Lorsqu'on prend le temps de parler à Francis Poirier, on remarque rapidement sa sagesse et sa joie de vivre qui perdure depuis 100 ans. Pas question pour lui de s'ennuyer. Il continue de rencontrer des gens et de marcher régulièrement. La recette pour cette belle vieillesse : « se tenir actif et être bien entouré », indique-t-il en souriant.
Né en Angleterre en 1917 et installé à Sherbrooke depuis plusieurs années, Francis Poirier se trouve chanceux d'avoir célébré son centième anniversaire avec une cinquantaine d'invités, dont ses deux enfants, le 30 septembre dernier - sa fête est le 3 octobre. Lorsqu'on lui demande la recette de cette belle vieillesse, il n'hésite pas pour répondre qu'il faut « se tenir actif autant qu'on peut. C'est ce qui tient réveillé. On ne peut pas tout faire, c'est certain. Il faut aussi être bien entouré ».
« Dans ma jeunesse, j'ai travaillé très fort jusqu'à l'âge de 40 ans, indique-t-il. À 18 ans, je manœuvrais des poches de sel de 140 livres. Je me couchais de bonne heure et me levais tôt. Je mangeais beaucoup. C'est ce qui m'a aidé. »
Pensionnaire depuis plus de sept ans chez une amie de son épouse - qui est décédée il y a neuf ans, M. Poirier se tient occupé. Il n'est pas rare de le voir faire des mots croisés ou des jeux de ce type. « La télévision ne s'ouvre jamais dans le jour, confie-t-il. Seulement une coupe d'heures dans la soirée. On doit se changer les idées pour tenir le cerveau occupé. »
« J'ai toujours eu une joie de vivre, poursuit-il. J'ai été mariédeux fois, ma première épouse est décédée à l'âge de 52 ans. Elles étaient toutes deux joyeuses et intelligentes puisqu'elles m'ont marié », lance-t-il en riant de bon cœur.
Un grand amour pour la marche
M. Poirier a travaillé jusqu'à environ 70 ans dans différents domaines. Il a par ailleurs pratiqué plusieurs disciplines au cours dans sa vie : boxe, curling, course et la liste s'étire. Celle qui affectionne particulièrement est la marche parce que ça lui permet de rencontrer des gens.
« Ces temps-ci, c'est tranquille, admet-il. Par contre, en été, il y a beaucoup de gens qui marchent sur ma rue et ça me permet de faire plusieurs rencontres. C'est le fun, je connais beaucoup de monde. »
Récemment, M. Poirier a participé à la Grande marche de Sherbrooke. Il a marché le 2 km et avoue avoir adoré l'expérience. «Les gens aiment se côtoyer, c'est ce que je remarque dans la marche, note-t-il. Ça permet de prendre l'air et de faire de l'exercice physique. Il y avait beaucoup de gaîté. Le pire, ce n'était pas mes jambes, c'est que les gens me parlaient et je répondais comme un gentilhomme. C'est ce qui m'essoufflait.»
Lorsqu'on lui demande si la vieillesse lui a déjà fait peur, M. Poirier répond à la négative. « On se tient occupé, on n'a pas le temps de penser à ça, commente-t-il. La santé va quand même bien et je ne prends presque pas de pilules. »
S'il ne participe pas l'année prochaine à la marche de 5 km, Francis Poirier compte bien s'impliquer en tant que bénévole pour rencontrer des gens. « Je me trouve chanceux, admet-il. C'est une belle vieillesse que j'ai eue », termine l'homme fort sympathique.