Se lancer dans la rédaction d'un mémoire de Maîtrise n'est pas une mince affaire; se faire remarquer par les instances de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) pour ses recherches l'est encore moins.
C'est pourtant la belle surprise qui attendait Marie-Laurence Raby il y a quelques semaines. La jeune femme, originaire de Sherbrooke, étudie à la maîtrise au Département d'histoire de l'Université Laval. Son projet de maîtrise nécessite beaucoup de recherche dans des fonds d'archives très pointus, souvent méconnus du grand public. S'étant toujours intéressé à l'histoire des femmes et aux différents mouvements féministes au Québec, Mme Raby a longuement réfléchi au type de sujet qu'elle allait aborder pour son mémoire.
« En voyant ce qui c'était fait en histoire jusqu'à maintenant, j'ai constaté qu'il y avait un vide sur l'histoire de l'avortement, et j'ai commencé à chercher sur ce sujet-là, et avec ma directrice de maîtrise on s'est dit pourquoi ne pas traiter de comment s'organisait la résistance à l'interdit autours de l'avortement. Une fois que j'ai choisi mon sujet, il fallait que je trouve des sources évidement, et traiter de clandestinité, ce n'est vraiment pas évident, c'est même tout un défi! », raconte Marie-Laurence Raby.
Ne sachant pas ce qu'elle allait y trouver, elle s'est déplacé à BAnQ située à Montréal pour essayer d'avoir accès à une documentation assez abondante comme outil de référence et pour soutenir l'argumentaire à développer pour sa thèse. À sa grande surprise, elle y a découvert des archives offertes à l'institution par des particuliers.
Même si le droit à l'avortement est maintenant enchâssé dans une loi, le débat, comme on a pu le constater pendant la dernière campagne électorale, ne semble pas être terminé pour certains. L'accessibilité demeure difficile à plusieurs endroits du pays; problème auquel faisaient face les femmes avant la légalisation. « Dans la documentation que j'ai consulté, Il y a quand même des échos entre le présent et le passé. L'accès dans les régions était déjà un enjeu dans les années '70 et '80 », ajoute la jeune femme. Elle a même pu rencontrer certaines des activistes qui ont pris part à la lutte de l'époque afin d'échanger et valider l'orientation de ses recherches.
Comme il s'agit d'un sujet peu exploré par les universitaires, l'étudiante a su attirer l'attention du Programme de soutien à la recherche de BANQ. Ce programme de bourses a pour but de mieux faire connaître la richesse et la diversité de ses collections patrimoniales, et de favoriser des travaux sur ces collections.
Depuis 2010, les bourses remises dans le cadre de ce programme, sont financées par la Fondation de BAnQ. Dans le cas de Marie-Laurence Raby, c'est un montant de 9500$ qui lui a été octroyé pour lui permettre de se consacrer entièrement à son projet de recherche et à la rédaction de son mémoire de maîtrise sans avoir à se soucier de ses moyens financiers. Surtout qu'elle doit régulièrement se déplacer de Québec à Montréal, puisque les fonds d'archives ne sont pas disponibles en ligne. L'étudiante en histoire prévoit remettre le résultat final en septembre prochain.