L'Estrie a connu un hiver particulièrement froid avec plusieurs nuits sous la barre du moins 20 degrés. Le Québec et l'ensemble des provinces canadiennes risquent de connaître de plus en plus des extrêmes de température dans les prochaines années, estiment des météorologues.
Un printemps tardif
Marie-Josée Grégoire, météorologue à MétéoMédia, prévient que le mois de mars sera sous les normales de saison : « Nous avons eu un froid record pour le mois de février, et ce, dans tout le Québec. Avec cette installation du froid, on s'attend à ce que l'arrivée du printemps soit plutôt tardive », explique-t-elle.
La petite douceur aura ainsi de la difficulté à s'installer au Québec. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les Estriens n'auront pas droit à des températures agréables, comme celle de cette semaine où les températures sont idéales pour les jeunes en semaine de relâche.
45 à 50 cm de neige attendus
Les précipitations qui vont tomber au mois de mars seront sous forme de neige en raison de la froideur attendue. Au Québec, on s'attend à ce que la neige persiste au mois de mars.
Mme Grégoire explique que les systèmes météorologiques suivront leur trajectoire, ce qui veut dire que l'Estrie recevra entre 45 et 50 cm de neige au mois de mars.
Une fonte de neige normale
Alors que l'ensemble du Québec a connu des records de température froide, les précipitations en Estrie n'ont pas été plus abondantes qu'à la normale. Ce qui est somme toute encourageant pour les risques d'inondation : « On ne s'attend pas à une fonte très rapide. Puis, au Québec nous n'avons pas un couvert de neige qui est exceptionnel comparativement aux maritimes. Ce qui est très positif », lance la météorologue en faisant référence aux problèmes d'inondation.
Des changements climatiques préoccupants
Au mois de février, il a fait un froid record en Estrie. La moyenne de température pour le mois a été de moins 17, 1 degrés et pour l'hiver (décembre, janvier, février) elle a été de moins 11,2 degrés. La moyenne normale pour l'hiver est de moins 9,8 degrés.
Il y a ainsi près de 1,5 degré de moins qu'à la normale : « C'est une donnée qui n'est pas négligeable, la différence est énorme », affirme Mme Grégoire.
Certaines personnes pourraient supposer que le Québec n'est pas affecté par les changements climatiques en raison de ces froids extrêmes. Or les changements climatiques s'expriment par des phénomènes météo extrêmes.
D'ailleurs, plusieurs météorologues affirment que la fréquence de ces météos extrêmes augmente considérablement. « Le Québec risque de connaître des extrêmes de température dans les prochaines années. On le remarque cette année, nous avons eu des températures très froides pour tout le secteur du Québec. La côte est et les maritimes ont pour leur part eu des précipitations extrêmes, ce qui a été assez catastrophique. Pour eux, l'extrême est la quantité de neige alors que pour nous ce sont les températures froides », explique la météorologue Marie-Josée Grégoire.
Donc, la saison froide qui est de plus en plus extrême au Québec est sans conteste une conséquence des changements climatiques.