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Passionné par un sport peu connu, mais en ascension

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Photo : Le 5 janvier dernier, Julien Pinsonneault a eu le plaisir de savourer une médaille de bronze au Championnat du monde de course en raquettes qui se déroulait en Italie (photos gracieuseté).
Vincent Lambert Par Vincent Lambert
vlambert@estrieplus.com
Mercredi 9 janvier 2019

Le Sherbrookois d'adoption Julien Pinsonneault est fraîchement de retour d'Italie, là où il a remporté une médaille de bronze au Championnat du monde de course en raquettes le 5 janvier dernier. Bien que son sport ne soit pas encore très connu, il gagne en popularité depuis les dernières années.

« Quand je parle de la course en raquettes, les gens me disent : "c'est un sport ça?" C'est peu connu. Lentement, mais surement, ça va grandir au Québec », explique l'athlète en cross-country du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke qui étudie en physiothérapie.

Pourtant, la course en raquettes a déjà été bien populaire au 19e siècle alors que la première compétition au Canada a été organisée en 1843. « C'était vraiment très fort avant, remarque le jeune homme de 25 ans. Les gens qui faisaient de l'athlétisme ont décidé d'utiliser les raquettes pour continuer de pratiquer leur sport en hiver puisqu'il n'y avait pas de centre intérieur comme c'est le cas actuellement. Ils faisaient donc les mêmes épreuves (course de haies, sprints et courses à relais), mais en raquettes. »

Comment explique-t-on alors le désintérêt pour cette discipline sportive? « Ce qui est arrivé, c'est que la course en raquettes a commencé en Amérique et le ski de fond a débuté plus en Europe, rappelle le principal intéressé. Quand le ski est devenu fort dans les années 1950, les raquettes ont été délaissées. Le ski était différent et plus vite; les raquettes ont donc disparu du champ de vision des gens. »

La course en raquettes illustre un regain de vie; l'Association internationale a relancé au cours des dernières années le sport et a organisé de nouveaux championnats du monde. D'ailleurs, cette discipline sportive était aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 en démonstration.

« Les gens qui pratiquent le cross-country ou le trail running ont commencé à renouer avec les raquettes, indique Julien Pinsonneault, aussi ambassadeur de l'Association canadienne. L'hiver, c'est bien beau le ski de fond, mais ça se transpose un peu moins bien à la course à pied. On en parle de plus en plus. »

Depuis trois ans, la course en raquettes est bien établie en Ontario. Mais qu'en est-il du Québec? « Il y a plusieurs courses locales comme au mont Orford ou au mont Sainte-Anne, commente l'étudiant-athlète passionné. On essaie de promouvoir le sport ici. L'année prochaine, le championnat canadien va revenir au Québec. »

Une troisième place en Italie

Le 5 janvier dernier, Julien Pinsonneault a eu le plaisir de savourer une médaille de bronze au Championnat du monde de course en raquettes qui se déroulait en Italie. S'il s'attendait à courir en montagne, l'athlète originaire de Saint-Hyacinthe a eu toute une surprise.

«On a couru un peu comme sur un plateau, note celui qui est considéré comme l'un des meilleurs coureurs au Canada, et même en Amérique du Nord. Normalement, on course sur de gros dénivelés assez imposants; des mille mètres sur 10 kilomètres. C'est assez phénoménal à monter. Là, ça ressemblait plus à une course sur piste avec des raquettes. C'était vraiment une expérience où on était un peu estomaqués. En fait, il n'y avait pas de neige où on s'est rendu. L'organisation avait un budget de 1,2 M d'euros pour faire un circuit artificiel. C'était assez impressionnant!»

Dans son ensemble, la course de Pinsonneault s'est bien déroulée, même s'il a connu un départ un peu plus difficile. « La gestion de la course a bien été, confirme-t-il. J'ai réussi à me replacer durant toute la course pour remonter les positions. Le départ s'est fait sur une largeur d'une cinquantaine de mètres. Après 20 mètres de course, on devait entrer dans un chemin qui faisait environ quatre mètres de large. On était 400 athlètes qui rentraient dans une même direction, ça l'a joué du coude un peu! »

Julien Pinsonneault n'est pas superstitieux, mais avant chaque compétition, il aime bien garder la même routine. « J'aime bien arriver une heure et demie avant sur le site de compétition et aller m'asseoir près de la ligne d'arrivée pour anticiper ma fin de course, souligne-t-il. J'aime me recentrer avec la vibe de compétition. Après ça, je m'échauffe en souliers et j'effectue des étirements balistiques. Ensuite, je mets mes raquettes, je vais sur la ligne de départ et j'espère revenir le plus vite possible. »

À ses premiers championnats du monde, Julien Pinsonneault a terminé en 25e position. Aujourd'hui, il continue sans cesse de progresser et il a pu parfaire sa technique. « C'est vraiment intéressant à ce niveau-là », admet-il.

Une idole de jeunesse

Durant sa jeunesse, Julien Pinsonneault a idolâtré le coureur aussi originaire de Saint-Hyacinthe, Gérard Côté.

« C'était une icône québécoise assez incroyable, affirme l'athlète. Il a gagné plusieurs fois jadis le marathon de Boston. C'est un des plus grands raquetteurs de son époque (20e siècle). Il y avait des événements en lien avec lui dans ma ville. C'est là que j'ai découvert qu'il faisait de la course en raquettes. Je me suis dit que j'allais essayer moi aussi. J'ai commencé à courir en raquettes pour le plaisir. Quand j'ai participé à ma première compétition, j'ai terminé premier. J'ai donc eu la piqure de tout ça. Je me suis dit pourquoi ne pas continuer. Ma progression est quand même assez intéressante. »

Julien Pinsonneault en est à sa 5e saison à l'échelle internationale et sa passion n'a pas cessé. « Ce qui me passionne vraiment, c'est que tu tombes dans un autre monde en écoutant ta musique et le bruit des raquettes, note-t-il. C'est libérateur et je trouve ça vraiment le fun. »

« Ce qui est plus difficile par contre, c'est que ce n'est jamais les mêmes conditions chaque fois que tu courses, précise celui qui est tombé en amour avec la région de Sherbrooke. Les conditions de neige vont vraiment changer en fonction de la température qui est à l'extérieur. Il faut donc s'ajuster. La course en raquettes est moins vite que le cross-country, mais beaucoup plus musculaire. La fatigue et la fréquence cardiaque montent plus rapidement dans la zone rouge. C'est un sport conservateur où tu dois garder le plus de cartouches possible pour ne pas exploser en cours de route. »

Auparavant étudiant en médecine à l'Université d'Ottawa, Julien Pinsonneault a décidé de se tourner vers la physiothérapie comme choix de carrière parce qu'il n'était pas prêt à arrêter la pratique de son sport en raison d'un horaire assez imposant. « Je trouvais que la physiothérapie était une bonne alternative pour balancer le sport de haut niveau et ma passion pour le corps humain et les sciences, raconte-t-il. Je fonctionne avec la bonne vieille méthode du calendrier. Je fixe mes priorités pour jongler avec la demande académique et sportive. »

Julien Pinsonneault aura un calendrier bien chargé puisqu'il prendra part à plusieurs autres courses. Il ne faut cependant pas oublier sa saison d'athlétisme, qui se poursuivra cette fin de semaine avec le Vert et Or Invitation.


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