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205 cas de violence psychologique en Estrie

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Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mardi le 21 juin 2016

En hausse de 3,6 %, 205 signalements pour violences psychologiques ont été retenus en Estrie par le Département de la protection de la jeunesse (DPJ) en 2015. Ce nombre représente 16,3 % des 1256 signalements, retenus et investigués, par la DPJ.

Seule une donnée surpasse celle de la violence psychologique dans la région: la DPJ souligne que le nombre d'enfants à risque d'être négligés aura quant à lui augmenté de 4,9 % au cours de la dernière année.

Une violence sans égards à la situation familiale
Selon l'organisme, « les mauvais traitement psychologiques se manifestent dans les familles sans égard aux classes sociales, au niveau de scolarisation ou aux types de famille. [Ils] peuvent prendre différentes formes et viser directement les enfants. Ceux-ci subissent alors de l'indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, des menaces ou de l'exploitation. »

Selon le directeur de la protection de la jeunesse en Estrie, Alain Trudel, c'est particulièrement vrai dans les situations de séparations houleuses où les enfants deviennent bien souvent les instruments de communication entre les parents.

« Puisque le lien de communication entre les parents est brisé, c'est l'enfant qui informe un parent des agissements de l'autre. Il peut parfois même être invité par un de ses parents à prendre parti contre l'autre, souligne M. Trudel. Désormais en conflit de loyauté, l'enfant développe le sentiment de ne pas avoir de place ni chez son père, ni chez sa mère puisque par crainte de déplaire à l'autre parent, il ne sentira bien à nulle part. »

Ces situations mènent presqu'inévitablement à des problèmes d'estime de soi chez ces enfants. Et selon M. Trudel, ce serait particulièrement vrai chez les plus jeunes.

« Les enfants âgés de quatre ou cinq ans sont le centre de leur univers. Tout ce qu'il s'y passe, ils croient qu'ils en sont responsables. Lorsqu'ils voient papa en colère, ils se demandent « Qu'ai-je fait pour déclencher la colère de papa? ». Ils se sentent coupables d'un chaos dont ils ne comprennent pas la source », avance-t-il.

Les enfants se rendent compte
Lorsque les parents attendent que les enfants soient couchés pour s'engueuler, ils auraient tort de penser qu'ils mettent leurs enfants à l'abri de leurs conflits.

« Plus l'enfant est jeune, plus son imagination est fertile. Dans les situations de violence conjugale, même s'il ne voit pas, il entend les cris, les pleurs, les objets qui frappent les murs. Bien souvent, ce qu'il imagine est pire que la réalité. Mais, il ne sait pas dans quel état il trouvera son parent le lendemain matin, ou à sa sortie de l'école », affirme M. Trudel.

Les impacts seraient observables mêmes chez les bébés : si le parent éprouve lui-même des difficultés, il serait moins disponible et moins en mesure de répondre aux besoins de son enfant. Comme le besoin de se sentir en sécurité.

Retards de développement, difficultés à l'école, troubles de comportement, de santé mentale... Ces conséquences de mauvais traitements psychologiques seraient de mieux en mieux documentés, souligne Alain Trudel.

« Et lorsqu'on a passé son enfance à être dénigré, cela peut évidemment devenir difficile d'avoir confiance en soi, de surmonter les difficultés et d'avancer. Il y a des paroles qui amènent les enfants à se dépasser, d'autres tuent toutes les possibilités de développement », estime Alain Trudel.

Comment détecter?
Si les bleus sont visibles, les blessures psychologiques sont plus difficiles à détecter.

« C'est une question que l'on n'ose pas encore toucher. On se dira que ce qui se passe chez notre frère, notre sœur, nos amis, ça ne nous regarde pas, déplore Alain Trudel. Mais on sait aussi que si une personne est significative pour le parent, il sera peut-être plus à même d'interpeller le parent et de l'amener à se recentrer sur les effets du conflit sur ses enfants. »

Autre difficulté : difficile, justement, de ne pas prendre parti pour le conjoint qui est notre ami.

« Ce qu'on demande aux gens, c'est de prendre parti pour les enfants. Si on n'arrive pas à influencer le cours des événements, à recentrer l'attention des parents sur les impacts que leurs chicanes ont sur leurs enfants, au moins, on aura essayé. »

Un cas de mauvais traitement psychologique nécessite la présence d'une fréquence (répétition dans le temps) du dénigrement, de l'indifférence ou de l'exploitation, d'une certaine gravité des gestes posés et finalement, d'une chronicité, c'est-à-dire que la situation perdure dans le temps.

Selon M. Trudel, une seule question est nécessaire pour voir comment un enfant vit le conflit apparent entre ses parents : « Si tu avais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais qui change dans ta vie? ». Aux dires du directeur, « Que papa et maman arrêtent de se chicaner », les intervenants l'entendent souvent!

« Le message que l'on adresse à la population cette année est celui de s'attarder aux enfants dans les situations de conflits familiaux et, si possible, d'essayer de ramener les parents en conflit à comment leur progéniture en est affectée. L'enfant est toujours affecté. Un enfant nait avec une feuille blanche : plus elle se froissera, moins elle pourra se défroisser plus tard », conclut Alain Trudel.


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