Aujourd'hui, le 17 mai, se tient la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie partout dans le monde. Pour l'occasion, EstriePlus.com a voulu savoir si des progrès ont réellement été observés concernant la sensibilisation et l'acceptation envers les minorités sexuelles.
La date du 17 mai a été retenue comme Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie pour une raison bien particulière. Le 17 mai 1990, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) retirait l'homosexualité de la liste de la classification internationale des maladies mentales.
Depuis, bien du chemin a été fait en ce qui a trait aux droits des minorités sexuelles, mais le travail est loin d'être terminé, comme le souligne Laurent Breault, directeur général de la Fondation Émergence (qui lutte contre l'homophobie et la transphobie).
«Au niveau juridique, il y a eu de grands avancements. Nous sommes privilégiés au Canada. Par contre, concernant les meurs et la mentalité, il y a encore un gros travail de sensibilisation à faire», indique M. Breault.
Cette année, la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie met de l'avant la réalité des personnes trans, qui semble méconnue auprès de la population. La Fondation Émergence a publié récemment un sondage qu'elle avait commandé à la firme Léger sur la réalité des personnes trans.
Voici quelques résultats:
- 56 % des Québécois ne connaissent pas la signification du mot transphobie (qui désigne les marques de rejet et de violence à l'encontre des personnes trans).
- 77 % des Québécois pensent que les personnes trans subissent de la discrimination par les employeurs.
- 15 % des Québécois sondés (421 personnes) disent avoir déjà entendus au cours des douze derniers mois des propos désobligeants dans leur milieu de travail à l'égard des personnes trans. Le chiffre augmente à17 % en milieu scolaire et à 49 % sur les réseaux sociaux.
La sensibilisation se poursuit en Estrie
En Estrie, le Groupe régional d'intervention sociale Gris Estrie poursuit sa mission de faciliter l'intégration dans la société des personnes de minorités sexuelles. Les interventions se font principalement auprès des jeunes (dans les écoles et les maisons de jeunes), mais depuis un an, Gris Estrie offre des ateliers de démystification de l'homosexualité dans plusieurs organismes pour ainés.
Environ 160 personnes âgées ont assisté à ces ateliers. L'objectif du départ était de rencontrer quelque 250 personnes âgées par année, mais l'équipe de Gris Estrie est tout de même très satisfaite des résultats de ce projet.
«Les personnes âgées sont très ouvertes et veulent mieux comprendre. Certains font aussi partie des minorités sexuelles, indique Catherine Routhier, directrice chez Gris Estrie. Cependant, on a été surpris de la réponse du personnel de certains milieux que nous avons approchés; on s'est fait dire qu'il n'était pas nécessaire de parler d'homosexualité aux personnes âgées, puisque ce n'était pas leur réalité et qu'ils allaient être froissés pour rien.»
Malgré ces quelques commentaires, le projet Ainés devrait être reconduit pour une deuxième année.
Quant aux interventions auprès des jeunes, elles se poursuivent aussi. Le nombre de jeunes rencontrés augmente d'ailleurs chaque année (2 200 cette année!). «En 2016 et 2017, il y a eu une augmentation significative de rencontres dans les écoles, ce qui démontre que les enseignants et tout le personnel sont ouverts et sensibilisés par la cause, souligne Mme Routhier. Mais il y a encore quelques écoles où il est plus difficile d'y entrer.»
Dans le cadre de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, une activité de sensibilisation s'est déroulée ce matin à la Maison des jeunes de Coaticook. Cette activité était organisée par le Regroupement estrien pour la diversité sexuelle et de genre.
Notons que Gris Estrie est toujours à la recherche de bénévoles.