Une nouvelle méthode d'auscultation plus fiable que celle utilisée par le passé permet maintenant à la Ville de Sherbrooke de connaitre l'état réel de l'ensemble de son réseau routier. Le premier bilan réalisé démontre que 46 pour cent du réseau routier sherbrookois est globalement dans un état « très mauvais » ou « mauvais ».
La nouvelle méthode entièrement automatisée, un camion qui permet entre autres de relever 100 % de la fissuration par un balayage au laser, a été utilisée pour la toute première fois sur l'ensemble du territoire. Elle a permis d'identifier que 281 kilomètres nécessitent une intervention immédiate (33 % du réseau).
Selon l'analyse, 46 pour cent du réseau routier sherbrookois est globalement dans un état très mauvais ou mauvais. Près de 18 % du réseau présente un état moyen, tandis que 36 % du réseau est qualifié de bon ou d'excellent. Quant à l'indice du confort de roulement, on indique que 36 % des rues du réseau routier sherbrookois sont dans un état très mauvais ou mauvais.
« Nous n'avons pas la note de passage, indique Caroline Gravel, directrice du Service des infrastructures urbaines. Globalement, l'état des chaussées s'est détérioré au cours des cinq dernières années, et ce, malgré des investissements de 10 M$ par année. Les besoins sont grands et des sommes importantes doivent être investies à court terme et à moyen terme. »
On parle ici d'une somme de plus de 100 M$, uniquement pour corriger les segments de chaussée requérant une attention immédiate.
« On doit élaborer une matrice de priorisation, considérant que les besoins sont très grands et que les sommes disponibles sont faibles, explique Patrice Grondin, du Service des infrastructures urbaines et de l'environnement. On recommande aussi d'élaborer un plan d'intervention qui nous dira quand, où et comment intervenir et à quel coût. Un plan d'investissement doit aussi être fait pour déterminer combien de sommes doivent être investies par année. Car si on continue avec les sommes actuelles de 10 M $ par année, on peut se demander quels seront les résultats. »
La problématique est importante, mais est-elle pire qu'ailleurs au Québec? « J'ai réussi à mettre la main sur les résultats de Montréal, répond M. Grondin. Étrangement, il s'agit pratiquement des mêmes chiffres. Cependant, je n'ai pas réussi à avoir des rapports complets et des analyses des autres villes. Mais ce qui est clair, c'est qu'il y a un sous-investissement pour les infrastructures routières. Ils ne font pas partie pour le moment des priorités. Les aqueducs et les égouts passent en premier. »
La Ville de Sherbrooke utilisera le bilan de l'état des chaussées qui vient d'être fait pour déterminer les tronçons qui nécessitent une attention immédiate, selon les critères établis par le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (MAMOT). La Ville espère obtenir de l'aide financière afin d'intervenir sur ces tronçons prioritaires.