Depuis l'arrestation d'un livreur
d'une entreprise de Sherbrooke dans l'affaire des « fraudes grands-parents » et
d'un deuxième cas de livraison suspecte révélée par EstriePlus.com, voilà qu'un
troisième livreur a dû répondre aux questions des policiers de la Sûreté du
Québec (SQ) en lien avec une autre « fraude grands-parents » en cours de
réalisation.
De source sûre, EstriePlus.com vient d'obtenir l'information que,
pas plus tard que vendredi dernier, un autre livreur de colis a été impliqué
dans une tentative de fraude de type « grand-parent ».
Cependant, grâce à la vigilance de la victime et du doute du
livreur sur la nature de la livraison, une dame âgée de Saint-Denis-de-Brompton
vient d'épargner une somme de près de 5000 $. Même que le montant qui lui
était réclamé par les fraudeurs était déjà bien emballé et déjà prêt à se
rendre à destination.
Vendredi dernier, vers 14 h, une entreprise de livraison
rapide de Sherbrooke reçoit le mandat de récupérer un colis à Saint-Denis-de-Brompton.
Le répartiteur mandate donc son chauffeur pour cueillir un colis, une
soi-disant carte électronique pour aller la livrer à Montréal sur le boulevard
Acadie.
Ayant eu connaissance de la mésaventure de la semaine
dernière (dévoilé par EstriePlus.com) du chauffeur d'une entreprise de
messagerie rapide de Sherbrooke, accusé de fraude de plus de 5000 $, le
livreur questionne son répartiteur sur sa livraison d'une soi-disant carte
électronique.
« C'est bizarre ce call là ...c'est louche... t'es certain que
tout est ok avec cette livraison-là? », avait alors demandé le livreur.
Le transporteur rassure son livreur en lui donnant le numéro
de téléphone du destinataire ainsi que celui de l'expéditeur. Le livreur nous
confirme que cela fait partie de ses habitudes de travail.
« Moi, je demande toujours les numéros de téléphone. Premièrement
pour m'annoncer à l'expéditeur afin qu'il prépare son colis et deuxièmement
afin de bien m'assurer de me rendre au bon endroit, surtout lorsque c'est à Montréal. »
La livraison
Le livreur part donc en direction de l'adresse indiquée afin
de récupérer la fameuse carte électronique. Comme à son habitude le livreur appelle
donc l'expéditeur, mais par inadvertance, il inverse les numéros de téléphone
de l'expéditeur avec celui du destinataire et s'adresse donc à ce dernier.
« C'est un homme qui répond et il me confirme que je me suis effectivement
trompé, car il est le destinataire à Montréal. Cependant je l'informe tout de
même que suite à des fraudes, commises dans la région, nous les transporteurs,
sommes maintenant très prudents lors de nos livraisons et que nous vérifions
beaucoup plus maintenant ce que nous avons à transporter. »
Mais son histoire se tient, le destinataire déclare au
livreur : « Monsieur, je ne suis qu'un gars qui a acheté une carte
électronique à quelqu'un de votre coin, qui l'avait à vendre c'est tout! »
Il confirme au livreur que la livraison sera réglée comptant,
une situation peu fréquente que celui qui doit apporter la carte électronique
accepte quand même.
Le livreur compose donc cette fois le numéro de l'expéditeur
afin de l'aviser de son arrivée prochaine. Surprise au bout du fil ! Un homme de
la SQ répond. Étonné par la réponse, le livreur requestionne son interlocuteur.
« Êtes-vous bien à l'adresse indiquée à Saint-Denis-de-Brompton
et dites-moi pourquoi vous avez répondu Sûreté du Québec ? »
Confus, son interlocuteur corrige sa réponse en disant avoir
répondu Système Québec !! On peut facilement présumer que la personne au
bout du fil croyait s'adresser à sa victime et non au transporteur.
L'histoire se poursuit lorsque le livreur arrive à sa destination
de cueillette du colis, il nous raconte la suite : « J'arrive là, une
voiture est stationnée dans la cour, je descends de mon véhicule et sonne une
première fois à la porte, pas de réponse, une deuxième fois, pas plus de signes
de vie l'intérieur de cette résidence. »
Rencontre avec la
police
Le livreur quitte les lieux et communique avec son employeur :
« Aie c'est louche ton affaire ça sent mauvais, ça a l'air d'une affaire de
fraude et en plus j'ai rappelé à l'autre numéro et il n'y a plus de service aux
deux numéros de téléphone, touche pas à ça !! »
Le livreur reprend la route et poursuit sa journée, alors que
quelques minutes plus tard, un téléphone de sa conjointe lui apprend que des
policiers de la Sûreté du Québec sont devant sa résidence et demande à lui parler
le plus rapidement possible.
La victime du réseau de fraudeurs (une dame âgée) était bel
et bien chez elle lorsque le livreur a frappé à sa porte. Effrayée et très
ébranlée de la situation, la dame a tout de même eu la présence d'esprit de
photographier la plaque d'immatriculation du livreur, pour tout de suite la
communiquer à la Sûreté du Québec du département de Saint-François. Le livreur,
qui ignorait alors être recherché, a
décidé de communiquer par lui-même avec la SQ afin d'aider les policiers à
clarifier la situation et surtout les aider si possible à mettre fin aux
manèges du réseau de fraudeurs. De plein gré, il a fait une longue déposition
aux policiers de la SQ, déclaration dans laquelle il insiste pour que les
policiers fassent ses excuses à la victime qui (lorsqu'il a frappé à la porte
de sa résidence à deux reprises) la dame a probablement eu une peur bleue
croyant le livreur impliqué dans la fraude.
C'est donc, en moins d'une semaine à Sherbrooke, deux
tentatives de fraude mises à jour qui ont eu lieu et une autre probablement
réussie par les malfaiteurs. Nul doute, un réseau de fraudeurs avec le modèle
de fraude de type « grands-parents »
est à l'œuvre à Sherbrooke. Déjà, il a fait des victimes, et même qu'il est
fort probable que certaines ne se sont pas encore manifestés par crainte de
représailles.
Les fraudes téléphoniques sont de plus en plus fréquentes et se déroulent
lorsqu'un fraudeur tente d'obtenir par téléphone des informations personnelles
ou de l'argent. Dans tous les cas, les victimes reçoivent un appel téléphonique
où le fraudeur se présente soi comme un employé d'une organisation connue,
comme un employé du Gouvernement fédéral, provincial, municipal ou comme c'est
le cas dans les fraudes grands-parents, il se présente comme un policier. Pour plus d'information sur les
fraudes, les citoyens sont invités à consulter le Centre
antifraude du Canada.