Huit étudiants de
l'Université de Sherbrooke ont dormi cinq jours consécutifs à la belle étoile
dans le cadre de la sixième édition des « 5 jours pour
l'itinérance ».
L'activité qui a pour
but de sensibiliser la population à la problématique de l'itinérance en région a
récolté 3 400 $. Une somme qui sera entièrement versée à la Table
Itinérance de Sherbrooke qui est une table de concertation multisectorielle
réunissant différents acteurs des secteurs communautaires et institutionnels.
Une expérience forte en émotion
Ce sont des étudiants
de différentes facultés de l'Université de Sherbrooke qui ont participé à
l'activité qui s'est tenue du 8 au 13 mars dernier.
Rassemblés pour la
conférence de presse le 13 mars, les participants étaient visiblement fatigués
de leur expérience.
À juste
raison, puisque les étudiants ont dormi sur tes palettes de bois aux abords des
murs de la Faculté de droit à l'Université de Sherbrooke, privés de tout revenu
et dépendant de dons de nourriture pour pouvoir s'alimenter.
La
température a été plutôt clémente pour un mois de mars, à l'exception de leur
dernière nuit où la température a oscillé autour de moins 17 degrés.
« Nous
avions des sacs de couchage qui peuvent aller à moins 35 degrés, nous avons
ajouté une toile pour mettre au-dessus de nos pieds parce que nous avons eu de
la neige sur nos sacs de couchage la première nuit », a raconté Elsa
Racine, étudiante en travail social.
« Nous
avons quand même bien dormi, mais c'est surtout la première nuit qui a été
difficile. Nous devions nous adapter au fait de dormir dehors. On devait se
coucher tôt parce qu'on savait qu'on allait nous réveiller au lever du
soleil », a pour sa part expliqué Geneviève Péloquin, étudiante en droit.
Les
participants se sont rendus à la Chaudronnée de l'Estrie pour manger aux côtés
des usagers, le temps d'un midi. Le reste du temps, les participants devaient
demander la charité aux étudiants du campus pour pouvoir se nourrir. Une
expérience particulièrement éprouvante pour Geneviève Péloquin : « Nous
n'avons pas manqué beaucoup de nourriture. Nous avons passé beaucoup de temps à
quêter. C'est ce que j'ai trouvé le plus difficile. Nous ne sommes pas habitués
à quêter. Nous sommes habitués à vivre par nous-mêmes. Mais aussitôt qu'on
disait aux gens que nous n'avions rien pour manger, la plupart d'entre eux nous
donnaient à manger », constate l'étudiante.
Les
étudiants ont rappelé l'importance de parler de cette problématique sociale qui
est méconnue et mal comprise : « Il reste encore beaucoup de
préjugés. Il y a des gens qui ne savent pas ce qu'est l'itinérance. Ils pensent
que ces gens ne veulent juste pas s'en sortir. Mais l'itinérance, ce n'est pas
un choix. Il y a encore beaucoup de travail à faire en ce sens », a conclu
Elsa Racine.
Dans le
cadre de cette édition, qui a été soutenue par l'Association générale étudiante
de la Faculté de droit (AGED) et la Faculté de droit de l'Université de
Sherbrooke, les étudiants ont pu se mettre dans la peau d'un camelot du Journal
de rue. Ils ont également assisté à une conférence sur l'itinérance donnée par Geneviève Savoie Dugas et
Andrée Anne Choquette de l'équipe Itinérance du CSSS-IUGS.
À savoir
que l'activité de sensibilisation « 5 jours pour l'itinérance » a été
initiée en 2005 par des étudiants de l'Université d'Edmondon en Alberta. Depuis
lors, la campagne s'est étendue dans plusieurs provinces canadiennes.