Pour une quatrième année, les Jeunes Missionnaires du Salésien (JMS) plieront bagage et s'envoleront vers Haïti en mai prochain. Ce stage humanitaire permettra aux jeunes d'établir un lien de confiance et d'aller vers l'autre malgré la différence.
Les JMS Haïti s'envoleront vers des rencontres humaines et iront aider la communauté haïtienne volontairement au Salésien de Gressier. Cet établissement scolaire, situé à 30 kilomètres de Port-au-Prince, enseigne à tout près de 700 élèves du primaire et secondaire. La cohorte de cette année du Salésien de Sherbrooke est considérée comme la plus nombreuse avec 20 élèves.
« Ce stage avait été mis sur pied par Yves Robert, un enseignant d'ECR, en relation avec la communauté salésienne. Le lien, c'est qu'on s'en va dans un Salésien. Le projet des JMS Haïti est pour les finissants, soit les élèves de cinquième secondaire », explique Shirley Brochu, enseignante de français du deuxième cycle au Séminaire Salésien de Sherbrooke et responsable du projet JMS Haïti.
Le stage en Haïti s'est déroulé en 2013-2014 pour une première fois, suite à l'important tremblement de terre qui avait eu lieu à cet endroit.
« On voulait voir d'autres horizons par rapport à nos élèves, commente Mme Brochu. Il y a un choc culturel, car les ressources sont moins grandes. On dirait que chaque fois que le pays tente de se relever, une autre catastrophe naturelle frappe à nouveau. Ce stage humanitaire a un objectif financier et un désir d'aider les autres », ajoute Mme Brochu.
Plusieurs formes d'implication
Pour ce stage humanitaire, les JMS Haïti ont pour mission d'amasser environ 14 000 $ pour le Salésien de Gressier et son personnel interne. « Notre don va servir oui pour les aménagements physiques, mais aussi avant tout pour l'école et l'interne », note l'enseignante de français.
Plusieurs liens ont été tissés au fil des ans avec des jeunes en Haïti. « J'ai connu certains garçons à 13 ans, et j'y suis retourné après les Fêtes avec un petit groupe de sept personnes pour voir nos amis. Ils seront diplômés à la fin de l'année », souligne avec enthousiasme Mme Brochu.
Afin d'amasser les dons pour le stage humanitaire, les JMS Haïti de Sherbrooke participent à plusieurs activités comme notamment à l'emballage au Super C, à un souper spaghetti, à un brunch de la rentrée, à du ramassage de feuilles et de canettes, et la liste s'étire encore.
« On fait toutes sortes d'activités de bénévolat aussi. On dit toujours qu'il faut aider à l'international, mais il faut aussi aider notre communauté de manière gratuite et volontaire », insiste Mme Brochu.
Outre les dons, les JMS Haïti ramassent aussi plusieurs objets tels que des jouets, des jeux de société, du matériel sportif et des médicaments sans ordonnance.
Plusieurs jeunes touchés par le stage humanitaire
Suite au stage humanitaire, plusieurs personnes ont décidé de poursuivre leurs études supérieures en environnement par exemple. « Ces jeunes ont vu des choses en Haïti, et ils ont le goût d'apporter du changement. Je me dis alors que ça l'a semé davantage d'ouverture et un désir de vivre d'autres expériences et de réfléchir autrement », soutient Mme Brochu.
« Je veux que les jeunes aient le goût de se donner à l'autre, de changer les choses et de savoir pourquoi ils font des actions dans le bénévolat dans la communauté et ailleurs. On peut être égal et se parler du même pied d'égalité. La vision change chaque fois lorsqu'on visite Haïti », ajoute-t-elle.
Cette année encore, de nouveaux jeunes emboîteront le pas vers Haïti, et c'est notamment le cas de Thomas Caron, qui est en cinquième secondaire.
« J'ai décidé de participer à ce voyage pour voir le monde autour de la pauvreté. C'est aussi un projet d'entraide dans lequel on peut sortir grandi. Ça développe une ouverture, car ce n'est pas la même chose ici. C'est un choc culturel », souligne le finissant.
D'autres, quant à eux, en sont à un retour aux sources. C'est la situation de Camille Couture, étudiante à l'Université de Sherbrooke au baccalauréat en enseignement de l'anglais.
« J'ai participé au premier voyage en 2014 et je vais renouer avec le groupe de cinquième secondaire à Haïti. J'ai décidé de répéter l'expérience, car ça permet d'aider outre-mer. On tisse des liens là-bas et on apprend comment les gens se battent pour vivre. Haïti est un pays fier qui donne beaucoup malgré le peu qu'il possède. On réalise que nos petits soucis ne sont pas grand-chose comparativement aux gens là-bas. On apprend la culture de l'entraide et c'est enrichissant. Nos vies changent après ce stage humanitaire », confie la jeune femme.