Les cas de maltraitance envers les personnes âgées sont nombreux. Parfois même, ils passent sous le silence. Le président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), Yves Desjardins, rappelle que tout le monde doit y mettre du sien pour enrayer ce type de comportement.
Dans le cadre de sa grande tournée des régions du Québec, le RQRA s'est arrêté à Sherbrooke aujourd'hui pour informer et sensibiliser ses membres de la région en matière de prévention de la maltraitance chez les aînés. Trop souvent, des gens témoins de ce type de comportement ferment les yeux parce qu'ils ne se sentent pas concernés. Pourtant, comme le rappelle Yves Desjardins, président-directeur général du RQRA, il s'agit d'un phénomène de société et tout le monde à son rôle à jouer.
« Si tout le monde se donne la main, je pense qu'on va réussir à contrer la problématique de la maltraitance, estime-t-il. Ce qui est difficile, c'est d'amener tout le monde à travailler dans la même direction. »
Adoptée en mai dernier, la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînées et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité est accueillie favorablement par le RQRA, tout comme l'adoption et la mise en place des politiques des établissements visant à lutter contre la maltraitance envers les aînées, prévues d'ici l'automne 2018.
« On a une obligation de dénoncer la maltraitance, assure M. Desjardins. Si on veut enrayer la problématique, il faut tous être aux aguets. Si tout le monde y met du sien, je pense qu'on va réussir. C'est inconcevable que des gens vulnérables soient victimes de maltraitance. »
Sept types de maltraitance
La maltraitance chez les aînés peut avoir lieu à n'importe quel endroit et prendre différentes formes : âgisme, violation des droits, organisationnelle, sexuelle, physique, psychologique et matérielle ou financière. Au Québec, de 10 à 15 % des personnes âgées sont au moins victimes d'un mauvais traitement.
Dans 33 % des cas, cette même maltraitance est souvent financière, c'est-à-dire que des personnes demandent un montant d'argent sous l'anonymat. Selon M. Desjardins, « ces aînés qui se font piéger ne sont pas naïfs. Au contraire, ils ont le cœur sur la main. » « Ce comportement n'a pas sa raison d'être, ajoute-t-il. On doit travailler en société et on doit se sentir concerné. La société doit avoir à cœur la sécurité de ses aînés. »
Rappelons qu'au Québec, ce ne sont pas toutes les personnes âgées qui vivent en résidences. Plusieurs demeurent seules dans un appartement, un condo ou une maison. Cet isolement les amène donc parfois à être vulnérables à des hameçonnages.
« On doit poser des questions pour les aider, commente Yves Desjardins. Il faut être attentif pour contrer ce phénomène. »