Nicole Clermont est l'exemple parfait qu'il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves! À 55 ans, elle s'apprête à vivre sa première expérience olympique alors qu'elle participera aux épreuves de cyclisme lors des Jeux paralympiques de Rio.
C'est en juin 2012 que Nicole a rejoint le programme national de paracyclisme par un heureux concours de circonstances.
« Je roulais dans le même peloton que Suzanne Labrecque, docteure sur l'équipe nationale, lorsqu'elle m'a lancé à la blague que je pourrais faire du paracyclisme. En voyant un Américain compétitionner avec un handicap semblable au mien, elle en a parlé à l'entraîneur Sébastien Travers », explique celle qui souffre d'une atrophie du plexus branchial, un mal qui limite les mouvements de son bras gauche.
À partir de ce moment, elle a fait reconnaître et officialiser son handicap avant de rejoindre l'équipe nationale au milieu de 2012.
Son ascension parmi l'élite mondiale s'est faite très rapidement alors qu'elle a remporté ses premières médailles en Coupe du monde dès 2013. Elle a toutefois solidifié sa place dans l'équipe nationale en vue de Rio en 2015 grâce à d'excellentes performances en Coupe du monde et aux Jeux panaméricains.
« Le Canada a obtenu un quota pour qualifier cinq athlètes féminins en paracyclisme. Grâce à l'obtention du standard canadien dans ma catégorie [maintenir une vitesse moyenne de 40,07 km/h sur une distance minimale de 15 kilomètres dans un contre-la-montre individuel] et de bons résultats en compétition, j'ai obtenu ma place pour les Jeux », ajoute-t-elle.
Le podium bien en vue
Pour mettre toutes les chances de son côté en vue de la plus importante compétition de sa carrière, Nicole Clermont a pris un congé sans solde de son poste de directrice à l'école primaire du Boisjoli de Sherbrooke.
« Je m'entraîne environ deux heures chaque matin et je fais généralement une séance d'étirement en après-midi », indique celle qui compétitionne principalement contre des filles qui sont à la fin de la vingtaine et au début de la trentaine.
C'est en pleine confiance que la cycliste de Saint-Denis-de-Brompton ira à Rio, elle qui estime envisageable un podium au contre-la-montre et à la course sur route.
« La Britannique Sarah Storey [triple médaillée d'or olympique en paracyclisme sur route ayant participé à des compétitions internationales pour les athlètes sans handicap] semble dans une classe à part en ce moment. Après elle, nous sommes six filles qui nous battront pour les deux autres places sur le podium », dit Nicole, qui compétitionnera dans la catégorie C-5 (handicap le plus léger).
À l'issue des Jeux paralympiques, la cycliste prévoit reprendre son emploi de directrice tout en continuant la compétition.
« Je souhaite garder ma place sur l'équipe nationale aussi longtemps que mes performances le permettront », conclut-elle.