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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Socialement acceptable : une solution?

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 12 juin 2023

Ne vous attendez pas à ce que j'émette une prescription par rapport à ce qui est acceptable ou non via une chronique. Je ne suis pas un médecin spécialisé en rectitude appliquée!

Je vois l'acceptabilité sociale comme un marqueur de l'évolution des idées. De l'évolution des choses. Et l'évolution des choses, c'est le chemin que prend un élément de notre société pour passer d'inacceptable à acceptable. Ou l'inverse.

Quand on y pense, bien des choses ont changé au fil des ans!

Ce qui était intolérable hier est socialement accepté aujourd'hui.

Par exemple, en 1930, au Québec, une femme ne pouvait pas divorcer de son mari, même si elle vivait l'enfer. Il aurait été inacceptable qu'elle quitte le foyer familial. Les pressions de la famille, de la religion et de la société auraient tôt fait, une fois bien galvanisées, de réduire la dame à la misère et à la déchéance totale, avec l'exil comme seul refuge.

Aujourd'hui, on va préférer un mariage dissout à une vie malheureuse.

Une acceptabilité sociale s'est installée.

Parfois aussi, sans être acceptable, une chose peut devenir, minimalement, non condamnable. Le suicide d'une personne, dans le Québec de 1920, jetait une chape de lâcheté sur la personne défunte et une autre de honte sur le reste de la famille. Le deuil devenait non reconnu, les cérémonies religieuses n'avaient souvent pas lieu et, souvent aussi, la dépouille était enterrée à l'extérieur des limites du cimetière de façon à signifier de façon continue et permanente, qu'un geste lâche a été posé.

Aujourd'hui, on reconnaît bien mieux la détresse et le désespoir qui peut amener une personne à s'enlever la vie. Et les proches peuvent ouvertement vivre un deuil avec un soutien de la communauté proche et élargie.

Les esprits s'ouvrent et les choses évoluent.  

Autre exemple qui peut maintenant sembler anecdotique. Je me souviens très bien de la venue du premier four crématoire à Sherbrooke au tournant des années 1980. À ce moment, bien des gens ont été offusqués qu'une pareille grossièreté s'amène dans le décor de la fin de vie! « Ben voyons qu'on va brûler ma mère ! », s'était exclamée une participante à une ligne ouverte sur les ondes de CHLT radio. Aujourd'hui, pourtant, c'est presque 90 % des gens qui choisissent ce moyen de disposition finale du corps.     

C'est comme la notion de suicide assisté. C'est comme ça qu'on nommait, il y a quelques années, le concept qu'on nomme actuellement l'aide médicale à mourir.

Déjà, et en très peu de temps, plus personne (ou presque) ne parle de suicide assisté. L'acceptabilité sociale s'installe. Comme si le rationnel reprenait du service une fois que l'émotionnel se tasse un peu. On se dit probablement que si la médecine peut techniquement prolonger notre survie de façon spectaculaire, il faut bien installer une sorte de contrepoids nous permettant de dire : « OK, c'est assez, je n'en peux plus! »

L'acceptabilité fait avancer les choses.

À preuve, les critères de l'aide médicale à mourir ont déjà évolué et continueront de le faire dans une réforme de la loi qui n'est pourtant pas si vieille!

Je constate que lorsqu'une forme d'acceptabilité sociale s'installe, même les gouvernements ne résistent pas à la vague.

J'espère que la vague d'acceptabilité sociale des changements climatiques et autres enjeux environnementaux continuera de s'installer, alors!

Il y a des décennies que les preuves s'accumulent, que les solutions sont énoncées, mais le déni que procure notre confort personnel gagne tout le temps, visiblement.

Alors, là, je fais le souhait que l'acceptabilité sociale vienne rallier de plus en plus de personnes qui en parleront de plus en plus elles aussi, jusqu'à influencer nos gouvernements des enjeux en cause. 

C'est peut-être la seule manière de faire bouger les choses, finalement. Si cette chronique devient une modeste prise de parole qui contribue un tant soit peu à cette acceptabilité, tant mieux!

J'y vois de l'espoir. Surtout éviter le piège du désespoir...

 

Clin d'œil de la semaine

Évoluer dans sa pensée, ça se fait. L'ouverture de l'esprit ne nécessite pas une fracture du crâne, après tout! 


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