La période de messages réservée aux élus a pris des allures de
règlement de compte lors de la dernière séance du conseil municipal. La tension
entre les élus du Renouveau Sherbrookois et indépendants semble telle que la
conseillère de Brompton, Nicole Bergeron, a réclamé un lac-à-l'épaule.
« L'atmosphère a changé avec le dossier de la gouvernance.
Que vous le vouliez l'entendre ou pas, à partir du moment où il y a un parti, c'est
sûr que ça a changé la donne », a déclaré Mme Bergeron en s'adressant au
maire Bernard Sévigny.
C'est la
sortie, dimanche dernier, de quatre conseillers municipaux indépendants
qui a mis le feu aux poudres. Jean-François Rouleau, Annie Godbout, Pierre
Tardif et Hélène Dauphinais y déploraient le manque de transparence de l'administration
Sévigny. Certains conseillers élus sous la bannière du Renouveau Sherbrookois n'ont
pas manqué de répliquer à leurs collègues indépendants.
« Si nous n'avions pas de parti de l'opposition
officielle à l'hôtel de ville de Sherbrooke, depuis le 15 février on en a un »,
a lancé la conseillère Danielle Berthold.
« Depuis un a et demi, on s'adresse souvent à nous
comme « les gens du parti », comme si on avait une maladie
contagieuse », a pour sa part déploré le conseiller Bruno Vachon.
C'est avec fermeté que la conseillère Annie Godbout nie
faire partie d'une opposition officielle. Celle qui représente le district de
Rock Forest voit même ces échanges avec positivisme.
Quant au conseiller Jean-François Rouleau, celui-ci a
reproché à Bernard Sévigny sa déclaration à l'effet que les élus indépendants
soient des adversaires politiques.
« Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas d'accord
avec vous que l'on devient vos adversaires politiques. Je vous tends la main. Je
veux travailler avec vous », a-t-il lancé au maire.
Malgré les nombreux reproches qui lui ont été adressés,
Bernard Sévigny estime que le tout s'est déroulé dans le respect. Il qualifie
la situation de jeu politique.
« C'est de la politique. Il faut accepter que les gens
ne pensent pas comme nous. Il faut accepter les critiques. Nous avons le droit
d'en débattre et c'est ce que l'on fait », mentionne-t-il.
Concernant les commentaires de Nicole Bergeron, Bernard
Sévigny mentionne qu'il ne croit pas que la présence d'un parti politique teinte
les décisions du conseil. Il affirme qu'il réfléchira à la tenue du lac-à-l'épaule.
« Ce n'est pas exclus », laisse-t-il tomber.