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  CHRONIQUEURS / L'Agora

La grande littérature...

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Il y a longtemps que je n'ai rien écrit, il me semble. Bien sûr, j'écris des textes tous les jours, ou presque, d'abord pour le blogue de mon entreprise, le Cabinet de relations publiques et de communication Nadeau Bellavance. Dans ces billets, je tente d'expliquer le monde complexe des communications aux initiés et aux novices. Des trucs, des explications théoriques sur les modèles de communication, etc. Les statistiques de mon site en font la démonstration. Je suis lu. J'ai donc un public de lecteurs de ces billets sur le site de Nadeau Bellavance. Si cela vous intéresse, je vous donne la référence : nadeaubellavance.com

J'écris aussi pour des clients qui daignent retenir mes services. J'écris alors des communiqués de presse, des plans, des allocutions et divers textes sous forme d'articles ou de blogues. Là aussi je suis lu et je m'en réjouis même si je ne signe pas ces textes.

J'écris parfois des articles scientifiques en histoire. Ah, pas beaucoup. J'ai un livre en chemin sur l'échec de l'accord du lac Meech qui était le sujet d'une thèse de doctorat. Doctorat que j'ai dû abandonner après ma scolarité dans la foulée de la disparition brutale de mon ami Yves Bellavance. Je travaille cependant à ce manuscrit et je compte bien l'achever et le publier pour 2020. Histoire de le publier à l'anniversaire des trente ans de ce grand échec pour nous et pour le Canada.

J'écris aussi de la poésie, des essais, des débuts de romans, mais cela personne ne les lit puisque je ne trouve pas ça montrable en ce moment. Ce n'est pas de la vraie littérature. Ce sont des mots jetés sur papier. Une sorte d'exercice d'écriture. Le brouillon inachevé de mon âme en quête d'accomplissement.

J'écris aussi pour vous lecteurs d'EstriePlus. Chaque semaine, j'essaie de vous faire partager mes observations du monde dans lequel nous vivons. Ces chroniques portent généralement sur la politique québécoise et canadienne et sur des faits majeurs de société. Parfois, je me hasarde à écrire sur des sujets plus locaux comme la politique municipale, mais pas trop souvent. Je connais trop de gens et je ne veux pas jouer aux grands chroniqueurs. D'ailleurs, pour cette facette, mon ami Luc Larochelle couvre bien tous les aspects de notre vie politique locale et je vous recommande plutôt ses chroniques que les miennes sur ces sujets. Il est plus libre que moi, plus critique aussi et surtout beaucoup plus branché. Luc c'est en quelque sorte notre chroniqueur vedette en région. Salut Luc!

Je suis cependant très heureux d'écrire pour vous ici dans EstriePlus. D'ailleurs, je fus un peu ému de constater que deux de mes chroniques de l'année dernière figurent dans le top 10 de vos choix de lecture. Je suis étonné que vous ayez choisi en grand nombre ma chronique sur le football américain.

Je le suis beaucoup moins pour celle consacrée à la déclaration de Stephen Harper sur les racines conservatrices du Québec. Cette chronique intitulée : Pourquoi Stephen Harper n'aime-t-il pas le Québec?s'inscrivait en faux contre la déclaration de Stephen Harper disant que le Québec aimait les valeurs conservatrices. Je dois vous remercier de m'avoir lu, mais en même temps je trouve que vous auriez dû choisir d'autres chroniques que j'ai écrites qui étaient de loin meilleures comme Hommes en robe ou Fermer les mosquées ou encore cette très belle chronique intitulée Le ressentiment sur les événements terroristes d'Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il y a aussi celle sur les attentats de Paris qui méritait le détour. Mais bof, vous choisissez bien de lire ce que vous voulez, mais moi je n'aurais pas fait les mêmes choix que vous. C'est dit.

Même si j'écris beaucoup plus que bien des gens, je dois vous faire un aveu. Ça fait longtemps que je n'ai rien écrit. Écrire des choses belles. Écrire des petits morceaux de littérature à partir du quotidien. Écrire des histoires, mais avec des mots qui demandent des efforts aux lecteurs. Des mots qui déploient leurs ailes comme de grands oiseaux et qui vous amènent autre part. Dans un ailleurs meilleur. Dans un pays où tous les rêves sont possibles. Ces mots existent. Ils sont dans les livres. Il s'agit de les lire et de partir en voyage avec ceux-ci sans jamais savoir si l'on voudra revenir. Ça s'appelle la littérature. Mais dans le grand monde de la littérature, il y a toute sorte de voyage possible. S'évader dans le monde glauque de Jean-Jacques Pelletier et de ses thrillers d'espionnages socio-politico-techno comme Les dix petits hommes blancs ou Machine God ou encore dans l'univers de Patrick Sénécal où les meurtres sanguinaires occupent tout l'espace c'est une chose. Il y a aussi les mondes proposés par Dany Laferrière qui est un véritable magicien des mots et qui les fait virevolter et danser pour nous au gré de ses humeurs et de son humour. Il y a le grand talent d'un David Homel qui nous fait découvrir son Amérique au moyen de récits personnalisés et bien ficelés comme d'ailleurs le jeune romancier à succès suisse Joël Dicker qui vient de nous sortir Le livre des Baltimore. Marie Laberge qui nous offre un roman dur sur les proches des suicidés. Des tas de propositions de voyage.

Moi ce que j'aime c'est la grande littérature. La littérature qui chante. Celle qui rend la lecture musicale. Je vous en donne un exemple tiré du dernier roman de Carole Martinez publié chez Gallimard, La terre qui penche. Écoutons sa voix qui nous parle d'une rivière :

« Dans la brume du petit matin, elle a soudain figé ses eaux vertes tout du long, si bien qu'en amont de la Furieuse, les aubes des moulins se sont arrêtées de tourner, comme engluées dans du métal fondu. Dès que l'haleine humide et claire qui la nappait de vapeurs nocturnes est remontée à flanc de coteaux jusqu'à la dissoudre tout à fait dans la chaleur du jour, dès que la rivière est apparue, nue, débarrassée de ses longs voiles laiteux, les meuniers de la vallée ont découvert que la Loue enchanteresse s'était changée en miroir : plus rien ne bougeait dans son lit que le reflet du monde des berges et celui des nuages épars de mai. Alors, à mesure que le jour s'est déplié sur cette terre qui penche, la vie du dehors s'est laissé prendre au piège de sa propre image, étonnée de voir des contours si nets à la surface des eaux mortes et inquiétantes qu'aucune ondulation ne venait plus troubler. La Loue faisait silence et, jusqu'à ce que les cloches aient sonné sexte, on n'a plus entendu le moindre clapotis contre les pierres. Chut! Chut! Même dans les pentes raides des gorges, qui, jamais jusque-là, ni de nuit, ni de jour, n'avaient cessé leurs papotages, les langues d'eaux saisies en pleine course, s'étaient tues. Chut! Chut! » (Carole Martinez, La terre qui penche, Paris, Gallimard, 2015, pp. 11-12)

Pas beau cela? Ça fait longtemps que je n'ai rien écrit. Trop longtemps. J'aimerais bien un jour faire de la musique avec les mots, les faire danser pour vous comme le fait Carole Martinez. J'aimerais que vous soyez mes témoins un jour si je décide d'essayer de faire la seule chose qui compte vraiment lorsque l'on écrit : de la grande littérature...


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