Alors qu'une immense mobilisation internationale est en branle depuis quelques mois pour dénoncer la sentence du blogueur Raïf Badawi, ce dernier peut compter sur de nouveaux appuis.
En effet, de nombreuses organisations, partout à travers le monde, sortent dans les rues et dénoncent vivement le châtiment corporel qu'on lui inflige ainsi que les violations des droits humains en Arabie saoudite.
Le 7 mars dernier, l'Arabie saoudite a pour la première fois dénoncée les nombreuses critiques internationales. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a qualifié cette campagne médiatique d'ingérence dans « ses affaires internes ».
Les principes avant tout
Le gouvernement de gauche en Suède a décidé de ne pas renouveler son accord de coopération militaire avec l'Arabie saoudite. Un accord signé en 2005 et dont l'échéance arrive au mois de mai prochain.
Cette décision a été prise en opposition à la situation des droits de l'homme dans le royaume.
La ministre suédoise des affaires étrangères, Margot Wallström, a d'ailleurs dénoncé les méthodes employées par la justice saoudienne contre Raïf Badawi.
Le gouvernement saoudien a dénoncé ces déclarations en les qualifiant une fois de plus « d'ingérence dans les affaires intérieures du royaume ».
Agir sur le plan juridique
Au pays, l'organisation Avocats sans frontières Canada (ASFC) et le Barreau du Québec se mobiliseront pour agir juridiquement dans le dossier de Raïf Badawi.
« Vivement préoccupés par cette situation et sensibles au fait que l'épouse et les enfants de M. Badawi ont trouvé refuge au Québec, les deux organisations s'associent pour apporter leur contribution sur le plan juridique », indique-t-on par voie de communiqué.
L'ASFC ainsi que le Barreau du Québec rencontrent aujourd'hui le 12 mars les médias afin de spécifier de quelle manière ils agiront pour tenter de renverser juridiquement la situation du blogueur Raïf Badawi.
Retour sur les événements
Rappelons que le 9 janvier dernier, Raïf Badawi a reçu 50 coups de fouet sur la place publique. Depuis lors, il échappe à sa sentence de flagellation. L'État saoudien accuse M. Badawi d'avoir offensé les préceptes islamiques dans le forum en ligne, « Saudi Liberal Network », qu'il a lui-même créé en 2008 pour encourager le débat politique et social en Arabie Saoudite.
Il a été condamné à dix ans de prison, à mille coups de fouet et à une amende de près de 300 000 dollars canadiens. Il a été transféré à la prison Al Islahia où il purge sa peine.
Sa femme, Ensaf Haider, et ses trois enfants sont réfugiés politiques au Canada depuis novembre 2013. La famille réside désormais à Sherbrooke.