Les élèves de 5e année de la classe de madame
Sylvie Bolduc de l'école primaire du Boisjoli de Sherbrooke souhaitent que le Canada
applique davantage de pression pour la libération du blogueur Raif Badawi.
Les jeunes ont remis une lettre au député néo-démocrate de Compton-Stanstead,
Jean Rousseau, afin qu'il la transmette
au premier ministre Stephen Harper.
Maxime Lavigne et Claudine Boutin ont lu avec beaucoup d'aplomb
leur lettre devant les journalistes. Avec aplomb et émotions. On les sentait
touchés.
À les écouter, on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'un
simple travail final de juin, mais plutôt du début d'une vie remplie d'humanité.
Ces jeunes savent de quoi ils parlent et sont conscients de
la chance qu'ils ont de pouvoir s'exprimer librement.
Engagement véritable
Cette lettre adressée au Premier Ministre représente l'aboutissement
d'un long processus, d'une prise de conscience impressionnante pour des jeunes
de 10 et 11 ans.
Le travail s'est beaucoup fait durant le cours d'Éthique et
culture religieuse tout au cours de l'année scolaire.
Les élèves de madame Sylvie ont souvent parlé du cas de Raif
Badawi. On leur a entre autres demandé de choisir un mot qui illustre la
situation et de l'écrire sur un carton de couleur. Les plus fréquents qu'on
peut encore voir affichés sur un mur : tristesse et injustice.
L'animatrice à la vie spirituelle et à l'engagement
communautaire, Chantal Bouchard, explique qu'au-delà du cas de Raif Badawi, les
enfants prennent conscience qu'il existe des injustices partout.
« Tu t'engages pour quelqu'un que tu ne connais pas. Alors,
quoi faire quand c'est quelqu'un que tu connais qui est victime d'injustice? C'est
quoi la notion d'injustice, de liberté d'expression. Ça les ouvre sur le
monde. »
L'ouverture se sentait d'ailleurs dans la classe. Les jeunes
sont au courant de la peine infligée au blogueur. Ils comprennent également les
raisons pourquoi les séances de flagellation sont annulées semaine après
semaine. Cependant, ils ne comprennent pas l'inaction du gouvernement canadien.
À ce propos, le député Rousseau remettra la lettre signée
par tous les élèves à Stephen Harper, mais aussi au ministre responsable des
Affaires internationales et à la critique du NPD en la matière, Hélène
Laverdière.
« C'est une initiative extraordinaire. Il existe des procédures
quand il s'agit d'une pétition, mais celle-là est exceptionnelle », a
expliqué le député, visiblement touché par le geste.
Cependant, il faudra attendre la prochaine session
parlementaire pour que la lettre soit officiellement présentée à la Chambre des
communes. Cette dernière commencera après les élections prévues cet automne.
Sur la photo, on voit l'adjoint du député Jean Rousseau,
Alain Robert, qui reçoit la lettre des mains de Maxime Lavigne et Claudine
Boutin. Ils sont accompagnés de Sylvie Bolduc et de Chantal Bouchard.