Devant le refus du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, de confier
le calcul de la subvention des Responsables en services éducatifs en
milieu familial (RSE) à un arbitre, la Fédération des intervenantes en
petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) annonce le déclenchement de la
grève générale illimitée de ses 10 000 membres en milieu familial régi
et subventionnée partout au Québec.
Rappelons
que les Responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) évaluent
gagner l'équivalent de 12,42$/h selon les calculs de la Fédération. La
dernière offre du gouvernement se chiffre à 12,83$/h alors que la
FIPEQ-CSQ demande une rémunération équivalente à 16,75$/h, soit le
salaire d'une éducatrice non-formée à l'échelon 1 en Centre de la petite
enfance (CPE).
Depuis
2008, la FIPEQ-CSQ a toujours refusé de considérer les RSE comme des
éducatrices non-formées au premier échelon. Selon un sondage Léger
commandé par la Fédération, les RSE membres de la FIPEQ-CSQ ont en
moyenne 16 années d'expérience. «Ce sont de véritables professionnelles
de la petite enfance. Elles sont à la fois éducatrice, responsable de
l'alimentation, commis-comptable, concierge, et j'en passe», souligne la
présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Dans
le cadre de la présente négociation, la FIPEQ-CSQ a d'entrée de jeu
proposé au ministère de la Famille d'utiliser l'éducatrice non-formée à
l'échelon 1 comme emploi comparateur, à condition de mettre en place un
comité d'évaluation de l'emploi de la RSE qui remettrait des
recommandations sur les véritables tâches et les emplois à comparer. «Il
s'agissait déjà d'une concession majeure pour notre organisation. Tout
ce qu'il reste à régler, c'est le calcul, mais le ministère refuse de
déposer sa façon de calculer», déplore Mme Grenon.
S'appuyant
sur les propos de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, qui
affirmait jeudi dernier à l'Assemblée nationale qu'il était « important
de remettre les pendules à l'heure et d'établir mutuellement la bonne
base de calcul », l'équipe de négociation de la FIPEQ-CSQ offre au
ministère de régler la négociation en confiant cette base de calcul à un
tiers indépendant, soit un arbitre.
« Il
ne sera pas possible de régler l'écart de calcul qui nous sépare
aujourd'hui. », termine Mme Grenon.
Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, estime quant à lui que les demandes salariales des éducatrices sont déraisonnables. "Le syndicat est arrivé à la table en nous demandant 35 % d'augmentation de salaire. Quand on part avec une demande qui est astronomique comme celle-là, c'est certain que ça part mal une négociation", dit le ministre Lacombe.
Il se dit tout de même prêt à se soumettre à la décision d'un arbitre, lui qui avait pourtant signifier qu'il voulait envoyer le processus en médiation. Les négociations sont entamées depuis plus de 18 mois entre les parties, sans avancée significative.