de plein air à Sherbrooke
Tentative de vol spectaculaire à Sherbrooke Par Martin Bossé Mardi, 21 octobre 2025
Tentative de vol spectaculaire à Sherbrooke
Vision Action Sherbrooke présente son plan financier Par Martin Bossé Mercredi, 22 octobre 2025
Vision Action Sherbrooke présente son plan financier
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous